Histoire de San Diego Studio

Non loin de la frontière mexicaine est établi le « San Diego Studio », dans la vallée de Sorrento. Nous sommes en Californie, portés par les good vibes des années 2000, quand Red Zone Interactive et 989 Sports fusionnent. 2001, l’année où Sony rachetait aussi Naughty Dog, mais c’est une autre histoire…

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Logo de San Diego Studio

Home Run à la première manche

La première soupe à sortir du nouveau studio made in PlayStation se nomme The Mark of Kri, et elle est savoureuse, c’est le moins qu’on puisse en dire. Passé inaperçu dans notre hexagone, le jeu semble vraiment être traité comme le fond du barillet par le Sony de l’époque.

Pour dire, il a fallu attendre mars 2003 pour se délecter de l’exclusivité PS2, sortie pourtant en plein été de l’an précédent aux USA. À ce jour, voir une exclusivité constructeur de ce calibre si mal traitée pourrait presque sembler surréaliste.

Un gameplay en avance sur son temps, de la technicité dans les combats, de la subtilité dans les approches, une réalisation Disneyesque. Finalement, le Beat’em All innovant du début des années 2000 ne pêche que par sa durée de vie vraiment trop limitée.

Cela ne lui empêchera nullement de décrocher le 80/100 sur le bon vieux Metacritic. Dommage donc de l’avoir traité en petit alors qu’il avait déjà tout du grand. Subsistent toujours quelques fans à la recherche d’un remaster car l’émulation du jeu vers la PS4/PS5 n’est que maigre compensation…

I’m gonna take my ball...

D’août 2002 à février 2005, rien de neuf sous le soleil californien, si ce n’est la mort de Ronald Reagan à Bel Air. Mais c’est encore une autre histoire, alors passons… Celle de San Diego reprend sur PSP, la console portable qui nous rend facilement nostalgique, avec NBA. Oui, sans chiffre derrière, juste NBA.

Le jeu n’avait certes qu’un seul système de tir et des commandes très basiques au regard de ce que l’on a des années plus tard, mais n’oublions pas qu’il fût la première simulation de basketball sur console portable. Avec une myriade de modes, plus une possibilité de duel online ; saluons au moins le pas en avant dans une nouvelle ère tandis que les autres attendaient sagement sur le banc pour ne pas avoir à payer les pots cassés…

Le couvert fût remis tous les ans (y compris sur PS2 et PS3 bien que la licence fût moins appréciée sur consoles de salon), jusqu’à NBA 10 : The Inside, mais la concurrence était forte. Les communautés d’aficionados du ballon orange sont aussi parties vers les séries NBA 2K ou NBA Live. Aujourd’hui, vous savez sans doute ce qu’il en est.

L’autre dada de San Diego, c’est un sport à accessoires. Pas trop, mais vous admettrez que sans la batte, c’est moins bien. Et sans le gant, ça peut faire mal. Puis alors sans les balles, le sport n’est plus. Passe-temps assez prépondérant aux States comme on aime à les appeler dans notre beau pays, il fallait bien représenter le baseball sur PlayStation. Sony l’a très vite compris.

C’est pourquoi moins d’un an après l’apparition de NBA sur PSP, voici MLB 06 : The Show. C’est disponible à la fois sur PS2 et PSP. La PS3 sera intégrée dès la prochaine édition. Tournant notable avec MLB 12 puisque plus de PS2, mais l’entrée de la PlayStation Vita qui sera abreuvée jusqu’au cru de 2015. Ensuite, elle est tout bonnement abandonnée…

Le jeu se contente aujourd’hui de sortir sur PS4. C’est d’ailleurs la référence absolue du sport aux neuf manches, qui a déjà dépassé les 90 sur Metacritic (il dépasse les 80 quasi systématiquement) et bénéficie de la reconnaissance des fans du sport. À noter que la licence a amené certaines fonctionnalités très appréciées, comme la migration de sauvegardes de la PS3 vers la PS4, ou le simple fait d’avoir des versions portable de qualité (jusqu’en 2015 du moins), aux côtés des versions salon.

MLB The Show 20 pose néanmoins son lot d’interrogations sur le terrain. Opus très réussi, sans surprise, mais la grande nouvelle est ailleurs… C’était le dernier exclusif à la marque PlayStation. Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître. San Diego continuera de développer cette excellente série dans le domaine sportif, mais logiquement à destination des Xbox et sans doute du PC et de la Nintendo Switch. Toutefois, ne nous en plaignons pas, qui peut le plus peut le moins. Le jeu continuera sur sa lancée côté Sony et sincèrement, la hype doit plutôt s’installer autour des potentialités offertes par la nouvelle génération.

De alles en collab

Un peu à la manière de la structure support de Sony, XDev, nos fendus de sport collaborent avec divers studios afin de les aider et aussi d’avoir la chance de s’investir dans d’autres projets. On imagine ce genre de travaux libérateurs pour eux, dans le sens où cela permet peut-être à quelques membres impliqués de s’échapper durant quelques semaines/mois/années du carcan très sportif de leur studio.

De LittleBigPlanet Karting à l’intriguant et plus récent Drawn to Death (sans oublier l’adaptation de ModNation Racers sur PSP), les expériences sont très diverses. Aussi en termes de supports, puisqu’ils ont également pu développer avec White Moon Dreams pour le PlayStation VR (Starblood Arena).

Tous ne sont pas des titres phares ou que l’on pourrait qualifier « d’incontournables », loin de là. Mais ces collaborations étendent le champ de compétences et diversifient les connaissances des salariés de San Diego, ce qui pourrait leur rendre de bons et loyaux services dans les mois et années à venir…

Retour avec un match parfait ?

Attention, s’il n’y a pas de fumée sans feu, nous vous dirons que cette dernière partie, prospective, n’a pas lieu d’être lue sans pincettes. Depuis 2018, Sony Interactive Entertainment a créé un studio secret au sein de San Diego. Une équipe secondaire travaillerait sur un projet (en collaboration avec l’un des studios principaux brandé PlayStation) dont la teneur n’a jamais été officiellement révélée, bien que les bruits aient largement dépassé le couloir… Et, si l’on se fie à nos oreilles, ce serait Naughty Dog qui serait dans la boucle. Les nouvelles recrues de San Diego (sur les deux dernières années) sont assez nombreuses à venir des dogs pour se poser sérieusement la question.

Mais une fois cela admis (avec les pincettes d’usage, nous vous le rappelons), il y a plus intéressant encore. Un tweet de John Bautista, qui a quitté le studio fin novembre 2020 après presque deux ans passés chez San Diego en tant que Senior Game Designer. Ce n’est pas le seul senior à quitter le navire ces derniers mois, même si son post à de quoi rassurer dans un sens. Il nous décrit une expérience folle mais avec un certain nombre de choses n’ayant pas fonctionné. Tout en nous rassurant avec un « More news coming soon ! », ou « Plus de nouvelles bientôt ! » pour les allergiques à la langue shakespirienne.

Alors, si le projet et le studio n’existent qu’officieusement, nous n’allons pas céder aux facilités des rumeurs qui gravent d’ores et déjà dans le marbre le retour de la licence Uncharted. Difficile mais pas impossible à imaginer, toutefois gardons notre raison. Surtout que le dernier rebondissement laisse clairement entendre que tout est loin de s’être passé comme prévu dans les petits plans de San Diego, ces 24 derniers mois. Souhaitons simplement que les prochaines balles du studio tombent là où il faut. Nous serons à la réception, soyez-en sûrs…