Histoire de Pixel Opus

Fondé en 2014, Pixel Opus est l’un des plus jeunes studios appartenant à PlayStation. Depuis sa création, il développe des jeux à dimension plus réduite que les triple A de chez Naughty Dog ou Santa Monica par exemple.

Son placement dans le marché est toutefois très important : il en faut pour tous les goûts, et les jeux de Pixel Opus vont chercher des communautés que d’autres n’atteignent pas, ou peu…

Logo de Pixel Opus

À la genèse du studio, une équipe de génies concrets

L’histoire de Pixel Opus est celle que tous les férus de technologie vidéoludique rêvent de vivre.

En 2012, après le succès inattendu du jeu Journey développé par Thatgamecompany, Sony décide d’explorer plus en avant le monde des studios indépendants. L’objectif est clair : plutôt que de se contenter de financer des jeux indés ou de les mettre en avant sur le PlayStation Store, il est nécessaire d’intégrer des équipes qui les développent au sein même des PlayStation Studios.

Entre 2012 et 2013, la firme repère ainsi une équipe de jeunes étudiants à l’université Carnegie Mellon, aux États-Unis. Surpris par la qualité du travail de ces derniers, le constructeur décide de leur envoyer des PlayStation Vita ainsi que des kits de développement associés en guise de test.

En juillet 2013, Sony passe alors à la vitesse supérieure avec cette équipe de six génies concrets. L’entreprise les embauche, avec trois étudiants de l’université de San José State et deux vétérans de l’industrie, et leur permet de former leur propre studio nommé Pixel Opus.

Premières expériences, premier jeu

Après avoir constitué l’équipe censée offrir un successeur à Journey, Sony demande aux désormais développeurs de créer une série de prototypes de jeux. L’un d’entre eux, Eric Zhang, imagine un titre où le joueur contrôlerait deux points, chacun rattaché à l’un des sticks analogiques de la DualShock 4.

Au fur et à mesure que les points bougeaient, l’idée était d’y envoyer des formes de personnages que le joueur devait éviter, puis d’en trouver les faiblesses.

Au départ, cette idée ne plaît pas à la compagnie. Zhang continue cependant de travailler dessus et reçoit l’aide de son collègue, Jing Li. Ce dernier se remémore un conte chinois ancien dans lequel un poisson et un oiseau tombent amoureux mais ne peuvent se toucher.

Il s’aperçoit que le conte correspond parfaitement aux idées de Zhang. C’est ainsi que naît Entwined, le premier jeu de Pixel Opus dans lequel deux personnages coopèrent sans jamais pouvoir se toucher.

En huit mois, l’équipe du studio peaufine ses idées et les présente de nouveau à Sony, qui apprécie le style à la fois artistique et simple du prototype (comme… Journey). La firme autorise de ce fait le lancement de la production du jeu sur PS3, PS4 et PS Vita.

À l’E3 2014, à côté de ses superproductions, Sony dévoile donc Entwined et cherche tout autant à innover dans son marketing que les équipes ne l’ont fait au niveau expérimental. Cela a donné un move rarement vu dans l’industrie et parfois reproduit ensuite à divers degrés : le jeu a été rendu disponible immédiatement après sa présentation.

Après Entwined, le jeu de la maturité

Tièdement reçu à sa sortie, Entwined profite néanmoins de l’effet de son annonce et offre une certaine popularité à Pixel Opus.

Ce succès relatif en poche, le studio obtient de Sony des moyens plus conséquents pour sa prochaine production, dont le développement sera singulièrement plus long : cinq années en tout et pour tout.

Le résultat sera Concrete Genie. Annoncé à la Paris Games Week 2017, le jeu sortira finalement à l’automne 2019. Mieux reçu que son prédécesseur et nommé aux Game Awards 2019 dans la catégorie Games for Impact, Concrete Genie impressionne à sa sortie par son inventivité et son originalité. Les joueurs peuvent en effet utiliser les fonctionnalités de la DualShock 4 pour peindre maints tableaux sur les murs de la ville abandonnée de Denska. Ceux-ci, qui prennent ensuite vie, voient leur personnalité affectée par les motifs utilisés et la manière dont ils sont associés les uns avec les autres.

Long de six heures seulement, le titre se démarque surtout par sa direction artistique, sa jolie bande-son et sa créativité. Il confirme la position de Sony à vouloir diversifier son catalogue de jeux en parallèle de ses nombreuses superproductions, qui tendent d’ailleurs davantage vers des ambiances relativement pessimistes et violentes.

Aujourd’hui, le prochain projet de Pixel Opus, s’il existe, n’est pas connu. Les joueurs sauront néanmoins l’accueillir avec le respect dû au studio et à sa position si particulière : celle d’une bouffée d’air frais dans l’industrie.