Début septembre, Bandai Namco ouvrait ses portes pour permettre à quelques privilégiés de découvrir plusieurs titres encore en développement, et certains qui sont sortis depuis (Cronos et Towa). L’événement n’était pas qu’une simple démonstration : il offrait un véritable panorama des tendances vidéoludiques à venir, permettant d’apprécier un éventail riche et éclectique qui illustre à la fois la diversité et l’ambition du line-up présenté par l’éditeur.
Durant cette avant-première, j’ai pu prendre en mains cinq jeux sur les huit présentés, explorant à la fois des univers narratifs profonds, des mécaniques de gameplay innovantes et des systèmes techniques variés, allant de la coopération asymétrique à la gestion stratégique des ressources et du temps, en passant par des combats tactiques et des mécaniques de progression personnalisables.
Voyons donc ce que Bandai Namco nous a concocté pour les mois à venir, et comment chaque titre exploite son potentiel technique et créatif pour proposer des expériences immersives et ambitieuses.
The Blood of Dawnwalker : clair obscur
The Blood of Dawnwalker, développé par Rebel Wolves, un studio fondé par d’anciens de CD Projekt, et édité par Bandai Namco, est attendu en 2026. Le joueur incarne Coen, mi-homme mi-vampire, qui dispose de 30 jours pour sauver sa sœur ou succomber à sa nature monstrueuse. Chaque décision influence sa moralité et l’issue de l’histoire, offrant un jeu narratif riche et immersif.
Le jeu propose des mécaniques variées explorées lors de la démonstration : Coen peut se téléporter à un endroit précis grâce à la technique « Shadowstep ». Cela offre des possibilités dans le game design puisque le personnage peut par exemple marcher sur les murs ou les plafonds, ce qui rappelle Dishonored. Ces capacités sont limitées par le cycle jour/nuit : le jour, Coen est humain et utilise des sorts magiques, tandis que la nuit, il devient vampire avec des compétences de prédation.
La gestion du temps est centrale : chaque quête consomme des « quartiers » de temps. L’exploration est libre, mais chaque action importante dépense des unités de temps, obligeant le joueur à choisir entre finir rapidement une quête au prix de plusieurs quartiers ou prendre des chemins plus longs mais plus économes. Toutes les quêtes ne pourront pas être accomplies, certaines histoires devant être sacrifiées pour sauver la famille.
Le combat est sans verrouillage, avec deux types de parades (haute et basse) et des combats multidirectionnels qui facilitent la transition entre plusieurs ennemis, offrant un style dynamique et tactique. Coen peut boire le sang des ennemis pour se soigner, bien que cette action rapporte moins qu’une attaque surprise.
Les capacités de Coen varient selon sa nature : humaines, vampires, hybrides et magiques, offrant un éventail de stratégies à adapter selon le moment du jour et les ennemis rencontrés. L’interface affiche un sablier indiquant le temps restant et distingue clairement les quêtes diurnes et nocturnes, renforçant l’importance de la planification dans chaque décision et action.
L’arbre de talents propose des compétences multiples réparties entre les différents aspects de Coen : humains, vampires, hybrides et magiques. Il permet au joueur de personnaliser son style de jeu, en choisissant d’accentuer ses capacités offensives, défensives ou de mobilité selon la situation.
Premier constat : The Blood of Dawnwalker suscite la curiosité grâce à son système de temps innovant, son univers gothique immersif et son combat dynamique et stratégique. La planification du temps, le cycle jour/nuit et le choix moral promettent une expérience exigeante et riche, bien que la réalisation finale devra encore être peaufinée pour pleinement exploiter son potentiel. On est donc très intrigués et on espère en voir plus !
Little Nightmares 3 : cauchemars coopératifs
Développé par Supermassive Games et édité par Bandai Namco, Little Nightmares 3 marque le retour de la série de cinematic platformer horreur, avec une nouveauté majeure : la coopération intégrale, en local ou en ligne. La sortie est prévue le 10 octobre 2025 sur consoles et PC. Une démo est déjà disponible.
Le joueur incarne Alone, équipé d’un arc, et Law, muni d’une clé à molette, deux personnages aux capacités complémentaires. Ensemble, ils devront collaborer pour surmonter pièges et énigmes tout en échappant aux créatures cauchemardesques. Bien qu’il soit toujours possible de jouer en solo, l’IA suivant les ordres du joueur, l’aventure prend une autre dimension à deux, où la coordination devient essentielle.
L’ambiance, toujours oppressante, s’appuie sur des environnements inquiétants comme Necropolis, où chaque recoin semble abriter une menace. Certains testeurs notent que la présence d’un second joueur peut réduire légèrement la tension horrifique, et que certaines énigmes reprennent des mécaniques classiques de la série, comme l’ouverture des ventilations nécessitant une action coordonnée.
Malgré ces réserves, Supermassive Games capture parfaitement l’ADN de la licence, grâce à une mise en scène soignée, des décors immersifs et une bande-son glaçante. Le véritable enjeu sera de proposer suffisamment de situations coopératives ingénieuses pour que cette grande nouveauté ne reste pas anecdotique. Le pari est audacieux : prouver que la coopération ne dilue pas la peur, mais la renouvelle intelligemment, offrant une expérience à la fois fidèle et innovante.
Digimon Story : Time Stranger – Revenir huit ans en arrière pour sauver deux mondes
Bandai Namco relance la série de J-RPG tactiques Digimon Story, développée par Media Vision, studio japonais à l’origine de la pentalogie Wild Arms sur PS1 et PS2, des RPG salués autant par la critique que par les joueurs. Dans ce nouvel opus, le joueur incarne un agent d’ADAMAS, une organisation spéciale chargée de protéger le lien entre le monde humain et le Digimonde. Envoyé enquêter sur des anomalies à Tokyo, le protagoniste est projeté huit ans dans le passé, où il découvre l’existence d’un lien caché entre les deux mondes : Iliade. Pour empêcher l’effondrement des deux réalités, il faudra voyager dans le temps, recruter plus de 450 Digimon et affronter des adversaires légendaires.
Ce nouvel opus propose des mécaniques plus stratégiques que par le passé : le joueur peut fusionner son Digivice (un appareil central au jeu permettant au Digimon d’évoluer, et de renforcer le lien avec leur partenaire) avec un Digimon pour déclencher des attaques ultimes. Ce système, appelé Cross Arts (Système d’Art croisé), est directement lié aux compétences et approfondit la place du dresseur sur le champ de bataille. Vous pourrez d’ailleurs être accompagnés de jusqu’à quatre Digimon simultanément, permettant des stratégies variées pour vos combats les plus intenses.
Le système de personnalités des Digimon influence les statistiques, compétences et conditions de Digivolution, offrant une profondeur stratégique supplémentaire. Le joueur peut exploiter un système d’affinité et de Digivolution non linéaire, qui permet de dé-digivolver, ce qui veut dire de faire désévoluer son Digimon afin de rediriger cette évolution pour optimiser leur potentiel.
Pour évoluer dans le vaste monde de Digimon, le joueur dispose d’un système de localisation avec scanner indiquant clairement où se situe la quête principale, ce qui est particulièrement utile pour un J-RPG dont la carte s’annonce vaste. De plus, certaines créatures peuvent être chevauchées, offrant une nouvelle dimension à l’exploration.
Digimon Story : Time Stranger sera disponible le 3 octobre 2025 sur PS5, Xbox Series X|S et PC, offrant aux fans une expérience stratégique et narrative complète, combinant exploration, gestion et combats tactiques. On a donc bien aimé !
Once Upon A Katamari : Une aventure rafraîchissante
Once Upon A Katamari est un jeu d’action et de puzzle développé par RENGAME et édité par Bandai Namco Entertainment. Prévu pour le 24 octobre 2025, il marque le retour de la série pour le plus grand plaisir de tout les fans de la licence.
L’histoire débute lorsque le Roi des Cosmos, en manipulant un rouleau magique, détruit accidentellement la Terre, la Lune et les étoiles. Son fils, le Prince, est chargé de restaurer l’univers en roulant son Katamari à travers différentes époques historiques. Les joueurs traverseront des périodes telles que la préhistoire, l’Égypte ancienne, ou le Japon féodal, chacune offrant des environnements uniques et riches en objets à collecter.
Le gameplay reste fidèle à la série : le joueur doit collecter des objets pour agrandir son Katamari et atteindre une taille cible dans un temps imparti. Parmi les nouveautés : des Outils de soutien, comme le magnet, qui attire les objets proches et facilite la progression, et un mode multijoueur compétitif en ligne et local, appelé KatamariBall, où jusqu’à quatre joueurs s’affrontent pour créer le plus grand katamari. Le jeu conserve évidemment l’humour décalé et le style graphique unique de la série, tout en introduisant des mécaniques modernes pour en enrichir l’expérience.
Once Upon A Katamari s’annonce donc comme une aventure rafraîchissante et nostalgique, mêlant humour, exploration et gameplay unique. Le retour de la série promet de séduire à la fois les fans de longue date et les nouveaux joueurs grâce à ses modes multijoueur et innovations ludiques.
Towa and the Guardian of the Sacred Tree : un action-rogue-like ambitieux
Sorti le 19 septembre 2025 sur consoles et PC, Towa and the Guardian of the Sacred Tree est développé par Brownies Inc., studio japonais fondé par Shinichi Kameoka (ex-Brownie Brown) et connu pour des RPG féeriques tels que Egglia et Fantasy Life Online. Le titre est édité par Bandai Namco et marque une nouvelle étape pour le studio avec un projet d’envergure mêlant mythologie, coopération et exigence roguelike.
La prêtresse Towa part en quête des Prayer Children pour restaurer le mana et sauver l’Arbre Sacré, menacé par Magatsu et ses sbires. Ensemble, ils affrontent la corruption, quitte à sacrifier une partie de leur force pour préserver l’équilibre du monde.
Visuellement, le jeu alterne entre un style anime pour le gameplay et des cinématiques inspirées de l’art traditionnel japonais, créant parfois une certaine dissonance visuelle mais conférant une forte personnalité artistique. Le caractère nerveux des combats, soutenu par des couleurs vives, séduit rapidement et s’accorde bien avec l’univers.
Cet action-rogue-like propose des niveaux procéduraux où le joueur incarne l’un des huit guerriers (les Prayer Children donc), chacun avec ses armes et compétences, tandis que Towa assure un soutien magique. Conçu pour la coopération à 2 où les joueurs incarnent respectivement un rôle offensif (Tsurugi) et un rôle de support (Kagura), le jeu reste jouable en solo grâce à un système ingénieux permettant de contrôler les deux personnages simultanément.
La gestion de l’endurance des armes est au cœur du gameplay : chaque épée possède une jauge d’énergie limitée, réduisant les dégâts de moitié une fois épuisée et forçant à en changer.
Les premières minutes peuvent sembler frustrantes, mais le rythme finit par s’installer. En fin de zone, le système de Graces offre des améliorations de statistiques ou des minerais pour la forge, chaque chemin proposant des récompenses distinctes et incitant à planifier sa progression.
Entre deux runs, les joueurs peuvent forger de nouvelles épées via un mini-jeu de coupe et en choisir les statistiques. Toutefois, le tutoriel manque d’explications et l’interface des armes reste confuse dans les premières heures. Comme tout bon rogue-like, chaque mort impose de recommencer depuis le début, un principe garantissant une grande rejouabilité mais qui pourrait rebuter les joueurs impatients.
Avec son gameplay coopératif asymétrique, sa direction artistique marquée et son univers mythologique, Towa and the Guardian of the Sacred Tree s’impose comme une proposition originale et exigeante. Si les mécaniques de gestion des armes et l’interface demandent encore à être apprivoisées, le jeu de Brownies Inc. et Bandai Namco promet une aventure riche en intensité, aussi bien en solo qu’en coopération. Vous êtes-vous déjà procuré le jeu ?
Cronos : The New Dawn – Entre futur et Pologne des années 1980
Cronos : The New Dawn est développé et auto-édité par Bloober Team, à qui on doit le magifique remake de Silent Hill 2 pour ne citer que lui. Le jeu est sorti le 5 septembre 2025 sur PS5, Switch 2, Xbox One/Series et PC, avec un joli 77 Metacritic. Dans ce survival horror, le joueur incarne un « Voyageur » du Collectif, chargé d’explorer un futur ravagé par le Changement pour récupérer des Essences en voyageant jusqu’à la Pologne communiste des années 1980. Ces âmes sont capables de sauver l’humanité si vous survivez aux horreurs qui croiseront votre route.
Le titre plonge le joueur dans une atmosphère oppressante et anxiogène, les couloirs étroits, les zones ouvertes chargées de tension, les anomalies temporelles et les ennemis imprévisibles créent un sentiment constant de danger et de survie. Les sons, les visuels sombres et les mécaniques lourdes de combat renforcent l’immersion dans un univers inquiétant, méthodique et terrifiant, typique du survival horror exigeant.
Le gameplay propose une prise en main renforcée par son style de combat et son système d’armes varié. Le personnage peut donner des coups de poing, de pied, tirer, charger un tir et briser des barricades, tandis que l’absence de système d’esquive et le manque de réaction des ennemis aux attaques au corps à corps peuvent parfois rendre l’expérience frustrante et punitive. Pour venir à bout de vos adversaires, il faudra utiliser toutes les ressources en votre possession, en particulier les armes qui sont au cœur du gameplay, comme le fusil à pompe, l’arme automatique, ou encore le sniper. Cette flexibilité oblige le joueur à planifier ses attaques, viser avec précision et gérer ses ressources avec rigueur.
La gestion des munitions et de l’inventaire est stricte, même stressante dans les moments ou le jeu met le joueur sous forte pression. L’exploration semi-linéaire mêle couloirs étroits et zones ouvertes, avec de nombreux retours en arrière et des énigmes classiques comme des clés et fusibles à trouver ou encore des barrières à déverrouiller. Les anomalies temporelles permettent de reconstituer certains passages en modifiant le passé, offrant une profondeur stratégique à l’exploration.
Les refuges servent de points de sauvegarde et permettent de fabriquer des consommables et améliorer son armure et les armes, tandis que des marchands vendent munitions et des soins. Cette combinaison de survie, d’exploration et de crafting offre une expérience complète mais exigeante, typique des amateurs de survival horror.
Même si nous sentons l’inspiration plus que flagrante d’un célèbre Dead Space dans sa conception au global, il faut reconnaître qu’avec son gameplay, des combats lourds, ses armes modulables, sa gestion stricte des ressources et ses énigmes mêlant passé et présent, Cronos : The New Dawn propose une immersion intense et méthodique. L’accent mis sur la planification et la précision rend le jeu exigeant pour les fans de survival horror. En tout cas on adore le jeu depuis sa sortie !
L’événement Bandai Namco 2025-2026 a donc mis en avant une palette variée de jeux, mêlant licences emblématiques et nouvelles expériences. Ces titres illustrent l’ambition de l’éditeur de proposer des projets audacieux tout en restant fidèles à l’ADN des licences. Bien que la plupart soient encore en développement, l’enthousiasme est réel et les idées innovantes promettent des expériences variées pour les joueurs, avec prudence quant à leur réalisation finale.
