« Prometheus stole fire from the gods and gave it to man. For this, he was chained to a rock and tortured for eternity. »
« Now I am become Death, the destroyer of worlds ».
Ces deux citations, tirées du film Oppenheimer (de Christopher Nolan) et du Bhagavad-Gita (partie centrale du poème épique Mahabharata, écrit sacré de l’hindouisme), évoquent la faiblesse inhérente et structurelle de l’être humain. Incapable d’utiliser à bon escient un pouvoir qui le dépasse, l’être humain finira toujours par abuser de sa puissance pour faire le Mal, comme c’est le postulat central de l’influence de l’Anneau dans les écrits de J.R.R Tolkien. Cette vision cynique de l’Humanité est aussi au centre de Metal Gear Solid, le magnum opus d’Hideo Kojima. Dans ce dossier, la rédactrice Méline Mergey, aidée par Brian Le Duigou, analysera la géopolitique de Metal Gear Solid, pour montrer qu’au fond, la philosophie d’Hideo Kojima n’est jamais bien loin de la réalité, alors qu’au XXIème siècle, nous vivons tous encore, bon gré mal gré, sous le régime de la dissuasion nucléaire. Ceci étant dit, de J. Robert Oppenheimer à Hideo Kojima, il peut n’y avoir qu’un pas, celui du pacifisme et de l’opposition à la guerre, que nous franchissons dans ce dossier pour pleinement apprécier la pensée du créateur japonais et de sa géniale invention, Metal Gear Solid.
Dans l’histoire du jeu vidéo, peu de sagas sont aussi mythiques que Metal Gear Solid, la géniale invention d’Hideo Kojima. Il y a évidemment le personnage de Snake et ses aventures rocambolesques, mais il y a aussi dans la licence un soin particulier apporté au réalisme. Un réalisme qui ne concerne pas le gameplay ou les retournements de situation, mais plutôt l’intelligence des théories géopolitiques expliquées et adaptées au jeu. Le premier titre Metal Gear Solid est sorti sorti en 1998 sur PlayStation, avec Konami comme éditeur. Le scénario s’inspire de nombreux films comme New York 1997, Los Angeles 2013 ou encore Rambo. L’intrigue prend racine au cœur de la Guerre Froide, un conflit politique de grande ampleur qui a opposé les États-Unis et l’URSS de 1947 à 1991. À partir de cette base, Metal Gear Solid développera plusieurs histoires qui empruntent à la production académique sur la géopolitique. La guerre, le nucléaire, la notion d’État et les intelligences artificielles sont au cœur de l’histoire des jeux MGS. Analysons-les ensemble !
Les théories géopolitiques au sein des jeux
Tout au long des jeux Metal Gear Solid, Hideo Kojima laisse transparaître une grande appétence pour la géopolitique. Nous y retrouvons les notions de guerre nucléaire, d’IA, de légitimité des nations… Toutes ces théories permettent d’expliquer les choix des personnages et la construction de l’histoire de Metal Gear Solid.
La Guerre Froide, la période préférentielle d’Hideo Kojima et la base de compréhension de Metal Gear Solid
Pour comprendre Metal Gear Solid, il faut connaître la période de la Guerre Froide et les répercussions géopolitiques qu’elle a encore aujourd’hui. Époque d’affrontement entre deux superpuissances (États-Unis et Union Soviétique) qui a en réalité impliqué l’ensemble des pays du monde, la Guerre Froide a été le logiciel idéologique par lequel le destin de l’humanité a été façonné durant quatre décennies.
C’est dans ce contexte que naît Hideo Kojima en 1963. Dans son Japon natal, la décennie 1960 est celle du miracle économique, avec des croissances économiques annuelles dépassant systématiquement les 10%. Mais au-delà de ce miracle, la Guerre Froide a aussi été synonyme pour le Japon d’une occupation américaine (entre 1945 et 1952), puis d’une indépendance pacifique, à cause de l’article 9 de la Constitution interdisant au Japon la constitution de forces armées et l’engagement dans des guerres. Bien conscient de la fragilité de la paix au Japon, Hideo Kojima se prend de fascination durant sa jeunesse pour la superpuissance des États-Unis et de l’URSS, capables de se défendre sans aide grâce à l’arme atomique, mais aussi capables de détruire le planète. Passionné autant que répulsé par cet équilibre de la dissuasion nucléaire, Kojima fera de la Guerre Froide la toile de fond de Metal Gear Solid, en montrant jusqu’à la toute fin de la saga l’impossibilité d’avoir un monde viable lorsque celui-ci est basé sur la peur au lieu de la paix.
La Guerre Froide fait référence à une période de fortes tensions géopolitiques durant la deuxième moitié du XXème siècle, plus précisément de 1947 à 1991. Dans ce conflit gelé, deux camps se sont opposés, le plus souvent par conflits « indirects » à l’image de la guerre du Vietnam : le bloc de l’Ouest (États-Unis et ses alliés) et de l’autre, le bloc de l’Est (URSS et ses États satellites). Cette guerre va s’installer progressivement à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et durera jusqu’à la chute des régimes communistes en 1989, puis avec la dislocation de l’URSS à la fin 1991. Durant cette ère, ce conflit se rapproche d’une guerre multidimensionnelle. En effet, il y a des différences idéologiques et des différences politiques entre les démocraties occidentales et les régimes communistes. De plus, les répercussions sont nombreuses, dans divers domaines, à l’image des terrains économiques, culturels, sportifs, médiatiques, sociaux et militaires.
Ce conflit est qualifié de “Guerre Froide” car les deux pays, les États-Unis et l’URSS, ont su éviter l’affrontement et les combats directs par peur de déclencher une guerre et une catastrophe nucléaire, car chacun était aussi engagé dans une course à l’armement. Chacun des pays cherchait à obtenir la meilleure, la plus puissante et la plus destructrice des armes nucléaires. Cette course, qui a fait l’objet de nombreuses critiques et de plusieurs tentatives de traités de non-prolifération (le plus connu étant celui de 1968, signé par Moscou et Washington), est à la base de la diégèse de Metal Gear Solid, dans laquelle Hideo Kojima démontre que l’appétit de puissance des Nations sera toujours plus fort que n’importe quel accord de non-prolifération.
D’un point de vue chronologique, la Guerre Froide peut être divisée en plusieurs périodes :
- De 1945 à 1955, la planète assiste à l’apparition de deux blocs, chacun revendiquant la supériorité de son idéologie et cherchant à se constituer un entourage d’alliés solides. Pour les États-Unis, c’est le continent américain, l’Europe de l’Ouest, l’Océanie et le Japon. Du côté soviétique, l’URSS se constitue ce que Winston Churchill appelait le rideau de fer, à savoir une constellation d’États satellites autour des frontières russes pour se protéger d’attaques de tous les côtés et annihiler la stratégie américaine de l’encerclement. C’est durant cette période que les deux blocs se disputent (pacifiquement) l’Allemagne, le pays étant rapidement divisé entre la République démocratique d’Allemagne (sous allégeance soviétique) et la République fédérale d’Allemagne (sous allégeance occidentale). Cette division ira jusqu’à la partition de Berlin, la partie Est étant soviétique, et la partie Ouest étant gouvernée par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.
- De 1956 à 1962, les deux superpuissances alimentent leur stock d’armes nucléaires et se font face à de multiples reprises avec des conflits par procuration : c’est l’époque des crises de Cuba, Suez et Budapest, du déclenchement de la guerre du Vietnam en 1955, ainsi que celle de la construction du Mur de Berlin, en 1961. Cette période est néanmoins appelée Coexistence pacifique, car les deux blocs se rendent compte de l’impossibilité de défaire l’autre sur le court à moyen terme, et choisissent l’équilibre de la dissuasion à la guerre frontale.
- À partir de 1963, les conséquences de la crise des missiles de Cuba font prendre conscience aux deux blocs de la possibilité tangible d’une destruction de la planète par l’arme atomique. Cette prise de conscience ouvre la période dite de la Détente, durant laquelle se font les grandes décolonisations et au cours de laquelle est notamment signé le Traité de non-prolifération nucléaire en 1968. C’est là que l’on voit, malgré la poursuite par exemple de la guerre de Vietnam, les plus importantes tentatives de dialogues entre les États-Unis et l’URSS.
- En 1975, à la fin de la guerre du Vietnam, les deux superpuissances reprennent leur course à l’armement. C’est la guerre « fraîche », celle de la révolution en Iran, de la guerre Iran-Irak, de la première guerre d’Afghanistan, de Ronald Reagan…,
- Pour finir, entre 1985 et 1991, l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de l’URSS signe le début de la Nouvelle détente, et surtout le début de la fin de l’URSS, qui finira par disparaître en 1991 après la chute des régimes communistes, la destruction du Mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne.
En résumé, bien que la série Metal Gear Solid ne se déroule pas uniquement pendant la Guerre Froide, elle s’enracine fortement dans cette période afin de créer un contexte pour ses histoires et thèmes. La série explore également des thèmes plus larges tels que la technologie, la politique et l’éthique, qui sont pertinents pour notre époque actuelle.
La crise des missiles de Cuba, l’exemple ultime des dangers de l’équilibre de la terreur et de la dissuasion nucléaire
Né au cœur de cette époque charnière de la course à l’armement nucléaire, Hideo Kojima a toujours su à quel point la planète était passée à quelques reprises tout près de la destruction. Dans tous les Metal Gear Solid, la menace de la guerre atomique pèse comme un épée de Damoclès sur tous les personnages et toutes les situations, avec à chaque fois le même propos transmis par Kojima : à trop jouer avec le feu, les hommes ne font qu’aller vers leur autodestruction, comme Oppenheimer l’avait déjà prophétisé en 1945.
Souvenez-vous, pour le 3ème opus de la saga Metal Gear Solid, l’histoire est introduite au cœur de la crise des missiles de Cuba, qui a lieu en 1962 en pleine Guerre Froide. Cette crise mettra, plus que toutes les autres avant ou après elle, en lumière les dangers du nucléaire et ses conséquences. Une ville, une région, un pays peuvent même être entièrement détruits par l’arme atomique, qui plus est avec la bombe à hydrogène.
Ainsi, chaque État possédant une arme nucléaire a un moyen de pression conséquent sur la scène mondiale. C’est la notion de dissuasion. La France est par exemple un pays possédant la bombe atomique. Cette information dissuade les autres pays du monde de l’attaquer, car elle pourrait à tout moment riposter avec l’arme atomique et faire ainsi bien plus de dégâts. La dissuasion est aussi la raison pour laquelle le conflit ayant opposé les USA et l’URSS de 1947 à 1991 a été appelé Guerre « Froide ». Possédant tous deux l’arme nucléaire, les deux pays ne pouvaient pas prendre le risque de s’attaquer frontalement, et ont donc passé des décennies à s’affronter sur des terrains tiers, dans un équilibre de la terreur qui est, pour paraphraser Winston Churchill, une mauvaise solution, mais la moins mauvaise de toutes les solutions.
Au cours de la Guerre Froide, la crise des missiles de Cuba a certainement été la plus grave, et le moment où le monde s’est le plus dangereusement approché de la destruction nucléaire. La crise a en réalité commencé en 1959, lorsqu’après des années d’influence (pour ne pas dire ingérence) américaine dans la politique cubaine, Fidel Castro et Ernesto Guevara prennent le pouvoir et mettent en place une réforme agraire basée sur la propriété commune, legs de l’idéologie communiste de l’URSS. N’acceptant pas la mise en place d’une politique d’influence communiste aussi près de leurs frontières, les États-Unis tentent de reprendre la main à Cuba et lancent en avril 1961 le débarquement de la baie des Cochons. Ce sera un échec pour les Américains, qui ne font que renforcer l’intérêt des Soviétiques pour l’île et sa position géographique stratégique. Entre avril 1961 et octobre 1962, la tension monte ainsi entre les USA et l’URSS à propos de Cuba, et une course aux armements s’enclenche. Tandis que les Américains déploient des missiles en Turquie et en Italie, les Soviétiques ne répondent pas directement. Ils finissent par envoyer des militaires et des armes nucléaires à Cuba. Ceci déclenche une crise diplomatique de grande ampleur, car jamais des armes nucléaires n’avaient été postées si près des frontières russes ou américaines. Après des jours d’intenses tractations et de tension, la crise est résolue avec le retrait soviétique de Cuba et le retrait américain de la majeure partie des missiles en Italie et en Turquie. Un téléphone rouge est installé entre la Maison Blanche et le Kremlin. C’est le début de la période de la Détente, qui durera jusqu’en 1975.
Évènement politique majeur, la crise des missiles de Cuba a marqué un tournant dans les relations russo-américaines, et a pratiquement tout changé dans la politique étrangère des deux puissances. C’est pourquoi cette crise est le parfait élément introductif à une saga telle que Metal Gear Solid, car elle montre, dans la réalité cette fois, à quel point la destruction atomique peut être une possibilité tangible. Non seulement cela est à la base de la diégèse de Metal Gear Solid, mais plusieurs autres œuvres culturelles ont abordé le sujet, à l’image des films « Point limite » de Sydney Lumet ou « Docteur Folamour » de Stanley Kubrick, tous deux sortis en 1964.
Vous le remarquerez, c’est dans ce moment charnière de l’Histoire que naît Hideo Kojima. Entre une crise réelle comme celle de Cuba, ou la multiplication d’œuvres montrant les dangers de la dissuasion nucléaire à l’image des films de Lumet et Kubrick, Kojima aura baigné durant son enfance dans cette période de tous les équilibres, mais aussi de tous les dangers. De quoi façonner une personnalité marquée par l’arme atomique et résolument opposée à son utilisation.
Qu’est-ce que la dissuasion nucléaire ?
Tout au long des jeux Metal Gear Solid, certains personnages utilisent la menace de la dissuasion nucléaire. Le but d’une attaque nucléaire est non seulement de dissuader une riposte en faisant un maximum de dégâts pour réduire à néant les capacités militaires de l’ennemi, mais aussi et surtout d’installer un climat de terreur chez la population, pour dissuader, une fois de plus, toute velléité de réponse et saper le moral. En faisant peser cette menace constante sur la population civile, la dissuasion nucléaire oblige à un équilibre de la terreur entre puissances atomiques. Si nous nous autorisons une facétie, nous pourrions dire que la dissuasion signifie « qu’aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit », comme l’écrivait JK Rowling dans ses livres Harry Potter, si ce n’est à travers un accord de désarmement ou du moins de non-prolifération.
Et cela va évidemment sans compter les effets moraux et physiques des radiations qui peuvent affecter la population pendant des décennies, comme ce fut le cas au Japon après les frappes américaines sur Hiroshima et Nagasaki, ou en Algérie après les essais nucléaires menés par la France dans le désert du Sahara jusqu’en 1966. Dans les jeux MGS, la quête d’une plus grande force de frappe nucléaire est un élément clé pour le postulat de base de la quasi totalité des opus.
Après la première utilisation militaire de la bombe atomique en 1945, le développement technique dans le domaine a été très important et rapide. Petit à petit, les pays détenteurs de l’arme nucléaire ont développé des machines leur permettant de frapper n’importe quel pays du monde, grâce à des missiles pouvant couvrir des distances intercontinentales. C’est notamment dans cette optique que Naked Snake tente de ramener Sokolov dans le giron des États-Unis d’Amérique lors des événements de Metal Gear Solid 3.
Dans les jeux MGS, de nombreux personnages utilisent la menace nucléaire contre les États-Unis comme base de négociation. Ils négocient la survie de la population américaine contre des faveurs. Tout au long des opus d’Hideo Kojima, la dissuasion nucléaire prend ainsi une place primordiale, en jouant un rôle central dans les relations internationales et les stratégies de sécurité nationale. On voit très bien cela lorsque Liquid Ocelot ou Major Zero désirent changer l’ordre mondial grâce aux IA et au nucléaire. Au cours des jeux MGS, plusieurs frappes sont tirées. Beaucoup de personnages de la saga voient la puissance des Metal Gear. Ils cherchent donc à en obtenir pour imposer une unité, ou à s’y opposer pour le bien des générations futures. C’est ce qu’on appelle une course à l’armement : quel personnage aura le meilleur Metal Gear, autrement dit la meilleure arme, pour frapper l’autre ? Cette notion de la course à l’armement abordée par Hideo Kojima est un autre aspect de la question nucléaire. En effet, une course infinie à l’armement nucléaire ne pourrait qu’augmenter les risques d’utilisation de ces armes. C’est pourquoi, au-delà de leurs profondes divergences, les blocs occidentaux et soviétiques ont réussi à s’accorder en 1968 autour d’un Traité de non-prolifération nucléaire (le TNP), le risque étant infiniment plus grand que ses gains géopolitiques potentiels.
Aujourd’hui malheureusement, les pays signataires ne respectent pas tous la règle de non-prolifération. Des nations comme Russie, les États-Unis et la Chine ont entrepris la modernisation de leur arsenal ces dernières décennies. Depuis la fin de la Guerre Froide, les normes nucléaires s’affaiblissent. Et surtout, le problème de dissuasion s’est régionalisé, avec la potentialité d’une accélération de la prolifération des armes nucléaires au Moyen-Orient (Israël en possède déjà, l’Iran tente d’en concevoir, etc). Nous sommes entrés dans un « désordre nucléaire multilatéral », dans lequel la Russie cherche par exemple à se réaffirmer sur la scène nucléaire pour réaffirmer sa puissance. C’est le sens des menaces nucléaires proférées par Vladimir Poutine aux pays occidentaux après l’invasion russe de l’Ukraine.
Cette course à l’armement ainsi renouvelée est également présente dans la saga MGS. Beaucoup de personnages vont chercher à obtenir le Metal Gear le plus puissant possible pour surpasser le stade de « destruction mutuelle assurée », dans lequel la possession d’armes nucléaires de puissance égale neutralise leur utilité. Alors que si un pays possède une bombe plus puissante que son ennemi, sa dissuasion en devient plus forte. Par exemple, le Metal Gear Peace Walker va se faire dépasser par Zéké, qui lui-même se fait dépasser par le MG de Big Boss.
Dans Metal Gear Solid, la prolifération d’armes, toutes plus puissantes les unes que les autres, est très importante, et les tentatives de négociation autour d’une non-prolifération échouent constamment, contrairement à ce qui avait été réussi dans un premier temps dans la réalité avec le TNP de 1968. Dans la réalité, la non-prolifération a eu ses succès, avec la dénucléarisation de l’Afrique du Sud et de l’Argentine. Elle a aussi eu ses échecs, avec notamment l’Iran qui s’est récemment remis à développer l’arme nucléaire, niant son engagement de dénucléarisation précédemment signé en 2015 dans le cadre du JCPOA (l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien). Ce sont ces tensions internationales autour du non-respect des accords de non-prolifération qu’Hideo Kojima aborde comme trame de Metal Gear Solid. Dans les jeux, Hideo Kojima imagine un monde sans législation internationale sur le nucléaire, et où la course aux armements est incontrôlée. Une vision noire mais plutôt réaliste quand on voit ce qu’il advient aujourd’hui de la non-prolifération nucléaire.
La course à l’armement dans MGS se retrouve dans le monde réel. Chacun des personnages s’évertue à atteindre le but ultime : posséder le Metal Gear le plus puissant. Dans notre réalité, chaque pays cherche aussi à obtenir son Metal Gear pour dissuader l’autre d’attaquer ou pour menacer un pays, à l’image de ce que fait la Russie de Vladimir Poutine envers l’Ukraine et le monde occidental. Se sentant acculé par l’OTAN, qu’il considère à ses frontières (ce qui est aujourd’hui vrai avec l’adhésion récente à l’OTAN de la Finlande, et celle plus ancienne de l’Estonie), Vladimir Poutine utilise la menace nucléaire comme une manière de se protéger, et de dissuader l’OTAN de se rapprocher encore de ses frontières. C’est pour la même raison que les pays occidentaux, s’ils soutiennent financièrement et militairement l’Ukraine, ne peuvent intervenir directement sur le terrain, au risque de provoquer une attaque nucléaire de la Russie, qui considérerait cela comme une agression directe.
La construction de Outer Heaven et Zanzibar’s Land : un miroir de la naissance des Nations après la décolonisation
Au cours de Metal Gear Solid, le personnage de Big Boss crée deux nations construites sur son idéologie propre, et qui rassemblent des soldats avec les mêmes convictions. La création d’une Nation est une construction intellectuelle qui peut se faire en quelques années ou plusieurs siècles. Elle suppose l’invention d’un roman national, dont découlent une dimension sentimentale pour la population et qui se transforme, si le travail est réussi, en patriotisme. La Nation est une communauté de gens et d’idées qui s’établit sur un territoire donné et en assume la souveraineté. Dans Metal Gear Solid, Big Boss crée donc Outer Heaven et Zanzibar’s Land, en réussissant à y rassembler des soldats au-delà de leurs différences.
Au cours de l’histoire, le concept de Nation s’est accompagné de celui d’État. Disposant du monopole de la violence légitime (qui n’est pas une invitation à maltraiter son peuple mais plutôt à assurer la saine cohabitation des citoyens en exerçant l’autorité), l’État construit sa légitimité sur le sentiment national et l’expression de la volonté générale du peuple, qui lui délègue sa souveraineté. C’est pourquoi on a tendance à parler aujourd’hui d’État-nation. La France est par exemple un État-nation. Il peut aussi exister des nations sans État, c’est-à-dire sans souveraineté, comme c’est le cas du territoire disputé du Sahara Occidental ou encore du Kurdistan.
Dans le monde, les nations peuvent se construire de manière différente. La pensée allemande présente par exemple la nation en tant que communauté d’abord ethnique et linguistique, selon les écrits de Fichte. De son côté, la pensée française voit la nation d’abord comme une communauté de vivre-ensemble et de volonté générale, selon les écrits d’Ernest Renan. Dans MGS, Outer Heaven et Zanzibar’s Land se rapprochent plus de la pensée française. En effet, leur communauté et leurs populations se regroupent autour de leurs expériences militaires passées. Il y a de grandes chances que les deux nations ne soient pas reconnues par la communauté internationale, ce qui n’en fait pas de « véritables nations ».
À travers Outer Heaven et Zanzibar’s Land, Hideo Kojima veut ainsi montrer à la fois la possibilité de créer une nouvelle Nation de nos jours, mais aussi la grande difficulté de rendre ce projet viable. À l’image de son Japon qui a (pacifiquement) pris son indépendance des États-Unis en 1952, plusieurs pays ont obtenu leur indépendance dans les années 1950, 1960 et 1970. En France, la décolonisation de l’Algérie est la plus importante. Obtenue après 8 ans de guerre et 132 ans de colonisation, l’indépendance algérienne a permis aux Algériens de construire une Nation avec un roman historique et un logiciel de pensée différents de celui de la France. On peut analyser, toutes proportions gardées, les décolonisations de la Guerre Froide en miroir de la création d’Outer Heaven et Zanzibar’s Land dans Metal Gear Solid. C’est en effet deux nations qui se créent, cherchant à obtenir l’auto-détermination et la liberté par rapport à d’autres pouvoirs jugés impérialistes. Comme l’Algérie, le Maroc, l’Inde ou encore le Japon en 1952, les nations d’Outer Heaven et Zanzibar’s Land veulent décoloniser les esprits pour construire un nouvel idéal. Dans le Japon de Kojima par exemple, cet idéal a été celui du miracle économique.
L’espionnage moderne
Dans Metal Gear Solid, un autre élément clé est celui de l’espionnage. Passionné de cinéma depuis son enfance, Hideo Kojima a filmé très jeune des oeuvres sur une caméra Super 8. Avec ses parents, il regardait même un film tous les soirs, de plusieurs genres différents, et n’était pas autorisé à aller se coucher avant d’avoir terminé le film. De cette cinéphilie très large découle plusieurs influences. Hideo Kojima n’a par exemple jamais nié l’influence de James Bond dans ses jeux, ni celle de la Guerre Froide, durant laquelle l’espionnage a été un outil de puissance non-négligeable, avec d’un côté la CIA, et de l’autre le KGB. Les personnages principaux de MGS, comme Solid Snake ou Big Boss, sont souvent impliqués dans des missions d’espionnage pour infiltrer des installations ennemies et collecter des renseignements à propos des Metal Gear. Les technologies de pointe sont également mises en avant dans la série, telles que les exosquelettes, les dispositifs de camouflage optique, les drones et les armes high-tech.
L’espionnage moderne peut inclure diverses activités telles que la surveillance électronique, le piratage informatique, la collecte de renseignements humains, l’utilisation de drones ou de satellites, l’analyse de données et la cybercriminalité. Par exemple, dans MGS 4, Solid Snake utilise un camouflage octo-caméléon et peut se fondre dans la nature. Dans MGS V, on voit l’utilisation de drones avec un dispositif de reconnaissance pour repérer les ennemis et les obstacles sur les champs de bataille. Ils sont également utilisés pour cartographier les zones de combats. De plus, durant une mission contre Liquid Ocelot, Snake utilise un équipement de haute technologie, le Solid Eyes. C’est une paire de lunettes ayant plusieurs modes. Par exemple, il peut voir des ennemis à travers les murs ou discerner les signes thermiques des ennemis. Dans les jeux MGS, toute la technologie est mise en avant pour fournir un équipement solide afin de mener à bien les nombreuses missions d’espionnage.
Bien qu’elles se démocratisent plus qu’auparavant, les techniques d’espionnage moderne restent l’apanage des services de renseignement, des entreprises de sécurité privées et des groupes criminels. Dans les jeux MGS, la CIA et le MI6 britannique sont présents. Comme vous le savez, ce sont des agences de renseignements qui donnent des ordres de missions aux personnages. Ils fournissent les équipements et les informations nécessaires pour mener les missions à bien. Comme on le voit au cours de la saga, la nature de l’espionnage moderne est en constante évolution, car les technologies utilisées par les espions évoluent toujours plus rapidement. En effet, dans les jeux, on passe d’un équipement de base à des gadgets permettant de voir à travers les murs ou capables d’atténuer le bruit de ses mouvements.
Dans le domaine du renseignement, l’espionnage implique souvent une coopération internationale entre les services de renseignement de différents pays. Les informations collectées peuvent être partagées (ou cachées) entre ces mêmes services pour renforcer la sécurité internationale. La coopération entre les pays est également importante pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Dans certains cas, la coopération en matière de renseignement peut être très efficace, comme dans le cadre de l’OTAN, où les membres partagent souvent des informations. Cependant, il peut également y avoir des obstacles à cette coopération, tels que des préoccupations concernant la protection des sources, la sécurité des informations… De plus, les pays peuvent avoir des différences culturelles qui rendent difficile la collaboration, ou des préoccupations concernant la sécurité des informations. En outre, la coopération en matière de renseignement peut être compliquée par des relations houleuses entre les nations, comme c’est déjà le cas entre les États-Unis et la Russie. Dans Metal Gear Solid, l’accent est ainsi plus souvent mis sur le secret que le partage. Quels que soient les personnages, l’information est bien plus souvent retenue que partagée. Et au lieu d’assainir les relations, les personnages les enveniment par leur égoïsme, ce qui mène à des drames dont plusieurs pourraient être empêchés si la coopération était privilégiée.
Le cyberespace et les intelligences artificielles, de l’espionnage… mais pas que
Vous savez tous ce qu’est une IA. Elles sont, à cette heure, partout dans nos sociétés… On les retrouve dans les voitures, les maisons, dans nos téléphones ou encore au sein des entreprises. Dans les jeux de la licence Metal Gear Solid, elles ont une tout autre fonction. Elles peuvent contrôler une unité entière, mais aussi les consciences grâce à leur mainmise sur tous les canaux de communications. Elles ont permis à Solidus Snake de devenir président des États-Unis de 2001 à 2005. L’objectif principal des IA dans la saga reste d’assouvir l’humanité pour concrétiser la vision d’unité de Zéro.
Depuis son essor dans les années 1950, les différentes armées du monde se sont tout de suite intéressés à cette nouvelle technologie. Les IA sont devenues indispensables dans le domaine du renseignement, sur les champs de bataille, dans le cyberespace ainsi que dans la guerre informationnelle. Elles atteignent aujourd’hui un niveau de performance suffisant pour être incluses dans les dispositifs militaires. Quatre facteurs marquent la montée en puissance de leurs performances et l’intérêt des gouvernements à les ajouter dans leurs équipements militaires. Premièrement, depuis les années 1950-1960, les capacités des ordinateurs ont drastiquement augmenté grâce à de nouveaux processus et de nouveaux algorithmes. Deuxièmement, la loi Moore (loi empirique qui théorise l’évolution du calcul des ordinateurs) a permis de doubler les aptitudes des ordinateurs. Troisièmement, l’utilisation du deep learning (l’apprentissage profond pour modéliser des données) a permis de nourrir les algorithmes. Et dernièrement, le nombre de données disponibles a explosé grâce à la révolution numérique. En 2025, le volume de données devrait atteindre 163 zettaoctets, soit 1 000 milliards de mégaoctets.
Les gouvernements, voyant le potentiel des IA, décident depuis plusieurs années de les intégrer dans leurs dispositifs. La course aux innovations technologiques est devenue au fil des ans une véritable compétition dont les principaux rivaux sont les États-Unis et la Chine. Les nouvelles technologies, et particulièrement les IA, ont hérité d’un caractère stratégique fort.
Les États-Unis sont, à l’heure actuelle, pionniers dans le domaine des IA. L’intérêt de la Défense américaine pour cette technologie est de faciliter le traitement des données, de leur classement à leur analyse. Les intelligences artificielles permettent, en effet, d’examiner un nombre immense d’images, de données textuelles et de vidéos qui pourraient assurer aux États-Unis un avantage pérenne sur le champ de bataille.
De son côté, la Chine espère dépasser les États-Unis en matière de technologie, en particulier dans le domaine militaire. En 2016, l’IA DeepMind, développée par Google, a battu le champion du monde du jeu de go, Lee Sedol. Après de nombreuses parties, le joueur coréen a admis sa défaite face à une machine. La prise en compte du potentiel des IA a concerné tout le monde. La Chine a par exemple décidé d’organiser des conférences et des colloques autour de cette thématique et même d’établir une grille d’actions et de stratégies technologiques. En 2017, le pays met en place le « plan de développement de la prochaine génération d’IA » avec un budget de 22 milliards de dollars. L’objectif est de faire passer ce budget à 60 milliards en 2025. Le but principal du gouvernement chinois est donc de développer une industrie concentrée exclusivement sur les IA, qui seraient au nombre de 150 milliards d’ici l’année 2030.
Aujourd’hui, la plupart des armées disposent d’un tout nouveau type d’arme nommé SALA (Systèmes d’Armes Létaux Autonomes). Ce sont des robots ou des drones capables d’identifier et détruire une cible sans aucune aide humaine. Ils sont actionnés grâce à l’IA. Ce type d’arme s’est développé très rapidement grâce à ses performances et son coût restreint. Ils sont principalement utilisés en tant que systèmes de défense, notamment dans les espaces aériens. Seulement, cette technologie pose des problèmes éthiques, déjà concernant les règlements d’utilisation. Un robot de ce type peut-il tuer un être humain sans intervention humaine ? La course à l’IA permettra à la première puissance militaire technologique d’agir sur n’importe quel espace, n’importe quel type d’ennemis et d’équipements. En revanche, elle pourra très vite devenir dangereuse et tout à fait questionnable d’un point de vue éthique si un règlement national et international n’est pas mis en place.
De ce fait, bénéficier d’une supériorité technologique sur son rival octroie un avantage considérable sur la capacité de réaction et de mise en place d’actions plus efficientes. La supériorité technologique dépendra de la quantité et de la qualité des données qu’un gouvernement possède. Les IA sont en passe de devenir une composante indispensable dans l’avenir des différents corps d’armée (marine, terre et air). Le cyberespace deviendra lui aussi un tout nouveau champ de bataille, où la guerre hybride se déroulera dans le monde virtuel grâce aux intelligences artificielles. De ce fait, chaque victoire consolidera la domination d’un pays au niveau militaire technologique.
Une scène tout droit tirée du deuxième MGS est d’ailleurs révélatrice de cette théorie. Dans le jeu, on apprend que Solidus Snake est devenu Président des États-Unis grâce aux intelligences artificielles des Patriotes, en adaptant à sa guise la diffusion de l’information pour mieux contrôler les masses et orienter l’opinion publique.
Il est important de comprendre que pour le moment, les IA ne sont pas encore une arme à part entière dans le domaine militaire, mais une aide pour faciliter les stratégies et les prises de décisions. En revanche, dans quelques décennies, les intelligences artificielles pourront prendre part physiquement aux combats. Grâce à leurs capacités et performances, elles pourront déclencher une Révolution dans les Affaires Militaires (RMA). Cela se définit par un changement dans le domaine tactique et stratégique engendré par la création d’une nouvelle technologie. Les gouvernements mettront en place une toute nouvelle organisation avec des institutions et des équipements innovants qui instaureront de nouvelles normes de guerre. Les IA prendront en compte des données beaucoup plus diverses, complexes et variées. Elles auront la capacité de coder les procédures, les ordres donnés par une tierce personne et de raisonner les troupes ennemies. Tous les autres types de sciences, à l’instar des sciences humaines ou sociologiques, prendront en compte la psychologie, la culture et l’anthropologie dans divers combats, sur le terrain, dans l’espace maritime et aérien, mais aussi dans le cyberespace. Les intelligences artificielles seront donc en mesure de prédire plus ou moins l’avenir. La prochaine RMA pourra s’accomplir par l’adoption du couple IA & automatisation de l’armée. Par exemple, un robot pourra être relié à un humain. L’intelligence artificielle répondra aux ordres de son propriétaire, à cause de son absence de conscience. Cela amplifiera significativement les ressources pour l’homme. « L’hyperwar » deviendra la nouvelle norme de guerre, mêlant forces humaines et robotiques. Dans les jeux MGS, cette toute nouvelle approche guerrière est également créée. On se bat grâce à des machines capables de détruire et de tuer des millions d’habitants.
Dans les titres d’Hideo Kojima, les intelligences artificielles sont très présentes et profitent d’une énorme puissance. Si elles échappent à tout contrôle, elles peuvent s’immiscer dans toutes les sphères de la société. Dans MGS 2, la principale menace est l’IA GW qui menace de contrôler entièrement la circulation de l’information, en décidant ce qui mérite d’être conservé et partagé avec la population. Dans MG4, Snake est plongé dans un monde où la guerre est devenu un business entièrement contrôlé par les IA, dans lequel n’importe qui peut devenir un soldat grâce aux nanomachines, dérivés organiques du système qui permet un contrôle des émotions et des performances, pour transformer le lucratif marché de la guerre en un jeu accessible à tous. Par là, Kojima alerte des dangers des pratiques liés aux IA et surtout à de potentiels bugs qui pourraient les rendre insensibles à la commande humaine (soit la base de multiples oeuvres de science-fiction). Dans les jeux MGS, les intelligences artificielles sont donc utilisées pour explorer tous les thèmes géopolitiques liés à la technologie et à la conscience.
Selon une étude de l’université d’Oxford en 2017, il y a 50% de chances qu’en 2062, les intelligences artificielles dépassent le cerveau et les capacités humaines. Si cela se produit, personne ne sera en mesure de prédire l’avenir. Les IA deviendront potentiellement très dangereuses si leur marché n’est pas régulé avec une législation internationale claire. Dans le jeu MGS V : Ground Zero, lorsque l’ONU demande à Big Boss une investigation concernant Zéké, on comprend qu’une législation est en place. Seulement, au cours des jeux, on a vu apparaître de plus en plus de Metal Gear. On peut donc dire que la législation in-game a été beaucoup plus lente que le développement de Metal Gear.
Aujourd’hui, les IA, déjà donc bien présentes dans le domaine militaire, s’installent aussi de plus en plus dans notre quotidien. Par exemple, de nombreuses personnes utilisent ChatGPT, un prototype d’agent conversationnel utilisant l’IA développé par l’entreprise Open AI. Cette intelligence artificielle s’enrichit et affine ses connaissances en permanence grâce à l’apprentissage supervisé et l’apprentissage par renforcement. Des étudiants rédigent déjà de A à Z leurs devoirs et dissertations grâce à cette IA. Un juge l’a utilisé pour prendre une décision, dans l’une des dernières émanations en date de la justice prédictive. Dans cinq à dix ans, les IA seront présentes bien plus massivement dans notre société, alors que l’on peut déjà aujourd’hui utiliser des voix pour développer des discours dans d’autres langues. On retrouve d’ores et déjà des intelligences artificielles dans la K-Pop avec le groupe Mave, on les retrouve aussi dans les écoles, ou encore dans les voitures avec Tesla. Quoiqu’il en soit, personne ne sait vraiment ce qu’il adviendra du monde avec une présence aussi accrue des intelligences artificielles, et cette idée a infusé l’ensemble de la saga Metal Gear Solid dès 1987, faisant de Kojima un précurseur du sujet.
Une autre fonction inquiétante des IA est la surveillance de masse. Ce phénomène, on le retrouve dans le jeu MGS : Sons of Liberty. Pour rappel, les intelligences artificielles veulent y prendre le contrôle des cerveaux humains pour dominer la Terre. De ce fait, et pour arriver à leurs fins, elles vont utiliser le principe de surveillance de masse afin d’analyser les sociétés. Le but est de recueillir des informations sur un grand nombre de personnes, souvent sans leur consentement. L’objectif est bien de détecter des activités criminelles, terroristes ou d’autres activités considérées comme des menaces pour la sécurité nationale ou internationale.
Cependant, la surveillance de masse peut également être utilisée à des fins politiques ou économiques. Mais comment sommes-nous « traqués » ? Que ce soit une entreprise ou un gouvernement, la surveillance de masse soulève de nombreuses préoccupations en matière de protection de la vie privée, de liberté d’expression et de droits de l’homme. Elle peut être considérée comme une atteinte aux libertés individuelles et une violation des droits, car elle implique souvent une collecte de données sans consentement ou connaissance de la personne concernée. De plus, il peut y avoir des risques de mauvaise utilisation ou de fuite de données, pouvant causer de graves dommages aux individus concernés.
PS : Avez-vous remarqué qu’un des paragraphes de cet article a été rédigé par ChatGPT ? Saurez-vous deviner lequel ?
Et si un scénario typique de MGS se produisait dans notre réalité…que risquerait-on ?
Posons rapidement le contexte : dans un scénario à la MGS, les IA ont pris le contrôle des humains, il y a des risques nucléaires toutes les 45 minutes, la menace à ce sujet n’a jamais été aussi grande, la technologie est de plus en plus puissante et la démocratie a disparu pour laisser place à la dictature. À l’heure actuelle, les défis sont grandissants. Le réchauffement climatique devient une urgence absolue. Le niveau des eaux augmentent de plus en plus. Des villes, des zones côtières vont disparaître. De plus en plus de maladies vont se développer. Vous avez sûrement découvert une drogue qui transforme les humains en zombies aux États-Unis (préparez vos fusils et ayez tous un Joel avec vous).
Des crises financières seront de plus en plus fréquentes et il y aura des bouleversements technologiques à ne surtout pas prendre à la légère. Les manifestations augmenteront et seront de plus en plus intenses. La zone des conflits va s’étendre. Ce ne seront plus des régions qui seront impactées mais des continents. Nous en avons un aperçu aujourd’hui avec la guerre en Ukraine. Les nouvelles technologies se diffusent de plus en plus. Cela va bouleverser les emplois, les industries, les communautés et la nature du pouvoir (rappelons-nous que des IA ont pris le contrôle des États-Unis dans les jeux MGS). Les défis vont s’entrecroiser et s’enchaîner. Par exemple, si plusieurs pays manquent d’eau, les gouvernements voisins se battront pour pouvoir fournir de l’eau à leur population. Tout cela peut mener à des conflits militaires. Pour assurer la sécurité nationale, il faudra se défendre contre des armées et des arsenaux toujours plus puissants. L’une des principales difficultés auxquelles nous seront confrontés sera la fragmentation croissante au sein des communautés, états et institutions. La fragmentation va se jouer en fonction des préférences nationales, culturelles et politiques. Nous serons dans un monde de plus en plus connecté où il y aura un déséquilibre évident. Le système international sera désorganisé pour relever les défis mondiaux croissants.
Tout ce que nous venons de vous décrire est présent dans les jeux de la saga Metal Gear. Mais cela ne vous rappelle-t-il tout de même pas un peu… notre propre réalité ?
L’analyse des théories géopolitiques au sein de Metal Gear Solid étant faite, nous vous invitons à lire le résumé chronologique de la saga ci-dessous, pour comparer la trame des scénarios d’Hideo Kojima avec ses influences dans la réalité. Une fois de plus… bonne lecture !
Résumé chronologique de la saga
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater
L’histoire, si nous la prenons dans l’ordre chronologique des événements, commence avec le jeu MGS 3 : Snake Eater. Nous sommes en 1962 lors de la crise des missiles de Cuba, la plus grave de toute la Guerre Froide. Une menace nucléaire règne sur toute la planète. Les grandes puissances mondiales jouent de leur diplomatie pour éviter des dommages conséquents, et potentiellement dévastateurs pour l’humanité toute entière. Les États-Unis acceptent de rendre à l’URSS le scientifique Sokolov, qui a fui son pays natal pour vivre en Amérique avec sa famille, si elle promet de ne pas attaquer en retour. Échange accepté par l’Union Soviétique. Cependant, quelques mois plus tard, le Pentagone apprend, par le biais de ses services de renseignements, que ce chercheur de renom est en train de travailler sur un prototype de fusée militaire qui pourrait changer la face du monde et faire passer la politique de dissuasion militaire dans une nouvelle dimension. La CIA décide d’envoyer Naked Snake, membre de la nouvelle unité spéciale FOX dirigée par le Major Zéro, pour récupérer Sokolov.
Au cours de cette mission, Snake subit la trahison de « The Boss ». Elle est considérée comme la meilleure soldate du monde et est aussi la personne qui lui a tout appris, et qui lui a permis de se construire en tant que Soldat et en tant qu’homme. La confrontation est brutale et se solde sur la défaite de l’élève face à son mentor qui lui brise le bras avant de le jeter dans le vide. Notre héros échappe à la noyade de justesse. La militaire de légende a décidé de passer du côté du bloc soviétique. La capture de Sokolov lui sert de cadeau et d’acte de bonne foi pour rejoindre le groupuscule militaire du colonel Yevgeny Borisovitch Volgin qui souhaite renverser le gouvernement de Nikita Khrouchtchev pour prendre la main sur la Russie. Le monde est alors au bord du chaos, car ce leader militaire dissident détient Sokolov et sa nouvelle invention : le Shagohod, un tank capable de lancer des ogives nucléaires. C’est le précurseur du premier Metal Gear, le tank bipède nucléaire si emblématique de la saga. Pour célébrer cette étape décisive, Volgin fait exploser le centre de recherche de Sokolov avec une tête nucléaire américaine ramenée par The Boss afin de souffler sur les braises de la guerre froide entre les deux superpuissances. Il disparaît dans la nature avec ses soldats, le scientifique et son invention.
L’enquête sur l’explosion permet au gouvernement soviétique d’apprendre que l’explosion a été produite avec du matériel américain. Nikita Khrouchtchev contacte donc le président des États-Unis d’Amérique, Lyndon B. Johnson. Il comprend rapidement que ce drame est la conséquence des actions de Volgin, mais il exige que le gouvernement américain prouve son innocence. Il demande qu’une opération soit menée par la CIA pour tuer dans l’œuf la révolution du colonel renégat, ainsi que l’exécution de The Boss pour prouver leur innocence. Si ces deux demandes ne sont pas remplies, la Russie compte blâmer publiquement les USA pour l’ogive nucléaire. Le président Johnson n’a d’autre choix que d’accepter s’il ne veut pas que la communauté internationale se retourne contre son pays.
Une fois de plus, la CIA envoie Snake pour l’arrêter. Le soldat infiltre donc la forêt soviétique et élimine un à un les camarades de guerre de The Boss qui ont aussi rejoint Volgin. Sur le terrain, il fait la connaissance d’EVA, la maîtresse de Volgin qui se fait passer pour le point de contact de la CIA que Snake était censé retrouver sur place. Elle est en réalité un agent du gouvernement chinois. Au cours de sa mission, il est confronté à de multiples reprises au Major Ocelot, qui sert plus ou moins de bras droit à Volgin. Il est en réalité le point de contact qui devait assister Snake dans sa mission. C’est un personnage majeur pour la suite de l’histoire de la saga. Snake est malheureusement capturé et est violemment torturé par le colonel renégat. Notre héros perd son oeil droit à cause d’Ocelot qui s’est laissé emporter dans un jeu de dupe pour tester la loyauté de The Boss devant Volgin.
Snake réussit à s’échapper et à tuer Volgin, tout en détruisant le Shagohod et la base du terrible colonel. Dans sa fuite vers le point d’extraction, il tombe sur The Boss. Lors d’un ultime combat entre les deux protagonistes, Snake réussit à la blesser gravement. Elle lui remet alors « L’héritage des philosophes », et lui apprend l’existence de l’organisation secrète qui réunit la Chine, l’URSS et les États-Unis, dans le but de créer un nouvel ordre mondial après la Première Guerre mondiale. Elle finance la création, les recherches sur le nucléaire, et même les membres qui ont participé à l’assassinat du président américain Kennedy, assassiné à Dallas le 22 novembre 1963. L’organisation a fini par disparaître et l’héritage de plusieurs millions de dollars est volé par les Russes. Son ancien mentor lui fait également part du rêve qu’elle a eu après avoir eu la chance de contempler la Terre depuis l’espace : celui d’un monde sans frontière dans lequel l’humanité ne passerait plus son temps à s’entretuer pour des divergences de croyances et d’idéologies. En revenant de sa mission, Naked Snake est promu « Big Boss » et apprend la vérité sur EVA qui était envoyée par la Chine uniquement pour mettre la main sur ce fameux héritage. Par chance, le microfilm qu’elle a dérobé à Snake était un faux grâce à une habile manœuvre d’Ocelot qui a pu transmettre les vraies données à la CIA.
Tu n’as plus besoin de moi, je t’ai appris tout ce que je pouvais. Le reste, tu ne pourras l’apprendre que par toi même. Tu vas devoir choisir si tu vas vivre comme un soldat ou comme n’importe quel type avec une arme. Il y a un proverbe en orient, « La loyauté jusqu’au bout », comprends tu ce que cela veut dire ? Je n’ai plus rien à te donner. Tout ce qu’il te reste à prendre maintenant, c’est ma vie. L’un d’entre nous doit mourir pour que l’autre puisse vivre. Le survivant continuera le combat et vivra une existence de guerres sans fin, car c’est notre destin. Tu es un soldat, finis ta mission.
The Boss à Naked Snake
Malgré tout, les liens tissés entre notre héros et EVA sont réels. C’est pourquoi elle laisse un enregistrement vocal pour que le Big Boss puisse découvrir la véritable mission de The Boss. Cette dernière n’a jamais trahi son pays, et a agi tout du long pour la CIA et pour permettre à son pays de récupérer l’argent des Philosophes. Elle savait que sa mission finale était de mourir des mains de son disciple, et elle s’est acquittée de cet ultime objectif. À la suite de cette découverte, Big Boss quitte l’unité FOX, qui finit par être dissoute, et disparait de la circulation après s’être recueilli sur la tombe de cette patriote qui entrera dans les livres d’histoire comme étant une criminelle de guerre et une horrible traitresse. C’est le point de départ de sa rancune pour les États-Unis, et de ce qui va l’amener a devenir l’antagoniste principal des premières aventures de Solid Snake sur NES.
Metal Gear Solid : Portable Ops
On continue notre épopée dans les années 1970 avec le jeu MGS : Portable Ops. Cette fois, l’unité Fox est reprise par le lieutenant Cunningham qui entre en rébellion contre les États-Unis. Il capture Snake qui opérait comme mercenaire en Amérique latine, afin de récupérer une microfibre contenant l’autre partie de l’héritage des Philosophes. Notre héros parvient à s’échapper grâce à un béret vert, Roy Campbell (retenez bien ce nom). Les États-Unis accusent Snake et le Major Zéro d’être à l’origine de cette insurrection appelée « L’incident de San Hieronymo ». Pour prouver son innocence, celui qui sauva le monde du colonel Volgin n’a d’autre choix que de créer l’unité FOXHOUND avec Campbell, dans la pure tradition de son ancien Major. Comme deux nouveaux Che Guevara, les deux hommes se retrouvent à la tête d’une unité clandestine qui recevra le soutient d’anciens compagnons d’arme et de mercenaires errant en Amérique latine. Snake apprend par la suite que le véritable responsable de cette rébellion n’est d’autre que Gene. Ne supportant pas la direction tranquille que prend la guerre froide, ce dernier est bien décidé à bâtir une nation où règne des soldats. Et pour ce faire, il prévoit la construction d’une arme nucléaire très puissante afin d’être en mesure d’avoir son mot à dire dans la politique de dissuasion nucléaire.
Ils arrêtent Gene et ses ambitions libertaires, mais dans le même temps, une mutinerie se prépare au sein de la défense américaine. Ocelot et Major Zero trompent le directeur de la CIA, et le tuent pour récupérer l’entièreté de l’héritage des philosophes. Une fois l’argent récupéré, ils créent un nouveau groupe appelé « Les patriotes ». Zero embarque Naked Snake, qui rejette toujours en bloc son grade de Big Boss, dans ce projet fou à la demande d’Ocelot qui voue une admiration sans faille pour lui depuis les événements de Metal Gear Solid 3. Les trois hommes sont rapidement rejoints par le Dr. Clark (nom de code Para-Medic), Donald Anderson (nom de code Sigint), d’anciens membres de l’unité Fox. Tous ensemble, ils succèdent donc aux philosophes. Le but est de créer un nouvel ordre mondial uni en manœuvrant dans les coulisses des plus hautes sphères des élites mondiales.
Zéro utilise alors son influence et ses moyens financiers sans limite pour transformer Big Boss en une figure ressemblant à une idole que le monde suivra. Si ce dernier accepte ce statut de modèle à suivre pour l’Amérique dans l’espoir d’honorer le rêve de son mentor, les points de vue des deux hommes commencent à diverger en ce qui concerne l’interprétation de la volonté de The Boss. Zéro est persuadé que la création d’un monde uni et en paix n’est possible que par le biais d’un contrôle absolu de la part d’un seul individu. Pour lui, il s’agit du plus sûr chemin vers la liberté. Snake, quant à lui, estime que le seul moyen d’honorer The Boss est de créer un monde où les soldats ne seraient pas utilisés comme outils du gouvernement. Sentant que son ami et clé de voute de sa propagande commence à s’éloigner de lui, le Major Zéro lance le projet « Les enfants terribles » en 1972 sans en informer son fidèle camarade.
L’objectif est de créer des super soldats grâce à l’ADN de Big Boss, qui est considéré comme le plus grand soldat sur terre. Ainsi, huit embryons sont sélectionnés, mais seulement trois sont conservés car étant jugés comme ceux qui sont les plus à même d’aboutir à des résultats concluants. Le premier embryon est placé dans une mère porteuse inconnue. Ainsi naît Solidus Snake, le clone le plus proche de Big Boss d’un point de vue génétique. Il deviendra président des États-Unis d’Amérique au début des années 2000, pour accomplir sa fonction de marionnette des Patriotes. Les deux autres ovules sont inséminés dans EVA qui se porte volontaire. Elle accouche de deux jumeaux, David et Eli, qui hériteront respectivement des noms de code Solid Snake et Liquid Snake à l’âge adulte. Ce projet est la divergence de trop entre les deux hommes. Snake tourne ainsi le dos aux Patriotes et disparaît dans la nature en Amérique du Sud. Sur le terrain il rencontre Kazuhira Miller (Kaz), avec qui il se lie d’amitié et décide de fonder son armée militaire privée, les « Militaires sans frontières » (MSF).
Metal Gear Solid : Peace Walker
C’est en 1974 en Colombie que nous retrouvons Snake. L’ancien militaire américain est toujours à la tête de son armée militaire privée qui emploie des mercenaires qui n’obéissent à aucun État et qui aident les différents groupes révolutionnaires dans leur combat pour la liberté. Depuis le début des années 70, la CIA s’est implantée en Amérique Centrale et essaie de tirer profit des différentes révolutions qui y fleurissent. L’ancien héros de guerre et ses hommes vivent de différents contrats pour les pays qui ont besoin de recourir aux talents de son organisation. Lorsqu’une force militaire inconnue fait passer des ogives nucléaires non autorisées au Costa Rica, la nation sans armée décide de se tourner vers l’armée mercenaire de Big Boss. Le professeur Ramon Galvez, accompagné d’une de ses élèves nommée Paz Ortega Andrade, viennent à la rencontre du groupuscule de mercenaires pour négocier leur intervention. Kaz Miller est enthousiaste au sujet de cette idée car il estime que c’est une opportunité pour MSF de se faire connaître et de peser dans le rapport de force entre le bloc de l’est et de l’ouest.
Big Boss est beaucoup plus réticent et préfère rester avec ses petits contrats. Il change d’avis lorsque ses invités lui soumettent un enregistrement vocal où il croit reconnaître la voix de The Boss, son ancien mentor qu’il a lui-même tué. Bien qu’il démasque rapidement l’affiliation entre Galvez et le KGB, il se laisse attendrir par la volonté de Paz qui est prête à tout pour défendre son pays. Alors qu’il faisait tout pour ne plus avoir à croiser la route des États-Unis, il se retrouve dans la jungle, au cœur d’une situation de crise ayant le potentiel de surpasser l’ampleur de la crise des missiles de Cuba. Fort heureusement, il peut compter sur le soutien d’Amanda Valenciana, la leader des sandinistes, un groupe de guérilleros.
Au cours de cette mission, Big Boss apprend qu’un nouveau tank bipède du nom de Peace Walker a été fabriqué et est contrôlé par une intelligence artificielle construite sur la personnalité de The Boss. Cette machine est l’aboutissement du projet mené par Hot Coldman, un membre de la CIA, qui y voyait l’opportunité de retrouver de son emprise sur Washington. L’objectif était de pousser le monde au bord de la guerre nucléaire en faisant croire par des signaux parasites que la Russie déployait son arsenal nucléaire pour détruire le sol américain. Cette folie repose sur sa conviction qu’aucun homme ne peut avoir le mécanisme de pensée suffisant pour déclencher une riposte nucléaire et plonger le monde dans le chaos. Le Peace Walker est donc la clé de la superpuissance nucléaire, car une machine ne peut être parasitée par des émotions, contrairement à un être humain.
Après une lutte acharnée contre Big Boss, l’IA qui contrôle le tank bipède finit par épouser pleinement l’idéologie de The Boss en se jetant dans l’océan. La machine subit ainsi un long court circuit, sous les yeux médusés de ceux présents qui constatent que même dans la mort, l’idéologie de cette femme incroyable peut être portée. Encore une fois, elle décide de poser les armes et d’accepter sa « mort » si c’est ce dont le monde a besoin pour perdurer et ne pas sombrer dans le chaos. Il n’y aura jamais de paix à trouver dans ce monde, et l’humanité ne peut qu’avancer dans l’espoir de pouvoir un jour toucher cette chimère du bout des doigts. Son ancien disciple reste malheureusement insensible à ce message et retient que la femme qu’il aimait plus que tout au monde l’a abandonné en jetant les armes, car elle a tourné le dos à sa vie. En sacrifiant sa vie elle a rejeté tout ce qui faisait d’elle un soldat. Big Boss jure ainsi à Kaz que son destin sera différent et qu’il ne fera pas le même choix qu’elle. Pour la première fois depuis le succès de l’opération Snake Eater, il décide d’abandonner totalement le nom de code Snake. Il accepte ainsi de porter le poids sur ses épaules le poids du titre de Big Boss. Son deuil est désormais accompli.
Fort de sa réputation acquise en Amérique du Sud grâce aux derniers événements, Big Boss construit la « Motherbase » pour son unité des MSF ainsi qu’un Metal Gear, nom de code « Zéké ». L’apparente tranquillité de cette armée de mercenaires est malheureusement troublée par Paz qui révèle son vraie visage : depuis le début, elle était en fait un agent à la solde du Major Zéro. Ce dernier l’a envoyée auprès de ce groupe pour ramener son vieil ami dans son giron, afin d’en faire sa main armée dans le nouveau monde qu’il est en train de construire. Ce nouvel ordre mondial sera construit sur la base du contrôle de l’information et des intelligences artificielles qui pourront permettre d’appliquer la volonté d’un seul homme dans toutes les strates de la société civile. Pour l’ancien ami de notre héros, c’est le seul et unique moyen d’arriver à un monde unifié. Big Boss arrive à détruire le Zéké, et Paz disparait en mer suite à l’explosion, laissant notre héros seul face à sa tristesse. Le mercenaire a développé de vrais sentiments à l’encontre de la jeune femme et de son rêve de paix. À la fin de cette mission, il décide de créer « Outer Heaven », une nation avec des soldats qui suivent son idéologie, et de partir officiellement en guerre contre le système orwellien que le Major Zéro souhaite construire.
Nous abandonnerons nos pays
Big Boss, discours de proclamation de Outer Heaven
Nous laisserons notre patrie derrière nous et
Nous ne ferons qu’un avec cette terre.
Nous n’avons pas de nation, pas de philosophie, pas d’idéologie.
Nous allons où nous devons aller,
Combattant non pour le pays, non pour le gouvernement,
Mais pour nous mêmes.
Nous n’avons pas besoin d’avoir des raisons de combattre.
Nous combattons parce que nous avons besoin de le faire.
Nous serons la force de dissuasion de ceux qui n’ont pas d’autre recours.
Nous sommes des soldats sans frontières,
Notre objectif est défini par l’époque dans laquelle nous vivons
Nous devrons parfois nous vendre.
Si l’époque l’exige, nous serons des révolutionnaires, des criminels, des terroristes.
Eh oui, cela pourrait nous mener droit en enfer.
Mais quel meilleur endroit pour nous que celui-là ?
C’est notre seul foyer
Notre Paradis et notre Enfer
C’est Outer Heaven.
Metal Gear Solid V : Ground Zeroes
Nous sommes en 1975 et l’étau se resserre sur Militaires Sans Frontière. L’ONU soupçonne l’armée privée d’être en possession de l’arme nucléaire, et souhaite pouvoir faire un contrôle complet des installations qui servent de base d’opération aux mercenaires. Peu de temps avant la visite d’inspection, l’équipe de renseignement de Big Boss reçoit un appel à l’aide de Chico, un adolescent qui avait disparu de la base depuis quelque temps. Il était parti à la recherche de Paz Ortega Andrade, qui est toujours portée disparu en mer. L’adolescent indique qu’il est retenu prisonnier dans un camp militaire secret sur l’île de Cuba, en compagnie de Paz. Cette dernière connaît l’existence du Metal Gear Zeke, et donc de la puissance nucléaire cachée dans les entrailles de la Mother Base. Big Boss sait qu’il s’agit certainement d’un piège, mais il doit la délivrer au plus vite pour éviter qu’elle ne révèle tous ses petits secrets, et parce qu’elle est la seule personne au monde qui pourrait être en mesure de lui permettre de trouver l’emplacement du Major Zéro.
Le mercenaire de légende s’infiltre donc dans le complexe militaire appelé Camp Oméga, et c’est au même moment que Skull Face, commandant de l’unité XOF et responsable de ce camp de détention secret? décide de s’envoler avec son escouade. Big Boss mène sa mission et arrive à délivrer Chico et Paz qui sont bien mal en point. Ils quittent Cuba grâce à l’hélicoptère venu les récupérer à la zone d’Extraction. À bord, le médecin urgentiste enlève une bombe du corps de la jeune femme. Sur l’engin explosif, le symbole du Peace Walker est dessiné, comme si quelqu’un souhaitait envoyer un message. Ils n’ont malheureusement pas le temps de se poser de question, car une fois arrivés dans le périmètre aérien de la Mother Base, ils découvrent que leur foyer est à feu et à sang. Le bien nommé Skull Face a sciemment organisé la fausse visite de l’ONU, et ébruité la survie de Paz pour attirer Big Boss loin de ses terres et ainsi avoir l’occasion de frapper fort pendant son absence. Cet homme au visage défiguré, ce qui explique son nom de code, est en réalité une victime collatérale des actions du Major Zéro et du leader de Militaires Sans Frontière, et il ne vit que pour se venger des deux hommes.
L’affrontement tourne à l’avantage de la mystérieuse unité XoF qui détruit l’ensemble de la Mother Base. L’hélicoptère de Big Boss explose en plein vol. Ce dernier, ainsi que Miller, sont retrouvés en mauvaise posture par une unité de secours envoyée par Zéro et menée par Ocelot. Miller s’en sort avec quelques blessures, mais l’explosion a gravement blessé Big Boss qui sombre dans un coma de 9 années. Officiellement, aucun autre membre des Militaires Sans Frontières n’a survécu à l’assaut. Skull Face peut alors se consacrer pleinement à la traque de Zéro afin d’accomplir sa terrible vengeance.
Metal Gear Solid V : The Phantom Pain
En 1984, neuf ans après la destruction de Militaire Sans Frontière, Big Boss se réveille d’un coma de près de neuf ans dans un hôpital d’une base militaire britannique à Chypre qui est attaquée par une unité d’intervention. Alors qu’il peine à s’extraire de ce charnier, il est secouru par un homme lourdement bandé appelé Ishmael. Le duo s’échappe de l’hôpital mais est séparé après un accident de voiture. Notre héros fraichement sorti du coma est au plus mal car son corps n’a pas été exposé à un effort physique depuis longtemps. C’est alors qu’Ocelot surgit et l’amène loin des combats. Au cours de leur voyage il lui explique les nombreuses choses qu’il a loupé ces dernières années. Il l’amène ensuite à la base des Diamond Dog, un nouveau groupe de mercenaires fondé par Kazuhira Miller sur une plate-forme offshore près des Seychelles.
Après neuf années de séparation, il reforme son duo avec Kazuhira Miller, bien décidé à ne pas reproduire avec les Diamond Dogs les mêmes erreurs que par le passé. Afin de laisser planer le doute sur sa mort, l’ancien leader de Militaire Sans Frontière décide d’abandonner le nom de Big Boss pour intervenir sur le terrain sous le nom de code Venom Snake. Il se met alors en quête de Zéro, persuadé que son vieil ami est responsable de la destruction de tout ce qu’il a construit. Snake développe les activités de son armée et se retrouve impliqué dans la guerre soviéto-afghane et la guerre civile angolaise. Il embauche la crème de la crème dans tous les secteurs, bien aidé par l’aura de sa réputation. S’il n’utilise plus le titre de Big Boss, les mercenaire du monde entier savent reconnaitre son style et ses capacités hors normes.
Diamond Dogs devient l’une des plus grandes sociétés militaires en activité. Rien de plus simple pour le duo qui a, en quelque sorte, créé ce nouveau business de la guerre. Snake finit par apprendre que l’autorité de Zéro a été bafouée par Skull Face, qui en a eu marre de rester dans l’ombre des deux hommes responsables de la création des Patriotes, et qu’il est donc l’unique responsable de la destruction de la Mother Base. Skull Face considère que le plan de Zéro de construire ce nouvel ordre mondial, dans l’optique de créer la paix, s’apparente à une longue et lente américanisation de toutes les cultures. En tant que victime de la guerre dans son enfance, qui a perdu sa mère patrie et oublié avec le temps sa langue natale, il ne peut tolérer cette volonté d’acculturation. Il a donc consacré les dernières années à la création d’un parasite capable de tuer quiconque parle anglais. Son plan est de libérer cette souche parasitaire sur le monde entier, puis d’utiliser la menace du dernier Metal Gear « Sahelanthropus » car il estime que la dissuasion nucléaire est l’unique moyen d’atteindre la paix mondiale tout en protégeant les autres cultures.
Snake met Skull Face hors d’état de nuire, et accomplit sa vengeance en compagnie de Miller, avec qui il continue de collaborer pour faire de son armée l’une des plus imposantes et qualifiées du monde. Ils se lancent dans une croisade anti-nucléaire au cours de laquelle ils prennent d’assaut les bases de toutes les sociétés militaires privées qui s’équipent d’un arsenal nucléaire, aussi minime soit-il, afin de laisser ne serait-ce qu’une trace positive de leur existence. Dans la conclusion l’aventure, il est révélé que Venom Snake n’est pas Big Boss, mais un médecin urgentiste qui était présent dans l’hélicoptère du leader de Militaire Sans Frontière le jour où XoF a pris d’assaut la Mother Base. Pendant son coma, le médecin a été transformé par le biais d’une chirurgie plastique et de l’hypnothérapie pour servir de leurre à Big Boss. Cette machination délirante est le dernier acte d’amitié envers Big Boss de la part du Major Zéro. Ce dernier est malheureusement condamné à tomber dans un état végétatif à cause de Skull Face qui a été capable de suffisamment remonter sa trace pour lui administrer un poison qui détériorera toutes ses capacités mentales. Avant de ne plus être en mesure de penser et de laisser l’entièreté de son système entre les mains de ses IA, il a voulu s’assurer que son vieil ami pourrait rester loin des radars du chef de XoF.
En réalité, Big Boss s’est réveillé plusieurs semaines avant son leurre, et a été mis au courant de ce stratagème par Ocelot qui a aidé à sa mise en pratique. Il a donc décidé de tirer profit de la situation pour disparaitre dans la nature afin de créer son armée secrète pour annihiler le système désormais automatisé des Patriotes, pendant que Venom Snake attirerait les projecteurs du monde entier. Ce dernier apprend la vérité de l’homme à partir duquel il a été façonné. Dans un pur acte de loyauté, il accepte de continuer son rôle, comprenant qu’il est désormais autant Big Boss que le véritable. Miller n’arrive pas à digérer cette trahison et développe alors une haine viscérale pour celui à qui il avait consacré sa vie. Face à la fidélité du leurre envers l’homme qui les a utilisés comme des pantins, il décide de tout quitter pour revenir aux États-Unis, laissant Venom Snake seul aux commandes des Diamond Dogs. Venom Snake ne le sait pas encore, mais en acceptant de tenir le rôle qui lui a été donné, il va se laisser consumer par les affres de la guerre, au point de ne devenir qu’un monstre guerrier. Cette guerre froide contre le système lui coutera son humanité. The Phantom Pain s’évertue tout au long de son récit à démontrer que peu importe la raison pour laquelle vous décidez de prendre les armes, vous ne pouvez que sombrer dans un abysse sans fond. Ceux qui vous succéderont pourront peut être bénéficier des bienfaits de votre lutte, mais vous ne goûterez jamais à ce paradis que vous aurez tenté de construire. À la fin du vingtième siècle, il fonde l’État fortifié de Outer Heaven en Afrique du Sud, conformément au plan de Big Boss.
La paix n’est jamais venue. Tout cela n’est qu’un rêve. Je suis dedans et tu l’es aussi. Je suis celle qui fait ces rêves et pourtant ils hantent tes nuits. Tu comprends maintenant ? Bien sur que oui, n’est-ce pas ? Nos désirs ne peuvent devenir réalité. Nous ne pouvons que nous accrocher à nos chimères, à nos fantômes. Les miens et les tiens. Je crois que ce rêve touche à sa fin, mais je crois que tu l’as compris maintenant. Tu peux tuer Skull Face, assassiner Huey, massacrer Zéro…bruler le monde entier, ça ne me ramènera pas, pas plus que les autres morts. La guerre était notre business. Nous avons vécu grâce à l’argent reçu pour tuer. Le fait qu’on finisse tous par s’entretuer est une façon pour l’univers de rééquilibrer les choses. Tu sais, la Mother Base n’a jamais été ce paradis dont nous rêvions, mais j’ai été heureuse de vivre avec vous tous. C’était un instant fugace, une paix hypocrite, mais j’étais heureuse. Il y a d’autres choses à perpétuer que la haine et la rage.
Illusion de Paz au subconscient de Venom Snake.
Metal Gear
Metal Gear est le tout premier jeu de la saga. Il sort en 1987 sur MSX2, sous la houlette de Hideo Kojima. C’est le titre qui va introduire le héros iconique de la saga : Solid Snake. Le récit nous plonge au coeur de l’année 1995. Un groupe de mercenaires provoque une crise en Afrique du Sud en érigeant une place forte, la forteresse « Outer Heaven ». D’après les services d’espionnage nord américains, cette escouade privée serait en possession d’un prototype fonctionnel de Metal Gear et risquerait de perturber l’équilibre mondial. Big Boss, qui est revenu aux États-Unis depuis quelques temps et qui a pris la tête de Fox Hound, est chargé par le gouvernement américain d’intervenir pour régler la situation. Il décide d’envoyer Solid Snake, sa toute nouvelle recrue, pour s’infiltrer en territoire ennemi, mettre hors d’état de nuire les mercenaires, et retrouver l’agent précédemment disparu : Gray Fox. C’est le début de la mission « Operation Intrude N313 ».
Snake s’enfonce au cœur d’Outer Heaven, faisant face à des mercenaires et des pièges toujours plus dangereux. Il retrouve la trace de Gray Fox qui lui révèle tout ce qu’il sait sur la capacité de ce Metal Gear. Snake retrouve le concepteur du tank bipède, Drago Pettrovich Madnar, et sa fille, Ellen, également prise en otage pour forcer son père à poursuivre le projet. Le scientifique lui révèle l’emplacement du Metal Gear et le moyen de le détruire. En poursuivant son avancée dans les méandres de la forteresses militaire, les directives de Big Boss se font de plus en plus confuses, et c’est comme si le groupe militaire contrôlant les lieux arrivait à anticiper toutes les décisions du jeune agent. Il parvient malgré tout à rejoindre le centre de recherche et développement du Metal Gear. Suivant les conseils du scientifique, Snake détruit l’imposante machine. Cela entraîne le déclenchement du système d’autodestruction de la base. Alors qu’il se précipite vers la sortie, Solid Snake se retrouve face à son commandant, Big Boss, qui lui révèle être le responsable du soulèvement de Outer Heaven.
Tu es allé beaucoup trop loin. Solid Snake ! Je n’irai pas en enfer tout seul ! Je t’y emmène avec moi !
Big Boss (Venom Snake) à Solid Snake
Solid Snake ressort vainqueur de ce combat à mort, laissant la dépouille de son mentor être entraînée dans l’explosion de la forteresse. Il est rapatrié aux États-Unis et construit ainsi les premiers jalons de sa légende. Roy Campbell est nommé à la tête de Fox Hound. Le système automatisé des Patriotes qui œuvre dans l’ombre constate avec satisfaction que le clone est à la hauteur du modèle dont il est issu. Toutefois, les services secrets se rendent compte que les rares survivants d’Outer Heaven ont disparu dans la nature au même titre que Gray Fox. À la fin du générique, le joueur apprend que Big Boss a survécu aux événements et que toute cette opération n’était qu’un leurre pour qu’il puisse finir d’ériger dans l’ombre sa véritable nation militaire. L’homme présent à Outer Heaven, et chargé d’attirer toute la lumière sur lui, n’était autre que Venom Snake, qui aura joué son rôle de doublure jusqu’au bout.
Metal Gear 2 : Solid Snake
Nous sommes en 1999 et le monde est dans une relative ère de paix. Les relations entre les superpuissances se sont améliorées et le désarmement nucléaire est en bonne voie. Néanmoins, les réserves pétrolières atteignent des niveaux critiques et l’économie mondiale est secouée par une crise énergétique. Dans ce contexte, l’invention de Kio Marv, un biotechnologiste tchèque, va souffler un vent d’espoir : L’OILIX. C’est une algue capable de synthétiser un hydrocarbure de haute densité et pour un coût dérisoire. Il devient alors le centre de toutes les attentions et se fait kidnapper par des soldats en provenance de Zanzibar Land, le pays militaire fondé dans l’ombre par Big Boss. La nation se prépare à entrer en conflit direct avec le reste du monde qui est, sans le savoir, sous le joug des Patriotes.
Quatre ans après son succès lors de l’insurrection de Outer Heaven, Solid Snake est rappelé par Fox Hound. La mission « Operation Intrude F014 » est lancée et consiste à infiltrer Zanzibar Land, pour délivrer le Dr. Kio Marv et récupérer toutes les données relatives à l’OILIX. Snake infiltre la base et se rend rapidement compte que de nombreux soldats qu’il avait croisé à Outer Heaven sont également présents. Il comprend rapidement que ce jeune État abrite un nouveau concept de Metal Gear, toujours développé par le professeur Magnar qui a été enlevé en même temps que Marv. Alors qu’il parvient à entrer en contact avec l’ingénieur en charge de cette arme de destruction massive, Snake apprend que Big Boss, l’ex-commandant de Fox Hound et l’instigateur de la précédente révolte, est à la tête de Zanzibar. C’est à ce moment-là qu’il commence à recevoir de mystérieuses instructions en provenance d’une radio anonyme qui lui indique l’emplacement des nombreux pièges qui l’attendent.
Notre héros finit par se retrouver en face de Gray Fox qui avait bien déserté son pays pour suivre Big Boss. Les deux hommes s’affrontent dans un combat à main nue fratricide au milieu d’un champ de mines. Snake en ressort vainqueur, et apprend que Grey Fox était le contact anonyme qui lui était venu en aide tout du long. Avant de mourir, son ancien compagnon d’arme lui révèle qu’il a toujours été loyal à Big Boss, pas seulement parce que ce dernier lui a sauvé la vie deux fois, mais parce qu’il partage fermement ses idéaux et son envie de mettre à feu et à sang un système corrompu jusque dans ses tréfonds. C’est à ce moment que la voix de Big Boss résonne au loin. Il attend son ancien disciple. L’heure est venue de régler cette histoire. Le « Mercenaire Légendaire » lui explique vouloir engendrer un monde où les soldats tels que lui et Snake auraient toujours leur place, dans lequel ils ne seraient pas que les vulgaires marionnettes de gouvernements qui les sacrifient selon les tendances politiques du moment.
Qu’importe le vainqueur, notre combat n’a pas de fin. Le vaincu est enfin libre de quitter le champ de bataille, mais le vainqueur est condamné à y errer pour toujours. Et ce survivant ne pourra que vivre une vie de combattant, jusqu’à ce qu’enfin, il ne périsse aussi.
Big Boss à Solid Snake
Le combat est âpre, et Snake est obligé d’innover, car il est malheureusement désarmé. Il se confectionne un lance-flammes de fortune et brûle mortellement Big Boss. Avant de mourir, ce dernier lui révèle qu’il est son père. Éprouvant le besoin de réfléchir et méditer sur le parricide qu’il vient de commettre, Snake disparaît dans la nature et se rend en Alaska. Pendant ce temps, les Patriotes récupèrent le corps de Big Boss pour mener des expériences sur sa dépouille et développer un nouveau programme pour permettre la création de supers-soldats. Ils trouvent un moyen de garder sa dépouille en vie.
Metal Gear Solid
Nous sommes en 2005, six ans après les événements de Zanzibar Land. Pendant un exercice sur l’île de Shadow Moses près des côtes de l’Alaska, un groupe de soldats génétiquement modifiés, les « soldats génomes », sous le commandement de l’unité Fox Hound, se rebelle et prend le contrôle des installations nucléaires de l’île. Le groupe d’intervention qui a pourtant sauvé le monde des exactions de Big Boss dans les deux précédents opus décide de se retourner contre les États-Unis d’Amérique. Le chef de la rébellion, Liquid Snake, menace la Maison-Blanche d’un tir nucléaire si les restes de Big Boss et un milliard de dollars ne sont pas remis à son organisation. Pour faire pression, il révèle tenir en otages Donald Anderson, le chef du DARPA, ainsi que Kenneth Baker, le président d’ArmsTech. C’est dans ce contexte que Roy Campbell, ancien commandant de Fox Hound, est rappelé pour diriger les opérations de sauvetage. Il se rend vite à l’évidence qu’un seul homme peut lui permettre de mener cette mission à bien.
Solid Snake est donc séquestré et enlevé, et finit par accepter de force la mission qui lui est confiée. Il est notamment intrigué par le leader de ce mouvement qui lui ressemble trait pour trait. Pendant toute sa mission d’infiltration, il est secondé à distance par une équipe de spécialistes composée de Mei Ling, Naomi Hunter, Nastasha Romanenko et Kazuhira Miller. L’agent s’introduit dans le complexe par un conduit de ventilation et localise la cellule où est détenu le premier otage, Donald Anderson. Ce dernier révèle à Snake que les terroristes sont maintenant en possession de Rex, un nouveau prototype de Metal Gear, développé en collaboration par le DARPA et ArmsTech. L’otage meurt d’une crise cardiaque soudaine. Dans la foulée, Snake fait la rencontre de Meryl Silverburgh, la fille du colonel. Elle faisait partie de Fox Hound, mais s’est faite arrêter pour avoir refusé de prendre part à la rébellion. Elle assiste l’agent en mission pour faire face à un peloton armé, avant de disparaître de son côté. Snake, troublé par tout ce qu’il vient de se passer, contacte Naomi et Campbell, qui semblent aussi étonnés que lui par le décès d’Anderson. Snake, fort de ses expériences précédentes, soupçonne Campbell de lui cacher des choses.
Malgré tout, notre héros continue sa mission. C’est ainsi qu’il retrouve la trace de Kenneth Baker, vivant, mais attaché à un pilier piégé avec des explosifs C4. Alors qu’il s’apprête à le libérer, il est interrompu par Revolver Ocelot qui le défie en duel. Au bout de quelques minutes, un étrange ninja cyborg s’interpose et tranche la main droite d’Ocelot avec son sabre. Ce dernier s’enfuit, laissant Snake et Baker avec le ninja, bientôt en proie à un grave épisode psychotique qui s’enfuit à son tour. Avant de mourir également d’une crise cardiaque, Baker a le temps de communiquer des informations à Snake sur les protocoles d’activation du Metal Gear, et lui conseille de trouver l’ingénieur en chef Hal Emmerich. Grâce aux conseils de l’ingénieur qu’il a réussi à trouver, après un nouvel affrontement avec l’étrange Ninja qui lui est étrangement familier, l’agent envoyé par le gouvernement américain a désormais une idée très précise de ce qu’il doit faire pour contrecarrer les plans des terroristes. Sur sa route vers l’engin de destruction massive, il affronte de nombreux agents de Fox Hound, qu’il met tous hors d’état de nuire. Malheureusement, il se fait capturer à la suite d’une embuscade.
Lors d’un interrogatoire musclé, le chef des terroristes, Liquid Snake, révèle alors que lui et Solid sont deux frères, clones génétiques de Big Boss, issus du projet « Les Enfants Terribles». Liquid avoue haïr Snake, car celui-ci aurait reçu les gènes dominants de l’ADN de Big Boss alors que lui n’aurait que les gènes récessifs, et surtout aussi parce qu’il désirait se venger de son père qu’il tient pour responsable de la décision de lui attribuer les mauvais gènes. Il estime que son frère lui a privé de toute opportunité de prouver qu’il peut surpasser cette encombrante figure paternelle. Durant sa détention, Snake est informé par Miller que Naomi a envoyé à plusieurs reprises des messages codés vers l’île de Shadow Moses. Miller l’accuse donc d’être une traîtresse à la solde de Fox Hound. Il révèle aussi que Snake est le porteur du virus FoxDie, un virus génétiquement modifié permettant de tuer, en simulant une crise cardiaque, des personnes spécifiques qui rentrent en contact avec le virus ou le porteur.
Les séances de tortures menées par Ocelot n’empêchent pas Snake de s’échapper et de reprendre sa route en direction du Metal Gear. Alors qu’il approche de son objectif, notre héros apprend avec désarroi que Miller a été retrouvé mort à son domicile, et que l’individu qui se faisait passer pour lui par contact radio n’était autre que Liquid Snake. Une fois arrivé dans le hangar qui abrite le tank bipède, Snake se retrouve face à son frère qui pilote l’engin. Un combat acharné commence, et le ninja apparaît in extremis pour sauver la vie de Snake. Il meurt en révélant sa véritable identité : Gray Fox. Ce sacrifice permet à l’affrontement de tourner en faveur de l’agent américain qui met un terme aux agissements de Liquid Snake et étouffe dans l’œuf son ambition de reprendre le flambeau de son père en menant une guerre contre le système. Naomi entre alors en contact avec Snake et lui apprend que le virus FoxDie qu’elle lui a inoculé finira par le tuer. Elle ne sait pas quand, mais c’est sa manière d’obtenir vengeance contre celui qui a mutilé son frère et tué son bienfaiteur. Elle lui révèle être la sueur adoptive de Gray Fox, et que c’est grâce à ce dernier et à Big Boss qu’elle a pu être sauvée de la guerre civile qui rongeait son pays dans les années 80. Elle est rapidement mise en état d’arrestation par Jim Houseman, le secrétaire d’État à la défense, qui a pris le contrôle intégral de l’opération et qui compte lâcher une ogive nucléaire sur l’île afin d’effacer toutes les preuves de la rébellion et de la présence du Metal Gear. Campbell est arrêté pour crime de haute trahison par Jim Houseman.
Snake se lance alors dans une course contre la montre avec Meryl et Hal Emmerich pour échapper à la destruction du complexe nucléaire. Alors que tout espoir semble perdu, Campbell est libéré et reprend le contrôle des opérations. La frappe nucléaire est annulée, et il aide son agent à disparaître dans la nature. Après le générique, le joueur peut entendre une discussion téléphonique entre Revolver Ocelot et un interlocuteur dont la voix est brouillée. Le joueur apprend alors que Liquid était dans l’erreur et que c’était bien lui qui possédait les gènes supérieurs de Big Boss. Ocelot déclare aussi qu’il est en possession des données des exercices du Metal Gear et qu’il est sur le point de les vendre sur le marché noir. On apprend ensuite que ce dernier était un agent double, et que son interlocuteur est le troisième clone de Big Boss (Solidus Snake), et actuel président des États-Unis. Les deux hommes entament ainsi leur plan qui consiste à s’affranchir de la domination des Patriotes. L’organisation de la fuite des informations sur la vérité autour de Shadow Moses est la première étape du long chemin qui s’ouvre devant eux. Malheureusement, ils ont sous-estimé la puissance du système. Solidus échappe à une tentative d’assassinat grâce à Ocelot. Il est obligé de vivre en fugitif et fonde son armée privée : « Les fils de la Liberté » (Sons of liberty).
Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty
Nous sommes en 2007, deux ans après les événements de Shadow Moses. Snake et Hal Emmerich, qui se fait surnommer Otacon, ont fondé « Philanthropy », une ONG qui lutte contre la prolifération des Metal Gear suite à la vente de la documentation du Metal Gear Rex sur le marché noir. Ils sont bien décidés à s’affranchir de leur héritage familial, Snake étant le fils de Big Boss, Hal étant le descendant d’un scientifique ayant contribué au projet Manhattan, afin de laisser le meilleur monde possible aux futures générations. Ils reçoivent un tuyau anonyme sur la création d’un nouveau modèle de Metal Gear sous la supervision de l’US Marine. Snake infiltre ainsi le Discovery KSNM-3, un faux tanker en partance de New York qui abrite ce tout nouveau modèle d’arme de destruction massive. Peu après son arrivée, un groupe de Spetsnaz prend d’assaut le navire et s’en empare. Sergei Gurlukovich, un ancien colonel du GRU, dirige les opérations en compagnie de Revolver Ocelot. Snake se fraye un chemin en neutralisant les terroristes, dont la fille de Gurlokovich, Olga. Se rendant compte qu’elle est enceinte, il lui laisse la vie sauve. Au même moment, il est pris en photo par un mystérieux drone qui disparaît au moment où Snake se rend compte de sa présence.
Après avoir atteint les cales, Snake découvre le nouveau Metal Gear, une version amphibie baptisée Metal Gear RAY. Il prend des photos du RAY et les transmet à Otacon. Il assiste ensuite à la trahison d’Ocelot qui tue Gurlukovich et Scott Dolph, le chef des Marines présent sur les lieux, pour s’emparer du Metal Gear afin de le restituer à ses propriétaires légitimes : Les Patriotes. Après avoir tué les deux meneurs d’hommes, Ocelot déclenche les explosifs et l’eau s’infiltre alors de toute part dans le navire. C’est à ce moment que Snake intervient pour tenter d’empêcher Ocelot de prendre le contrôle de RAY. Il remarque qu’un nouveau bras a été greffé pour combler la perte de celui qui avait été tranché par le sabre de Gray Fox. En apercevant celui qui a annihilé le soulèvement de Shadow Moses, l’ancien partenaire de Big Boss perd le contrôle et semble basculer sous l’emprise de Liquid Snake dont il s’est fait greffer le bras. Solid Snake est perplexe et ne comprend pas comment une telle chose est possible. Dans sa fuite, aux commandes du tank bipède amphibien, Ocelot semble reprendre ses esprits, et prend contact avec l’ancien président des États-Unis, Solidus Snake, pour lui indiquer que la mission s’est parfaitement déroulée. Il confirme que le tanker a coulé à l’endroit prévu et qu’il a pu obtenir les preuves photographiques de la présence de Solid Snake. Le lendemain, les informations ne parlent que du naufrage du Tanker et de la catastrophe écologique qui en découle. Les photos de la présence de Snake ont rendues publiques, et il est tenu pour responsable. Il est déclaré mort après que sa dépouille soit retrouvée dans l’Hudson River. Le projet de construction d’une énorme station d’épuration est lancé.
Le 29 avril 2009, la Big Shell, devenue un symbole de la lutte écologique, est prise d’assaut par un groupe terroriste lors de la visite du président des États-Unis, James Johnson. Les terroristes, qui se font appeler les « Fils de la Liberté », sont menés par un homme qui prétend être Solid Snake. Raiden, une recrue de l’unité de forces spéciales américaine Fox Hound, est infiltré sur les lieux en solo par voie maritime pour sauver les otages et neutraliser les terroristes, sous la supervision de Roy Campbell. Sa présence est non officielle, et se fait en parallèle de l’intervention des équipes de la Navy SEAL. La mission de Raiden prend dès son arrivée une tournure inattendue. Le chef de l’opération, le colonel, lui parle parfois de la mission comme s’il s’agissait d’un simple entrainement et lui apprend que sa petite amie, Rosemary, analyste à la NSA, sera impliquée à distance dans l’opération. Les informations officielles sur les motivations et les menaces des terroristes s’avèrent souvent contredites par la réalité du terrain, notamment sur la véracité de la demande de rançon. En effet, il semble que les terroristes n’en ont absolument pas après l’argent. Raiden rencontre Iroquois Pliskin, le seul survivant des équipes de la SEAL, et Peter Stillman, un expert en déminage du NYPD. Tous trois font équipe pour désamorcer les explosifs qui ont été activés aux quatre coins de la station d’épuration. La neutralisation des explosifs est un succès, mais Stillman meurt en tentant de désamorcer une des bombes qui lui explose au visage, fragilisant l’équilibre structurelle d’une partie de la Big Shell.
Avec l’aide d’un mystérieux ninja cyborg, Raiden parvient à rejoindre l’agent Richard Ames, retenu en otage, qui lui révèle que le président se trouve dans le noyau de la Shell 2. Sur le chemin du noyau, Raiden croise le chef de la Dead Cell qui se présente comme étant Solid Snake. Mais c’était sans compter sur la présence de Pliskin qui met un terme à leur discussion et démasque l’imposteur qui est en réalité Solidus Snake, le troisième clone de Big Boss. Raiden comprend ainsi que le seul survivant de l’unité des SEAL n’est autre que le héros de Shadow Moses. Malgré les réticences du colonel qui semble vouloir maintenir son agent le plus loin possible de Snake, l’envoyé de Fox Hound décide de s’allier avec ce dernier, car c’est le seul soutien dont il est dispose, et parce qu’il le considère comme un héros de guerre. Raiden finit par retrouver le président Johnson qui lui révèle les dessous d’une grande conspiration. La Big Shell n’est pas une usine de décontamination mais le centre de développement de l’Arsenal Gear, un gigantesque sous-marin qui abrite le GW, un système de traitement de données à base de supercalculateurs conçu pour contrôler les flux d’informations numériques transitant sur les réseaux mondiaux. Le président lui explique que les États-Unis sont contrôlés par les Patriotes. Lassé de n’être qu’un pion, le président a collaboré avec Solidus Snake, son prédécesseur alors en poste lors des incidents de Shadow Moses, pour détourner l’Arsenal Gear et faire pression sur l’organisation. Mais face à la détermination sans borne de Solidus Snake, prêt à plonger le monde dans le chaos, Johnson a décidé de se retourner contre son partenaire. Il donne à Raiden un disque optique contenant un virus informatique capable de détruire le GW. Revolver Ocelot fait alors irruption dans la pièce et assassine le président.
Raiden se fixe donc pour objectif de stopper cette grande farce en s’alliant pleinement avec Solid Snake et Otacon, qui était également présent sur la structure afin de venir en aide à sa sœur, qui est impliquée dans cette sombre histoire. L’Arsenal Gear s’apprête à être mis en service par les terroristes. Solid Snake charge Otacon d’évacuer les derniers otages par hélicoptère. Snake et Raiden ne pourront entrer dans l’Arsenal Gear sans y être aidés : Olga Gurlukovich, alias le mystérieux ninja cyborg, apparaît soudain aux côtés de Snake. Elle assomme un Raiden décontenancé. Ce dernier se réveille attaché, face à Ocelot et Solidus Snake. Le chef du groupe terroriste révèle alors qu’il le connait depuis qu’il est enfant. En effet, dans les années 80, il a enlevé le jeune homme qui était encore un jeune enfant pour en faire un soldat dans son groupe de mercenaires qui sévissait au Libéria. Raiden était le plus doué des enfants soldats de l’escadron du clone de Big Boss, à tel point qu’il était surnommé le Démon Blanc ou Jack l’Éventreur sur le champ de bataille. Durant sa détention, il se retrouve en tête à tête avec Olga, qui lui explique être un agent double à la solde des Patriotes. L’organisation a enlevé son enfant peu après sa naissance et la contraint à aider Raiden dans sa mission : s’il meurt, son enfant mourra aussi. Elle le libère et lui indique comment retrouver Solid Snake dans le complexe. Elle aide ce dernier car elle n’aurait jamais survécu au naufrage du Tanker sans lui.
Le jeune agent est troublé, rattrapé par ces souvenirs du passé qu’il avait profondément enfoui en lui. Il comprend que c’est pour ça que le système l’a envoyé stoppé Solidus. Comme l’a mentionné Ocelot, ses liens avec ce dernier sont étrangement similaires à ceux qui existaient entre Solid Snake et Big Boss. Conscient qu’il n’a rien d’un débutant, et qu’il a déjà goûté au sang, Raiden en vient à tout rejeter, y compris Rose qui souhaite porter le poids de son passé avec lui. Au cours de sa progression dans l’Arsenal Gear, le colonel lui tient des propos de plus en plus incohérents, lui donnant parfois le briefing de l’opération « Intrude N313 », ou l’invitant à éteindre sa console. Alors que les communications avec son supérieur sont de plus en plus cryptiques, l’agent réalise qu’il ne l’a jamais rencontré en personne. C’est à ce moment là que Rose le recontacte pour lui révéler que leur rencontre il y a deux ans n’a rien d’un hasard. Les Patriotes lui ont demandé de pénétrer dans sa vie afin de le surveiller et de garder une forme de contrôle sur lui pour concrétiser les projets qu’ils avaient pour lui. Sa mission a pris un tournant compliqué quand elle est réellement tombée amoureuse de lui. La communication est coupée au moment où elle lui apprend qu’elle porte son enfant. Raiden n’a pas le temps de réfléchir à ce qui vient de se passer que Snake sort de l’ombre pour lui remettre son équipement. Otacon profite du calme avant la tempête pour expliquer que les dysfonctionnements du colonel sont le fruit du virus informatique que sa sœur a réussi a déployer dans le système avant de mourir de ses blessures. En effet, le chef de l’opération est une intelligence artificielle créée par le système GW qui gère l’Arsenal Gear.
Snake et Raiden font parler la poudre, mais sont rapidement submergés par la puissance de frappe à disposition des Fils de la Liberté. Olga tente bien de leur venir en aide, car elle ne peut pas se permettre de laisser mourir l’homme dont dépend la survie de son enfant, mais elle est exécutée sans sommation par Solidus. Raiden et Solid Snake, tous deux menottés, se retrouvent avec Solidus Snake et Fortune sur le toit de l’Arsenal Gear, désormais immergé et totalement inutile grâce au ver d’Emma. Solidus Snake livre ses véritables intentions : obtenir la liste des Patriotes afin de détruire l’organisation.
Revolver Ocelot entre alors en scène et lève le voile sur la machination dont ils ont tous été victimes. Tout a été planifié depuis le début par les Patriotes, même le naufrage du Tanker pour justifier la création de la Big Shell, afin de servir de couverture à la construction du complexe abritant GW. L’action terroriste de Solidus n’est au final qu’un exercice orchestré par les Patriotes. Il a été le pion d’Ocelot et d’un système devenu beaucoup trop tentaculaire pour être détruit. Les Fils de la Liberté ont servi d’antagonistes pour reproduire un nouvel incident similaire à celui de Shadow Moses. Cette volonté s’inscrit dans le cadre du Plan S3, un programme qui vise à créer le soldat parfait. Tout était scripté, à l’exception de l’apparition du véritable Solid Snake sur la Big Shell. Solidus Snake et Fortune tentent en vain d’éliminer l’espion des Patriotes, qui tue Fortune. Maintenant qu’il a récupéré toutes les données de l’exercice, Ocelot peut éliminer les témoins. Il prend les commandes d’un Metal Gear RAY et s’apprête à en finir avec eux quand la personnalité de Liquid Snake refait soudain surface. Liquid Snake explique être à l’origine de la présence de Solid Snake sur la Big Shell. Il a l’intention de se débarrasser des Patriotes ainsi que de ses deux frères génétiques, car il ne peut y avoir qu’un seul Snake, et un seul Big Boss. Voyant qu’il n’arrivera pas à se débarrasser de ses deux jumeaux, il décide de prendre le large en plongeant dans l’océan à l’aide du tank nucléaire amphibien. Solid Snake arrive à se défaire de ses menottes et se jette à sa poursuite, et l’Arsenal Gear se met soudain en marche et se dirige droit sur la ville de New York.
Le complexe percute Manhattan et stoppe sa course au centre-ville. Raiden et Solidus Snake sont projetés sur le toit du Federal Hall. Ce dernier explique vouloir lutter contre les Patriotes pour rétablir les principes fondateurs des États-Unis et aussi simplement laisser une trace de son existence dans l’histoire. Il estime que c’est aux hommes de reprendre leur destin en main, même si cela signifie devoir perdre de nombreux progrès gagnés grâce à la technologie. Il pense que le cortex cérébral de Raiden contient des informations sur l’organisation et lui tend un sabre. Les deux hommes vont se battre à mort, et le combat ne cessera pas tant que les deux seront encore debout. Raiden reçoit un dernier appel de l’intelligence artificielle qui imitait Campbell. Elle lui livre une signification étendue du Plan S3. Le programme viserait en réalité à créer une méthode qui permette de contrôler la volonté et la conscience humaine. Le but poursuivi par les Patriotes serait de stimuler l’évolution de l’espèce humaine en trouvant un moyen de filtrer le cloaque d’informations numériques insignifiantes qui gangrène internet de jour en jour, afin de lutter contre la perte des valeurs et extirper l’humanité de ses contradictions en réalisant les choix qu’elle ne veut pas faire. L’intelligence artificielle laisse Raiden face à un paradoxe : mourir en homme libre, ou accomplir sa mission en tuant Solidus. Les deux hommes engagent alors le combat. Raiden terrasse Solidus Snake, dont le corps s’échoue au pied de la statue de George Washington. Tout un symbole.
Troublé par tout ce qui vient de se passer, Raiden fait quelques pas sur Wall Street, contemplant la foule qui commence à s’agglutiner autour de la dépouille de leur ancien président. Snake le rejoint et lui dit qu’il est libre de choisir qui il veut être et quoi retenir de cette expérience. Il attire son attention sur ses plaques d’identité militaires : Raiden n’y reconnaît pas son nom (normal c’est celui du joueur) et les jette. Le soldat aguerri essaie d’expliquer aux jeune hommes que la vérité absolue n’existe pas, et qu’il est le seul à même de décider ce qu’il veut transmettre aux générations futures. Malgré toutes les contraintes du système, et toutes les incohérences avec lesquelles un individu peut être amené à jongler, personne ne peut le contraindre et lui dire ce qu’il doit penser et léguer au monde. Prendre conscience de cet état de fait est la seule et unique liberté aux yeux de Snake. Avant de partir, il lui révèle qu’il a posé un émetteur sur le RAY de Liquid Snake, et qu’il a réussi à mettre la main sur le disque optique contenant le virus informatique qui a permis de déglinguer l’IA de GW. Avec Otacon, il devrait pouvoir en tirer la liste des Patriotes. Le héros légendaire disparaît dans la foule et Raiden retrouve Rosemary. Les deux amoureux se promettent de se voir désormais pour ce qu’ils sont vraiment et de trouver quoi transmettre à leur futur enfant. Après le générique de fin, une communication entre Snake et Otacon apprend au joueur le résultat du décryptage du disque optique : les douze membres du Comité des Sages, le haut conseil des Patriotes, sont morts il y a plus d’une centaine d’années et l’un d’entre eux est le principal donateur de « Philanthropy ».
Metal Gear Solid 4 : Guns of Patriots
Nous sommes en 2014 et le monde a bien changé. Les forces militaires des nations du monde entier sont en retrait, et ont perdu un terrain considérable face à l’émergence partout dans le monde de différentes sociétés militaires privées. La guerre a changé. Il ne s’agit plus de défendre une nation ou une idéologie. C’est désormais un cycle de guerre sans fin mené par des mercenaires et des machines. La guerre est devenue une machine commerciale parfaitement huilée. L’ère de la dissuasion a laissé place à l’ère du contrôle. Toutes les données personnelles sont consignées dans des registres numériques sans lesquels il est impossible de vivre. Les soldats sont le joug des entreprises qui ont la main sur leurs données personnelles. Leurs performances physiques et neuronales sont améliorées grâce aux nanomachines qui sont devenues un produit de consommation comme un autre. Nous sommes dans un monde en proie au contrôle de l’information, au contrôle génétique, au contrôle émotionnel et au contrôle du champ de bataille. Plus rien n’est laissé au hasard. La guerre est devenue une chose banale.
Solid Snake se recueille sur la tombe de Big Boss. Son corps porte les stigmates d’un vieillissement accéléré dont la cause est inconnue. Selon les derniers tests médicaux, il n’a plus qu’une année à vivre. Son recueillement est interrompu par Otacon et Roy Campbell. L’ancien colonel de l’armée américaine travaille désormais au conseil de sécurité de l’ONU. Ses services ont localisé Ocelot au Moyen-Orient. Il s’avère que ce dernier est à la tête des 5 plus grandes sociétés militaires privées actuelles et qu’il se prépare à provoquer une insurrection. Campbell demande à Snake de l’assassiner. Il accepte la mission, bien qu’il ne soit pas ravi d’être engagé comme un tueur à gage, mais il a conscience qu’il ne peut pas tourner le dos à la situation. Il se rend donc au Moyen-Orient, bien décidé à arrêter cet homme qui semble abriter la personnalité de son frère. Snake profite des conflits militaires qui gangrènent la zone pour infiltrer le territoire. Sur place il prend contact avec son informateur de l’ONU qui n’est autre que Meryl, accompagné de son unité. Le vieux héros de guerre parvient ensuite à localiser Liquid Ocelot dans un camp militaire d’une de ses milices. Mais lorsqu’il s’apprête à l’éliminer, un étrange malaise s’empare de lui comme des dizaines de soldats présents sur place, les poussant à s’effondrer de chagrin et de remords ou à se battre entre eux. Il s’agit en réalité de la première tentative d’Ocelot de prendre le contrôle du système des IA des Patriotes, ce qui provoque le choc émotionnel des Soldats dont les émotions ne sont plus inhibées par les nanomachines. Il profite de la situation pour narguer son « frère » et prendre la fuite. Snake reçoit un sérum des mains de Naomi Hunter, laquelle semble accompagner Liquid.
Il se réveille plusieurs heures plus tard à bord du Nomad, l’avion cargo qui lui sert de domicile, ainsi qu’à Otacon et Sunny, la fille d’Olga Gurlukovitch qu’il a réussi à sauver des patriotes après de longues années de recherches avec Raiden, qui est lui porté disparu. Otacon recoit un message vidéo crypté envoyé par Naomi Hunter. Elle est détenue en Amérique du Sud et implore Snake de venir la sauver et de stopper Ocelot. Encore une fois, Snake profite des conflits locaux pour entrer en territoire ennemi. Sur place, il croise à nouveau le marchand d’arme Drebin, qu’il avait déjà rencontré au Moyen-Orient. Ce dernier semble savoir beaucoup de choses, notamment au sujet des Patriotes. Il révèle que cet entité secrète est formée d’un réseau de cinq intelligences artificielles : GW (supposément détruit en 2009), TJ, TR et AL, qui sont opérationnelles sous la tutelle de l’IA centrale JD, et que ces systèmes sont les fondements mêmes de ce monde militaire ultra connecté.
Snake parvient à localiser Naomi et apprend que Ocelot a besoin d’utiliser les informations génétiques de Big Boss pour prendre le contrôle de JD. Naomi lui confirme n’avoir plus que quelques mois à vivre car il est programmé pour avoir une espérance de vie plus courte que la moyenne, au même titre que ses frères. C’était une des conditions du projet de clonage de Big Boss, en plus de leur stérilité, au cas où ils décideraient de rejoindre l’ennemi. Elle lui apprend également que la souche de FoxDie en lui a muté. À terme, le virus ne menacera plus seulement les personnes pour lesquelles il a été programmé mais n’importe quel individu, transformant Snake en « arme de destruction massive ambulante ». Ils sont interrompus par l’intervention d’une des escouades d’élites d’Ocelot, les obligeants à fuir. Ils sont sauvés de justesse par Raiden qui refait enfin surface. Grièvement blessé par la lutte, il est contraint d’embarquer avec eux à bord du Nomad. Visiblement, son corps a été un terrain d’expérimentation pour les Patriotes qui en on fait un être cybernétique.
Naomi révèle que Big Boss est cliniquement vivant, du moins ses cellules, et que son cerveau est verrouillé par les nanomachines. Son code génétique serait la clé pour prendre le contrôle du système d’intelligence artificielle créé par Zéro. Son corps serait détenu par un groupe de rebelles nommé Paradise Lost localisé en Europe de l’Est. Leur leader, Big Mama, est responsable du vol du corps de la dépouille du héros de guerre. Snake se rend donc sur place et remonte la piste du groupe rebelle qui a fort à faire avec une des milices privées d’Ocelot. Il découvre alors que Big Mama n’est autre qu’EVA. Elle lui révèle tout au sujet de la création des Patriotes et du conflit idéologique qui a fini par scinder l’union entre Zéro et Big Boss. Elle lui apprend également qu’elle est théoriquement sa mère, car elle l’a porté, ainsi que Liquid. À la suite d’une attaque menée par l’armée d’Ocelot, ils s’échappent en moto. La course poursuite se termine dans un mur et EVA est grièvement blessée. Elle trouve néanmoins la force de se lever pour accompagner Snake au point de rendez-vous, où un bateau les attend avec la dépouille de Big Boss à son bord. Malheureusement, Liquid Ocelot est déjà sur place et s’empare du cadavre maintenu artificiellement en vie. EVA tente bien de le raisonner en l’appelant par son vrai nom, Adamska, comme pour lui rappeler leur amitié, mais cela ne provoque aucune réaction. L’homme qu’elle a connu n’est plus là. Cerné par l’armée américaine, Ocelot fait alors la démonstration de prise de contrôle du système des Patriotes pour retourner la situation à son avantage : toutes les armes des soldats américains se retrouvent bloquées. Il jette le corps de Big Boss au feu, poussant Eva à se brûler gravement en essayant de sauver la dépouille. Snake tente de l’aider, mais le liquide à l’intérieur de la dépouille explose, causant à Snake une grave brûlure sur la joue gauche. Eva décède quelques minutes après dans les bras de son « fils ».
Le but de Liquid Ocelot est désormais clair, il compte détruire JD, l’IA centrale des Patriotes, afin de contrôler leur réseau avec GW, qu’il a apparemment réparé et maîtrisé après l’incident de Manhattan survenu lors des événements de la Big Shell. Pour y parvenir, il compte utiliser la seule arme de destruction massive qui échappe au contrôle des Patriotes, à savoir le canon à rampe du Metal Gear REX, l’objectif étant de lancer un missile nucléaire sur JD, abrité dans un satellite artificiel. Snake retourne donc à Shadow Moses pour empêcher Liquid de voler le tank bipède, dont le prototype est resté à l’abandon dans le hangar où ils s’étaient affrontés neuf années plus tôt. Dans les méandres de la base, Snake se retrouve à devoir affronter des drones d’une des milices privées d’Ocelot. Vamp, l’un des plus fidèles lieutenant de l’homme qu’il doit abattre, se dresse devant lui. Fort heureusement, Raiden intervient et engage le combat, malgré le poids de ses blessures. Il sort néanmoins vainqueur de cet affrontement à l’épée. Naomi fait alors son apparition et achève Vamp, qui est sa création, avant de se suicider en supprimant ses propres nanomachines qui empêchaient son cancer de se propager et de la tuer. Otacon réussit ensuite à réactiver REX pour permettre à Snake et Raiden de s’échapper alors que la base s’effondre. Une fois sortis du tunnel, un Metal Gear RAY piloté par Ocelot surgit. Un combat de mécha entre les deux modèles de tank commence. À la suite de la confrontation, Liquid lève le voile sur son arme ultime : un prototype d’Arsenal Gear qu’il a rebaptisé Outer Haven et dans lequel est installé le canon à rampe de REX. Il tente d’écraser un Snake mal en point avec l’énorme navire. Raiden, coincé sous des décombres après son combat contre les drones, se coupe le bras pour sauver Snake et stoppe la progression d’Outer Haven, s’infligeant au passage de graves blessures lui coûtant son autre bras. Outer Haven se redirige enfin vers la position d’où il pourra lancer son attaque nucléaire.
À bord de l’USS Missouri, ancien navire de guerre échappant au système SOP, les derniers résistants tentent de rattraper Outer Haven et d’y envoyer Snake et Meryl. Leur but est d’accéder à la salle des serveurs renfermant le système GW et d’y introduire un virus informatique conçu par Naomi et Sunny pour stopper la frappe nucléaire sur JD. La base marine grouille de soldats et de drones. Meryl est obligé de resté en retrait pour couvrir l’avancée de Snake jusqu’au cœur de la base. Raiden vient également prêter main forte malgré l’ampleur de ses blessures, bien aidé par ses implants cybernétiques pour outrepasser la douleur. Le vieux soldat désabusé doit traverser alors un long couloir truffé de micro-ondes qui lui causent de graves brûlures, mais il parvient néanmoins à accéder à l’antre de GW. Mal en point, il arriver à se trainer jusqu’au cœur du réseau informatique et injecte le ver informatique grâce au drone de support contrôlé à distance par Otacon. Le virus détruit alors non seulement GW mais également l’ensemble des IA constituant les Patriotes, désactivant au passage tous les systèmes de défense des troupes de Liquid, ainsi que tous les outils de contrôles du monde entier qui faisaient pleinement partie du notre quotidien.
La poignée de Marines qui faisaient partie de la résistance, grâce aux armes archaïques qui échappaient aux contrôles d’identification des IA, prennent possession de la Outer Haven. Solid Snake se réveille sur le toit de la base, à coté d’un Ocelot apaisé et satisfait de la chute du système. Face à l’incompréhension de Snake, il lui révèle qu’il n’a jamais souhaité prendre le contrôle des Patriotes, mais qu’il cherchait à détruire leur système et tous leurs outils de contrôles. Tous les évènements des neufs dernières années, de l’insurrection de Shadow Moses, à la tentative de sécession de Solidus, étaient des étapes inévitables pour arriver à la mise en place d’une situation qui lui aurait permis d’adresser un coup fatal au cœur du système. Le virus créé par Naomi et Sunny était son idée, et Naomi avait pour ordre de coder un ver qui détruirait l’ensemble du système à l’insu de Snake. Libérer les hommes du contrôle génétique, du contrôle de l’identité et de l’information était le seul objectif d’Ocelot. La liberté pour de l’humanité est le seul paradis derrière lequel il courrait.
Malheureusement, il fait comprendre que la lutte ne s’arrêtera pas tant que l’un d’eux ne sera pas mort, car il ne peut y avoir qu’un seul Big Boss. Un combat à mort s’engage duquel Snake sort vainqueur. Dans ses derniers instants, Liquid Ocelot exprime sa fierté d’avoir accompli la volonté de Big Boss en façonnant un monde qui sera fait de conflits car l’humanité va retourner à l’âge de pierre. Il explique que le seul moyen d’éteindre les monstruosités créées par ce système était d’éteindre complètement la lumière, car c’est le seul moyen d’effacer les ombres. Juste avant de succomber, la personnalité d’Ocelot prend le dessus sur celle de Liquid, lui permettant de regarder le visage de Snake et de se remémorer son amitié avec Big Boss.
Alors que l’humanité s’apprêtait à sombrer dans le chaos, Otacon et d’autres experts comprennent que Naomi a modifié le virus pour qu’il annihile seulement le système de contrôle des Patriotes tout en préservant les fonction vitales de toute civilisation, telles que le traitement des eaux ou les hôpitaux. Notre civilisation ne perd ainsi que quelques décennies de progrès technologique, mais il lui reste encore une vaste champs des possible à accomplir. Pour la première depuis un siècle, l’humanité est enfin libre de son destin. Il reste à voir ce qu’elle fera de cette liberté. Une fin heureuse semble enfin possible pour tous ceux qui ont survécu à cette saga. Meryl se marie et se réconcilie enfin avec son père. Raiden est admis dans une clinique privée qui arrive à lui retirer tous ses implants. L’ancien enfant soldat décide alors de partager le poids de ses tourments avec Rose en comprenant que l’enfant qu’elle attendait de lui à l’époque n’est pas mort suite à une fausse couche, mais qu’elle lui avait caché son existence pour le protéger des Patriotes, le temps que Raiden accomplisse sa mission de sauvetage de l’enfant d’Olga. Malheureusement, rien ne c’est passé comme prévu. Ce retour à la vie normale est le symbole que toutes les victimes indirectes des actions de Zéro et des Snake vont enfin pouvoir commencer à vivre loin du chaos.
Snake, conscient qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre, décide de se rendre une dernière fois sur la tombe de son père. Il sort alors son arme pour se suicider et ne pas prendre le risque de devenir une arme de destruction massive à cause de la souche de FOXDIE en lui. Il flanche au moment où le coup de feu retentit, retirant de justesse le canon de sa bouche. En panique, il a tout juste le temps de reprendre ses esprits pour se rendre compte que Big Boss l’observe. Il approuve le fait qu’il n’ait pas réussi à aller au bout de son geste. Ce dernier confie à Snake que le corps brûlé sur le fleuve Volta était celui de Solidus Snake, et que lui-même a été reconstitué grâce à des fragments provenant des corps de Liquid Snake et de Solidus Snake. Il lui révèle tout de son histoire, lui parle de l’opération Snake Eater et de la longue guerre froide qui l’a opposé à Zéro car aucun des deux n’a été capable de comprendre la véritable volonté de The Boss.
Big Boss n’est pas venu seul, il est accompagné de Zéro, sur chaise roulante et à l’état végétatif en raison de son âge avancé et de l’empoisonnement provoqué par Skull Face il y a de cela plusieurs décennies. Big Boss fait la lumière sur les motivations de Zéro lors de la création des Patriotes, avant de couper le respirateur qui le maintient en vie, considérant que c’est la seule chose à faire pour expier ses péchés. Il révèle qu’Ocelot et Eva avaient quitté les Patriotes en même temps que lui, et que leur but était depuis lors de les détruire. Ocelot n’a jamais été victime d’un contrôle mental de l’esprit de Liquid Snake. C’est un scénario qu’il a façonné de lui même en ayant recours à l’auto-hypnose et aux nanomachines pour se transformer en double de Liquid, afin de tromper les Patriotes et amener Snake à le traquer. En un sens, il est l’homme qui a tout manigancé pour abattre le monstre qu’était devenu le système qu’il avait contribué à créer. Il a sacrifié son existence pour accomplir la volonté de l’homme qu’il idolâtrait depuis leur première rencontre. Il a patiemment avancé ses pions pour attirer la lumière sur ses exactions, tout en manigançant pour pouvoir habilement abattre le système par la main de Snake, le pion involontaire du système.
Sa mort sous forme de crise cardiaque, ainsi que celle d’Eva, sont dues à une nouvelle version de FoxDie, que Drebin a injecté à Snake au Moyen-Orient. Cette nouvelle version a non seulement supplanté l’ancienne, évacuant ainsi le risque de devenir viral, mais elle commence déjà à ronger le corps de Big Boss. C’était l’une des dernières tentatives du système de se servir de Solid Snake pour abattre les fondateurs dissidents. Dans ses derniers instants, Big Boss avoue à son clone qu’il n’a jamais pu l’accepter en tant que fils, mais qu’il l’a toujours respecté en tant que soldat et en tant qu’homme. Il confesse que s’il avait été à sa place le jour de la mort de The Boss, ainsi que tous les autres jours qui ont suivi, il n’aurait jamais fait les mêmes erreurs que lui. Selon lui, Snake est le seul à avoir compris la volonté de la femme qui lui a tout appris. Là où il s’est évertué à courir après la liberté, au même titre que Solidus et Liquid, le seul à avoir été vraiment libre est Solid Snake. Le père et le fils font alors la paix, puis Big Boss salue une dernière fois la tombe de son ancien mentor, The Boss, avant de s’éteindre paisiblement, encourageant son fils à saisir le cadeau qui lui est fait : vivre en tant qu’homme et non plus en tant que serpent.