Chères lectrices et chers lecteurs, bienvenue dans ce 3ème épisode sur l’histoire du Speedrun. Après avoir vu l’origine du speedrun et les différentes catégories, aujourd’hui nous allons voir que le speedrun n’est pas seulement une question de rapidité : il repose également sur une compréhension approfondie des mécanismes du jeu et sur des techniques avancées.
Plongeons dans les coulisses du speedrun pour explorer en détail les compétences techniques indispensables, comme la précision des mouvements, l’exécution parfaite des glitches, et la maîtrise des mécaniques complexes des jeux. Nous analyserons également les stratégies spécifiques adaptées à chaque titre, qui permettent d’optimiser les parcours et de minimiser les pertes de temps. Enfin, nous mettrons en lumière l’importance cruciale de l’entraînement intensif et de l’analyse minutieuse des performances pour identifier les points d’amélioration et repousser les limites du possible dans le speedrun. Un véritable mélange de savoir-faire, de discipline et d’innovation au service de la quête des meilleurs temps.
Les compétences techniques essentielles dans le speedrun
Pour exceller dans ce monde exigeant du speedrun, les joueurs doivent développer et maîtriser un large éventail de compétences techniques. Ces aptitudes, bien au-delà de simples réflexes rapides, nécessitent une compréhension approfondie des mécanismes internes du jeu, pouvant aller de l’exploitation des glitches et des raccourcis à la gestion optimale des ressources et des déplacements. Elles s’accompagnent également d’une capacité à analyser chaque situation, à s’adapter rapidement aux imprévus, et à appliquer des stratégies complexes pour maximiser l’efficacité tout en minimisant les erreurs. Une véritable alchimie entre technique, intelligence stratégique et surtout persévérance.
La maîtrise du contrôle du personnage et l’optimisation des mouvements sont des compétences fondamentales pour tout speedrunner. Chaque action doit être exécutée avec précision pour réduire au maximum le temps nécessaire à la complétion d’un niveau. Cela implique l’utilisation de diverses techniques adaptées au jeu concerné :
Les sauts précis : dans de nombreux jeux, un saut mal exécuté peut entraîner une perte de précieuses secondes. Les speedrunners perfectionnent leur capacité à effectuer des sauts millimétrés pour atteindre des plateformes spécifiques ou éviter des obstacles. Par exemple, dans Celeste, les joueurs utilisent des sauts d’élan pour accéder à des hauteurs normalement inaccessibles, maximisant ainsi leur progression.
Les dashs et les roulades : dans les jeux d’action comme Dark Souls, ces mouvements permettent d’esquiver les attaques tout en augmentant la vitesse de déplacement. La maîtrise du timing et des distances est cruciale pour contourner les ennemis et avancer rapidement sans subir de ralentissements inutiles.
En combinant ces techniques, les speedrunners parviennent à réduire considérablement leur temps de jeu tout en maintenant une fluidité impressionnante dans leurs actions.
La gestion stratégique des ressources et des objets est une compétence indispensable pour tout speedrunner. Savoir quand utiliser ou conserver ces éléments peut faire la différence entre une run réussie et un échec. Cela implique une connaissance approfondie des emplacements, de l’utilité, et de l’impact de chaque ressource disponible dans le jeu. La stratégie d’un bon routing, c’est de savoir si ça vaut le coup de perdre quelques secondes pour récupérer un objet précis ou s’il est dispensable à la réussite de la run.
Dans The Legend of Zelda: Breath of the Wild, un speedrunner expérimenté doit évaluer en temps réel s’il est plus judicieux de consommer un élixir avant un combat particulièrement difficile ou de le réserver pour une situation encore plus critique. Une mauvaise décision peut non seulement compliquer les affrontements, mais aussi ralentir la progression globale d’un speedrun.
De plus, les speedrunners doivent souvent ajuster leurs stratégies en fonction des objets disponibles, parfois même en improvisant selon les circonstances. Cette gestion millimétrée permet d’optimiser leur temps tout en minimisant les risques, assurant ainsi une fluidité constante tout au long de leur parcours.
L’exécution des glitches et des exploits
De nombreux speedruns s’appuient sur l’exploitation de glitches, ces anomalies de programmation que les joueurs utilisent à leur avantage pour gagner du temps. Maîtriser ces techniques exige non seulement une pratique intensive, mais aussi une connaissance approfondie des mécanismes du jeu. Les speedrunners doivent comprendre comment et pourquoi ces erreurs se produisent pour les reproduire de manière fiable, souvent dans des conditions exigeant une précision millimétrée. Ces compétences transforment ce qui pourrait être perçu comme des défauts en opportunités stratégiques pour atteindre des performances record. Voici un listing non exhaustif des différents glitchs :
Out of Bounds (OOB)
Out of Bounds (OOB) désigne une catégorie de glitches permettant au joueur de sortir des limites prévues par les développeurs dans un jeu vidéo. Ces limites, souvent appelées « boundaries, » sont des barrières invisibles ou visibles qui empêchent normalement le joueur d’accéder à des zones non prévues ou non finalisées par le jeu. Exploiter un Out of Bounds revient à dépasser ces limites pour naviguer dans des environnements non conçus pour le gameplay standard.
Les glitches OOB reposent généralement sur des failles dans la programmation ou la conception des collisions du jeu. Voici comment ils sont souvent exploités :
Passage à travers des murs : certains jeux présentent des erreurs de détection de collision, permettant aux joueurs de traverser un mur ou un objet en exploitant un angle précis, un saut, ou une action spécifique.
Manipulation du positionnement : les joueurs utilisent parfois des actions complexes (comme des sauts enchaînés, des roulades, ou des mécaniques de déplacement) pour placer le personnage à un endroit où les limites de collision sont mal définies.
Utilisation de bugs contextuels : certains jeux présentent des failles dans la physique ou les scripts. Par exemple, en interagissant avec un objet ou une plateforme d’une manière non prévue, il est possible de « glisser » hors des limites.
Glitches basés sur le moteur du jeu : certains moteurs de jeu ont des comportements prédictibles que les speedrunners exploitent. Par exemple, des téléportations imprévues ou des « sous-mondes » accessibles en sortant des limites.
Exemples célèbres
Dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time, les joueurs utilisent des glitches OOB pour accéder directement à la salle de Ganondorf, contournant une grande partie du jeu.
Dans Super Mario 64, il est possible de traverser certains murs ou d’utiliser des techniques comme le Backwards Long Jump (BLJ) pour sortir des limites et atteindre des zones non-accessibles normalement.
La maîtrise de l’OOB nécessite une compréhension technique du jeu, une exécution précise et souvent beaucoup de patience, car ces glitches demandent des ajustements fins pour fonctionner parfaitement.
Super Mario 64 – Out of bounds
Clip
Clip est un terme générique qui désigne une technique permettant au joueur de traverser une surface solide, comme un mur, un plafond, ou un sol, qui serait normalement infranchissable dans le jeu. Cette méthode repose sur l’exploitation des failles dans le système de collision ou la physique du jeu.
Les clips exploitent des erreurs dans la manière dont le jeu gère :
La détection de collisions : les jeux utilisent des algorithmes pour empêcher les objets ou les personnages de traverser des surfaces solides. Cependant, des imprécisions dans ces calculs peuvent parfois être exploitées pour passer à travers.
Le positionnement : en manipulant la position du personnage à l’aide de mouvements précis, d’objets ou de mécaniques spécifiques, il est possible de forcer le personnage à pénétrer une surface solide.
Les changements d’état : certaines actions ou transitions, comme entrer ou sortir d’une animation spécifique, peuvent désactiver temporairement les collisions, permettant au joueur de traverser une surface.
Techniques courantes pour réaliser des clips
Poussée par un objet ou un ennemi : en se plaçant contre un mur et en utilisant une force externe, le personnage peut être poussé à travers la surface.
Alignement précis : se positionner avec une précision extrême pour exploiter une faille dans la géométrie du jeu.
Manipulation de la physique : utiliser des mécaniques comme des sauts, des roulades, ou des interactions avec des objets pour forcer un mouvement non prévu par les développeurs.
Animation glitches : certaines animations (par exemple, se faire attaquer ou utiliser une emote) peuvent désactiver brièvement les collisions, permettant un passage à travers une barrière.
Les clips sont souvent utilisés pour :
Passer outre des obstacles : contourner des portes fermées, des puzzles, ou des sections entières du jeu.
Accéder à des zones inaccessibles : entrer dans des endroits non destinés au joueur ou sauter directement à une étape clé du jeu.
Dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time, un clip bien connu est le Door of Time Skip, où les joueurs traversent la Porte du Temps en manipulant leur position et leurs mouvements, évitant ainsi la collecte des Pierres Spirituelles requises normalement.
Les clips demandent une exécution précise et une connaissance approfondie des mécaniques du jeu, faisant d’eux une compétence recherchée par les speedrunners pour optimiser leurs performances.
Le Door of Time Skip dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time
Wrong Warp
Wrong Warp permet de manipuler les mécanismes de téléportation ou de chargement du jeu pour amener le joueur dans un endroit non prévu ou incorrect. Cette méthode tire parti de la manière dont les jeux gèrent la mémoire et les transitions entre les zones ou les niveaux.
Les wrong warps exploitent des erreurs ou des comportements imprévus dans le système de gestion des données du jeu, notamment :
Les états de mémoire : les jeux conservent certaines informations en mémoire (comme la dernière position sauvegardée ou l’état actuel du joueur). Une mauvaise gestion de ces données peut conduire à un chargement imprévu.
Les triggers de téléportation : les jeux utilisent des scripts pour déplacer le joueur d’une zone à une autre. En modifiant les conditions ou en perturbant le processus, les speedrunners peuvent manipuler la destination.
Les changements de zones : en accédant à un portail, une porte, ou tout autre mécanisme de transition au mauvais moment ou dans un état imprévu, il est possible de « rediriger » le joueur vers une autre zone que celle prévue.
Techniques pour réaliser un wrong warp
Manipulation des valeurs de mémoire : les speedrunners forcent le jeu à conserver ou modifier des valeurs spécifiques, comme une destination de téléportation incorrecte.
Interruption de scripts : en annulant ou en décalant l’exécution d’une action prévue (comme une animation ou un changement de scène), il est possible de provoquer un comportement anormal.
Interaction avec des objets ou ennemis : certaines actions, comme l’utilisation d’un objet ou subir une attaque à un moment précis, peuvent perturber les conditions normales de téléportation.
Dans Dark Souls 1, ce glitch permet de se téléporter directement au Kiln of the First Flame, la zone finale du jeu, bien avant d’avoir accompli les objectifs normalement nécessaires pour y accéder. Ce wrong warp est une pièce maîtresse des catégories de speedrun telles que Any%, où l’objectif est de terminer le jeu le plus rapidement possible. Il permet de réduire considérablement le temps de jeu, car il évite d’avoir à collecter les quatre grandes âmes des Seigneurs nécessaires pour accéder normalement à cette zone.
Cette technique est emblématique de l’ingéniosité des speedrunners et de leur capacité à exploiter des failles complexes dans les jeux pour repousser les limites des performances.
Wrong Warp – DS1
Save Warp
Save Warp est utilisée dans un speedrun pour tirer parti du système de sauvegarde automatique d’un jeu afin de repositionner le joueur à un point prédéterminé, comme un feu de camp, tout en conservant les changements effectués dans le monde du jeu. Cette méthode est particulièrement utile pour optimiser les déplacements et contourner des obstacles ou des situations dangereuses.
Fonctionnement d’un save warp :
Dernière position sauvegardée Le jeu sauvegarde automatiquement la position du joueur à certains moments, généralement lorsqu’un feu de camp est activé ou lors de certains événements spécifiques.
Progression et changements Le joueur avance dans une zone, récupère des objets clé, active des leviers ou ouvre des raccourcis, modifiant ainsi l’état du monde.
Déconnexion intentionnelle Le joueur quitte le jeu volontairement via le menu principal (ou force une déconnexion).
Rechargement de la partie Lors de la reconnexion, le jeu repositionne le joueur au dernier feu de camp activé, mais les actions effectuées (comme les portes ouvertes ou les objets collectés) restent intactes.
Les save warps sont très efficaces pour :
Gagner du temps Ils permettent d’éviter les trajets de retour fastidieux après avoir accompli un objectif. Par exemple, après avoir activé un levier ou collecté un objet, un save warp ramène instantanément le joueur au feu de camp ou bien permet de gagner de précieuses secondes sur l’animation d’ouverture d’une porte.
Échapper à des situations dangereuses Si le joueur est encerclé par des ennemis ou dans une situation critique (peu de santé ou pas de ressources), un save warp offre une solution rapide et sûre pour se repositionner.
Optimiser les itinéraires En planifiant intelligemment les points de sauvegarde, les speedrunners peuvent structurer leurs déplacements pour réduire les sections inutiles du jeu.
Le Save Warp dans Metroid Prime est une technique avancée qui permet de gagner un temps précieux en manipulant les points de sauvegarde du jeu. Bien que cette technique ne repose pas sur un bug direct du jeu, elle exige une compréhension approfondie de la façon dont le jeu gère la progression et la mémoire, et est une partie intégrante des stratégies utilisées dans les speedruns pour maximiser l’efficacité.
Différence avec d’autres techniques
Contrairement à des glitches comme les wrong warps, les save warps n’exploitent pas des failles dans le jeu, mais utilisent une mécanique légitime de sauvegarde. Cependant, leur efficacité dépend de la planification et du timing précis dans un speedrun. On peut retrouver aussi une autre variante qui se nomme Quitout qui permet de gagner du temps sur une ouverture de porte par exemple. On déclenche l’ouverture, on quitte et relance le jeu afin que la porte soit directement ouverte. Ça permet de gagner de précieuses secondes au chrono.
Zipping
Le zipping va permettre au joueur de déplacer rapidement un personnage à travers une zone ou une carte, en exploitant un glitch dans le jeu qui permet de traverser des surfaces solides ou de se déplacer de manière instantanée sur de longues distances. Cette méthode repose sur des erreurs dans la gestion des collisions ou des calculs de position dans le moteur du jeu. Le terme « zipping » vient du fait que le personnage semble se « zipper » ou se téléporter rapidement d’un point à un autre, souvent à travers des murs ou au-delà des limites normales de la carte.
C’est une technique avancée et souvent très spécifique aux mécaniques du jeu, nécessitant une grande précision et une bonne compréhension des glitchs et des systèmes de collision. Bien que ce ne soit pas un exploit universel à tous les jeux, dans ceux où il est possible, il devient une méthode puissante pour réduire le temps d’un speedrun en contournant les limitations physiques du jeu.
Le zipping repose sur la manipulation des mécaniques internes du jeu, comme la détection des collisions ou la gestion de la physique. Voici comment cela fonctionne typiquement :
Exploitation des collisions Dans certains jeux, les moteurs de collision ne sont pas parfaitement définis, permettant à un personnage de se déplacer à une vitesse extrêmement élevée en traversant des murs, des sols, ou des plafonds.
Utilisation d’objets ou de mécanismes Certains jeux permettent au joueur d’utiliser des objets, des actions ou des mécanismes spécifiques pour déclencher le glitch du zipping. Par exemple, en se déplaçant rapidement contre un objet ou une paroi dans un certain angle, le joueur peut forcer le personnage à « zipper » à travers cette paroi.
Manipulation de la vitesse ou des animations Des actions comme des sauts à grande vitesse, des roulades ou des attaques peuvent interférer avec la gestion de la position du personnage. Parfois, un jeu peut « oublier » de calculer correctement les collisions lorsqu’une action spécifique est réalisée à une vitesse élevée, permettant au joueur de se déplacer instantanément à un autre endroit.
Différents types de zipping
Zipping vertical : le personnage est déplacé de manière rapide et verticale, traversant des étages ou des zones en hauteur, souvent pour éviter des obstacles ou pour atteindre des zones inaccessibles.
Zipping horizontal : le personnage se déplace rapidement sur de grandes distances dans une direction horizontale, souvent en traversant des zones normalement inaccessibles ou des murs solides.
Zipping par interaction : certains jeux permettent d’exploiter des interactions avec des objets ou des ennemis pour activer un zipping, par exemple en étant poussé par un ennemi ou en utilisant un objet pour forcer une téléportation instantanée.
Dans Super Mario Maker, les speedrunners utilisent une technique de zipping pour se déplacer rapidement à travers certaines zones en exploitant des erreurs dans les calculs de collision du jeu. Par exemple, un mouvement rapide ou une combinaison spécifique de sauts permet à Mario de se déplacer de manière instantanée à travers les murs, traversant des sections entières du jeu en quelques secondes.
Bunny Hopping
Le Bunny Hopping (ou B-hopping) permet au joueur de se déplacer beaucoup plus rapidement qu’avec les mouvements normaux en exploitant les mécaniques de saut du jeu. Le terme « bunny hopping » vient de l’image d’un lapin qui saute constamment. Cette technique repose sur l’enchaînement rapide et précis de sauts tout en maintenant une vitesse maximale, souvent en utilisant un mouvement fluide et continu. En synchronisant parfaitement les sauts et en exploitant les mécaniques physiques du jeu, les speedrunners peuvent réduire considérablement le temps passé sur chaque niveau. Bien que cela demande une précision et un timing parfaits, cette technique est essentielle pour de nombreux speedruns et devient un outil indispensable pour les joueurs cherchant à battre les records.
Le principe de base du bunny hopping est de sauter à un rythme précis tout en maximisant la vitesse de déplacement du personnage. Voici comment cela fonctionne dans la plupart des jeux qui permettent cette technique :
Exploitation de la physique du jeu Dans de nombreux jeux, la vitesse de mouvement du personnage est régulée par la physique, et sauter tout en courant peut permettre d’accélérer le déplacement, ou de maintenir une vitesse plus élevée que celle normalement possible en marchant ou en courant.
Maintien de la vitesse de déplacement Lorsque le joueur saute et atterrit tout en tournant le personnage ou en modifiant légèrement la direction du mouvement, il peut éviter que la vitesse maximale de déplacement du personnage ne soit réduite par les lois de la physique du jeu. En d’autres termes, le joueur « maintient » la vitesse du saut en continuant à sauter de manière précise et fluide.
Synchronisation et timing précis Pour exécuter un bunny hop avec succès, le joueur doit synchroniser parfaitement l’atterrissage et le saut suivant, souvent avec une certaine précision dans les mouvements de caméra ou de direction. Cela permet d’éviter de ralentir ou de perdre la vitesse accumulée par les sauts.
Dans des jeux comme Quake et Half-Life, le bunny hopping est devenu une partie essentielle des stratégies de speedrun. En utilisant cette technique, les joueurs peuvent se déplacer à une vitesse beaucoup plus rapide que celle permise par les simples mouvements de course. Par exemple, dans Quake, les joueurs utilisent le bunny hopping pour enchaîner des sauts rapides, augmentant leur vitesse de déplacement pour traverser les niveaux beaucoup plus rapidement.
Le bunny hopping dans Team Fortress 2 permet aux joueurs d’atteindre des vitesses exceptionnelles lorsqu’ils sont en train de sauter, surtout lorsqu’ils utilisent des classes avec un mouvement particulièrement rapide, comme le Scout. En synchronisant les sauts et les changements de direction, les joueurs peuvent couvrir de longues distances en un temps réduit.
bunny-hopping, wall-running, and zig-zagging dans Quake
Arbitrary Code Execution
L’Arbitrary Code Execution (ACE) est une technique de speedrun extrêmement avancée et complexe qui permet au joueur d’exécuter n’importe quel code dans un jeu, souvent en dehors des limites normalement autorisées. En exploitant des failles de programmation ou des erreurs dans la gestion de la mémoire du jeu, les speedrunners peuvent manipuler le comportement du jeu à un niveau très bas, souvent pour obtenir un résultat immédiat ou pour exécuter des actions qui ne sont normalement pas possibles. L’ACE est utilisée dans le speedrun pour des exploits spectaculaires qui permettent de terminer un jeu de manière non-conventionnelle.
L’ACE repose sur l’exploitation des mécanismes internes du jeu, en particulier la gestion de la mémoire et du code. Voici comment cela fonctionne généralement :
Exploitation des vulnérabilités de mémoire Le jeu est conçu avec des structures de mémoire qui gèrent les données du jeu (comme les positions du joueur, les objets, les ennemis, etc.). Parfois, les jeux n’assurent pas une gestion parfaite de cette mémoire, permettant au joueur d’interagir de manière non prévue avec celle-ci.
Modification des données en mémoire L’ACE permet de manipuler directement des valeurs ou des instructions dans la mémoire du jeu. En manipulant les valeurs de mémoire associées au code du jeu, un joueur peut forcer le jeu à exécuter des instructions arbitraires, c’est-à-dire des commandes non prévues par les développeurs.
Injection de code Les speedrunners utilisent des techniques pour injecter du code dans la mémoire du jeu, ce qui permet de remplacer ou de modifier le comportement du jeu. Cela peut se faire en utilisant des failles de sécurité ou en manipulant des données spécifiques qui sont traitées par le processeur du jeu.
Résultats imprévisibles L’ACE peut entraîner des résultats très variés. Dans certains cas, il peut faire apparaître un menu caché, exécuter une séquence d’événements en dehors de l’ordre prévu, ou même téléporter instantanément le joueur vers la fin du jeu. Les possibilités sont quasi infinies, car le joueur a un contrôle complet sur le code du jeu.
Grâce à un exploit très complexe dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time, les speedrunners ont pu utiliser l’ACE pour exécuter du code arbitraire et terminer le jeu en quelques minutes, en manipulant la mémoire et en exécutant des instructions à partir de l’extérieur des limites du jeu : en combinant la technique du « wrong warp » et l’ACE, les speedrunners peuvent manipuler la mémoire de façon à ce que Link soit téléporté directement à la fin du jeu, après avoir exécuté des séquences de code non prévues, contournant ainsi toute la progression normale.
Inventory glitch
L’Inventory Glitch (ou « glitch d’inventaire » ) est une technique de speedrun qui exploite une erreur dans la gestion de l’inventaire d’un jeu. Cette erreur permet au joueur de manipuler son inventaire de manière non-conventionnelle, ce qui peut entraîner des comportements inattendus dans le jeu, comme des objets dupliqués, des objets impossibles à obtenir, ou même des actions imprévues qui affectent la progression du jeu. Une variante de ce glitch s’appelle l’Inventory Duplication. Celui-ci permet de dupliquer des objets en utilisant des erreurs de menu ou des manipulations spécifiques, particulièrement utile dans des RPG où certains objets sont rares ou coûteux.
Fonctionnement de l’Inventory Glitch
L’Inventory Glitch se produit généralement lorsque le jeu ne gère pas correctement l’ajout, la suppression ou l’utilisation des objets dans l’inventaire. Cela peut se produire dans plusieurs situations, comme lors de la collecte d’un objet dans un ordre incorrect, de la manipulation rapide de menus ou de l’utilisation d’un objet au mauvais moment.
Voici les principales façons dont l’Inventory Glitch fonctionne :
Manipulation des menus Parfois, les joueurs peuvent activer un glitch en ouvrant et fermant l’inventaire rapidement à un moment précis. Cela perturbe le fonctionnement normal du menu et permet de dupliquer des objets ou d’ajouter des objets inaccessibles normalement dans l’inventaire du personnage.
Modification des objets collectés Le glitch peut aussi se produire lorsqu’un joueur collecte des objets dans un ordre non prévu par le jeu, ce qui peut altérer l’état de l’inventaire et permettre au joueur d’acquérir des objets qu’il n’aurait pas normalement. Dans certains cas, cela peut aussi conduire à garder indéfiniment des objets qui sont censés être « consommés » (comme des potions ou des clés).
Obtenir des objets puissants Grâce à des manipulations d’inventaire, un joueur peut accéder à des objets qu’il ne devrait pas posséder, lui donnant un avantage considérable dans les combats ou pour naviguer plus rapidement dans le jeu.
Sauter des étapes ou des obstacles Il permet d’éviter des étapes spécifiques du jeu, comme la collecte de certains objets ou la résolution de puzzles complexes, ce qui réduit le temps nécessaire pour terminer le jeu.
On retrouve ce glitch dans les jeux Pokémon par exemple, notamment avec le glitch de l’Item Swap. Ce glitch permet aux joueurs de manipuler l’inventaire de leur personnage pour échanger un objet avec un autre de manière non autorisée, créant ainsi des objets puissants ou des effets imprévus.
Inventory Glitch sur Zelda
Lag Reduction
Le Lag Reduction est une technique utilisée dans le speedrun pour minimiser les ralentissements (ou « lag » ) qui peuvent survenir en raison des limitations techniques du jeu. Le lag se produit généralement lorsque le jeu doit traiter trop d’éléments à l’écran ou gérer des calculs complexes, ce qui entraîne une baisse de la fluidité. Les speedrunners cherchent à réduire ce phénomène en utilisant diverses stratégies pour optimiser les performances du jeu et ainsi gagner du temps en évitant les ralentissements inutiles.
Il consiste à anticiper et à éviter les actions ou événements dans le jeu qui peuvent entraîner des baisses de framerate ou des ralentissements. Voici quelques techniques couramment utilisées pour réduire le lag dans les speedruns :
Éviter les objets ou ennemis qui causent du lag Dans de nombreux jeux, la présence d’ennemis ou d’objets à l’écran peut alourdir les calculs que doit effectuer le moteur du jeu, entraînant ainsi des ralentissements. Les speedrunners peuvent éviter de déclencher des vagues d’ennemis ou de ramasser des objets spécifiques qui génèrent un grand nombre d’animations ou d’effets visuels.
Contrôler la densité des éléments à l’écran Certains jeux ralentissent lorsque de nombreux éléments sont affichés simultanément, comme dans les scènes avec beaucoup d’ennemis, d’explosions ou d’animations. Les speedrunners peuvent manipuler leur environnement pour éviter de provoquer ces scènes, en limitant, par exemple, le nombre d’ennemis à l’écran ou en choisissant des routes où le nombre d’éléments visuels est réduit.
Optimisation des déplacements Les déplacements du personnage peuvent aussi avoir un impact sur le lag, surtout s’ils provoquent des calculs complexes comme les changements rapides d’environnement ou de niveau. En optimisant les trajets ou en utilisant des techniques pour éviter les zones à forte charge graphique, les speedrunners peuvent maintenir une meilleure fluidité du jeu.
Utilisation de glitches pour éviter le lag Parfois, les glitches peuvent également être utilisés pour réduire le lag. Par exemple, un joueur pourrait manipuler un élément du jeu pour éviter des zones ou événements connus pour provoquer un ralentissement important. Dans certains cas, les glitches permettent d’accélérer la progression tout en réduisant la charge graphique.
Pour mettre en évidence le lag reduction, voici un exemple du gain de temps sur Super Mario 64. Alors certes ce n’est que 0.10s mais on est en speedrun donc toutes les mécaniques sont bonnes pour gagner du temps. Dans Elden Ring, on a la même mécanique pour ouvrir un coffre en sautant dessus afin de gagner du temps.
Super Jump
Le Super Jump est une technique de speedrun qui permet à un joueur de réaliser un saut beaucoup plus haut que ce qui est normalement prévu par le jeu. En combinant des actions spécifiques, souvent en exploitant des mécaniques de jeu ou des interactions avec des ennemis ou des objets, un joueur peut atteindre des hauteurs inaccessibles par des sauts standards. Cette technique est utilisée pour accélérer la progression dans un jeu, sauter des sections entières ou accéder à des zones normalement inaccessibles.
Cela repose sur l’exploitation de diverses mécaniques du jeu, qu’elles soient intentionnelles ou accidentelles, pour augmenter la hauteur du saut d’un personnage. Voici quelques méthodes courantes pour effectuer un Super Jump :
Combinaison d’actions spécifiques Dans certains jeux, un joueur peut effectuer une série d’actions précises dans un ordre donné pour « booster » la hauteur du saut. Cela peut impliquer des mouvements comme courir, sauter à un moment précis, puis activer une autre action comme une attaque ou un objet pour augmenter la portée du saut. Ce type de super saut peut nécessiter une bonne synchronisation des actions pour être réalisé correctement.
Exploitation des mécaniques de chute Certains jeux permettent aux joueurs d’utiliser les mécaniques de chute ou de gravité d’une manière non-conventionnelle. Par exemple, en sautant juste avant de tomber ou en combinant un saut avec une action qui interagit avec la gravité du jeu (comme l’utilisation d’une plateforme mobile), les joueurs peuvent augmenter leur hauteur de saut.
Interaction avec des ennemis ou des objets Le Super Jump peut aussi être effectué en utilisant des ennemis ou des objets présents dans le jeu. Par exemple, en sautant sur un ennemi juste au moment où celui-ci est touché ou projeté, le joueur peut obtenir un boost de hauteur. Cette interaction permet d’exploiter des comportements inattendus dans les mécaniques de collision du jeu.
Exploitation de glitches ou d’erreurs Certains Super Jumps sont réalisés grâce à des glitches dans la programmation du jeu, où les règles de saut ou de physique sont corrompues. Par exemple, un joueur pourrait effectuer un saut normal, mais en manipulant l’environnement ou en exploitant une erreur dans la gestion des collisions, le jeu permet au joueur de sauter bien plus haut que prévu.
Dans Metroid Prime, le Super Jump peut être réalisé en exploitant des interactions spécifiques avec les ennemis ou les objets du jeu. Par exemple, en combinant un « boost » de saut avec l’activation d’un objet ou l’impact avec un ennemi, le joueur peut atteindre des zones normalement inaccessibles.
Time Manipulation
La Time Manipulation est une technique de speedrun qui consiste à exploiter les mécaniques temporelles d’un jeu pour accélérer ou ralentir le passage du temps. Dans certains jeux, le cycle jour/nuit ou d’autres aspects liés au temps peuvent être manipulés pour obtenir un avantage stratégique, comme accélérer la progression ou atteindre certains événements ou objectifs plus rapidement. Cette technique repose souvent sur l’exploitation de pauses, de menus ou d’animations spécifiques qui modifient la perception du temps dans le jeu.
Cette technique permet au speedrunner de prendre le contrôle du temps dans un jeu, que ce soit pour accélérer des événements ou contourner des mécanismes de progression liés au temps. Voici quelques méthodes courantes utilisées dans cette technique :
Manipulation du cycle jour/nuit Certains jeux présentent un cycle jour/nuit où des événements spécifiques se produisent à des moments précis de la journée. Les speedrunners exploitent ce cycle pour avancer plus rapidement dans le jeu. Par exemple, en ajustant le temps dans le jeu pour qu’un événement clé se déclenche plus tôt ou plus tard, ils peuvent accélérer leur progression.
Exploitation de pauses ou de menus Dans certains jeux, il est possible d’interrompre la partie (via une pause ou un accès au menu) pour manipuler le temps. Cette manipulation peut faire avancer le temps de manière artificielle sans que le joueur n’ait besoin de passer par les événements normalement requis. Cela peut inclure des actions comme sauter des phases de transition ou faire en sorte qu’un événement se déclenche à un moment plus favorable.
Utilisation d’animations spécifiques Certaines animations ou actions dans le jeu peuvent influencer le passage du temps, comme un personnage qui se réveille le matin ou des événements qui ne se produisent que sous certaines conditions horaires. En manipulant ces animations ou actions au bon moment, les speedrunners peuvent faire avancer le temps ou déclencher des événements à des moments stratégiques pour optimiser leur run.
Exploitation d’éléments de gameplay liés au temps Certains jeux offrent des objets ou des pouvoirs qui influencent directement le passage du temps, comme le ralentir ou l’accélérer. En utilisant ces mécanismes, les speedrunners peuvent ajuster la vitesse du jeu à leur avantage, par exemple en rendant certaines sections plus faciles ou plus rapides.
Un exemple de Time Manipulation se trouve dans The Legend of Zelda: Majora’s Mask, où le passage du temps joue un rôle central dans la mécanique du jeu. L’horloge du jeu tourne en permanence, et le joueur doit empêcher la Lune de s’écraser sur le village en accélérant ou ralentissant le temps pour accomplir des tâches dans un laps de temps limité.
Dans les speedruns de Majora’s Mask, les joueurs utilisent diverses techniques pour manipuler l’horloge :
La chanson du Temps accéléré : le joueur peut jouer une mélodie spéciale, la « Chanson du Temps accéléré », qui fait avancer le temps plus rapidement dans le jeu. Cela permet de faire avancer certaines étapes du jeu, comme la transition entre jour et nuit, ou d’attendre certains événements sans perdre de temps.
Manipulation de l’horloge : parfois, en jouant la « Chanson du Temps » ou en utilisant des actions comme entrer dans un donjon ou dans un menu, les speedrunners peuvent manipuler l’horloge pour éviter des moments où le jeu pourrait devenir plus lent ou complexe, accélérant ainsi la progression vers des objectifs clés.
Sauter des événements liés au temps : les speedrunners peuvent aussi utiliser des actions comme les « time skips » (sauts dans le temps), en activant des événements spécifiques à des moments précis, afin de contourner des périodes de temps inutiles et accélérer leur progression.
Manipulation du temps dans Majora’s Mask
Les techniques spécifiques de jeux célèbres
Certains jeux possèdent des glitches propres, souvent découverts et utilisés exclusivement par la communauté de speedrun de ces jeux.
Bomb Jumping : dans Metroid, les joueurs utilisent les bombes pour sauter plus haut que prévu, en utilisant les explosions pour se propulser dans des endroits inaccessibles.
Backwards Long Jumps : dans Super Mario 64, ce glitch utilise les escaliers pour sauter en arrière à une vitesse accrue, permettant de traverser les obstacles et d’atteindre des niveaux avancés sans avoir collecté le nombre d’étoiles nécessaire.
Corner Boost : dans Celeste, cette technique consiste à exploiter le bord des plateformes pour obtenir un boost de vitesse, permettant d’optimiser le mouvement horizontal du personnage.
Les stratégies de speedrun spécifiques aux jeux
Dans le domaine du speedrun, chaque jeu présente des mécaniques et des niveaux uniques, obligeant les joueurs à développer des stratégies spécifiques et adaptées. Ces approches varient largement d’un jeu à l’autre et reposent sur plusieurs piliers :
Planification des parcours (routing) Le “routing” est une étape cruciale pour optimiser un speedrun. Les joueurs consacrent des heures à concevoir la meilleure séquence d’actions afin de minimiser leur temps de jeu. Ce processus inclut plusieurs éléments :
Analyse des niveaux : il est essentiel de comprendre la structure des environnements, ainsi que la localisation des ennemis et des objets clé. Par exemple, dans Hollow Knight, les joueurs doivent élaborer un itinéraire leur permettant de récupérer les améliorations nécessaires tout en évitant les zones les plus dangereuses.
Équilibre entre rapidité et sécurité : les speedrunners sont souvent confrontés à des choix complexes, comme opter pour un chemin plus rapide mais risqué ou pour un parcours plus sûr mais plus lent. Dans un jeu comme Bloodborne, choisir une route directe peut augmenter les chances de perdre des vies, ce qui ralentirait la progression.
Adaptation aux différentes catégories de speedrun Les stratégies varient également en fonction des catégories choisies. Dans un run 100%, les joueurs doivent inclure des étapes supplémentaires pour collecter tous les objets, tandis que dans un run Any%, ils peuvent éviter des sections entières du jeu grâce à des glitches. Cette flexibilité exige des speedrunners qu’ils révisent et adaptent constamment leur approche selon les objectifs spécifiques de chaque run.
La communauté joue un rôle clé dans l’amélioration des performances. Les speedrunners s’appuient sur des vidéos, des guides et les retours d’autres joueurs pour affiner leurs techniques. L’analyse des runs existants, la découverte de nouvelles astuces ou de glitches peuvent offrir un avantage décisif. Les échanges sur les forums et les réseaux sociaux permettent également de partager des stratégies efficaces, enrichissant ainsi la pratique collective du speedrun. Mais c’est un sujet que l’on développera dans notre 4e volet.
L’importance de l’entraînement et de la pratique pour réussir dans le speedrun
Dans le domaine du speedrun, comme dans tout sport ou discipline exigeante, l’entraînement joue un rôle central pour atteindre l’excellence. Les speedrunners consacrent un temps considérable à perfectionner leurs techniques, à répéter des séquences de jeu et à analyser leurs performances afin de réduire chaque fraction de seconde dans leurs runs.
La répétition et la maîtrise des niveaux
La répétition est une étape incontournable dans la préparation des speedrunners. Ils rejouent inlassablement les mêmes niveaux, testant diverses stratégies et corrigeant leurs erreurs pour atteindre une exécution parfaite. Cette pratique intensive leur permet de se familiariser avec les moindres détails des environnements de jeu et d’identifier les raccourcis ou les mécaniques spécifiques qui leur feront gagner du temps.
Un aspect fondamental de cet entraînement réside dans le travail sur des segments spécifiques du jeu. Ces segments, appelés segments de practice, permettent aux joueurs de se concentrer sur les parties les plus complexes, comme les affrontements contre des boss difficiles. Par exemple, un segment exigeant peut nécessiter plusieurs heures d’entraînement avant qu’un speedrunner se sente assez confiant pour l’intégrer dans un run complet.
Des méthodes d’entraînement intensif
Certains speedrunners adoptent des approches particulièrement rigoureuses. C’est le cas de Kemist, l’un des meilleurs speedrunners français spécialisé dans les jeux de la catégorie Souls, notamment Dark Souls 3, Elden Ring et Sekiro. Avant chaque session, il s’impose un rituel intense : il affronte tous les boss du jeu trois fois d’affilée en mode No Death. S’il échoue sur un seul boss, il recommence son entraînement depuis le début. Ce type de discipline, bien que répétitif et exigeant, forge une maîtrise inégalée du jeu.
L’analyse et l’optimisation des performances
Les speedrunners utilisent également des outils et des techniques pour affiner leur performance. Un des plus répandus est le chronomètre divisé, ou split timer, qui permet de suivre le temps écoulé pour chaque segment d’un run. Cet outil aide à repérer les parties qui nécessitent des améliorations.
En complément, ils révisent souvent les enregistrements vidéo de leurs runs pour identifier à la fois leurs erreurs et leurs réussites. Cette réflexion leur donne une meilleure compréhension des mécaniques du jeu, tout en leur offrant une opportunité d’optimiser leurs choix stratégiques et leurs mouvements.
La préparation mentale et la gestion du stress
Au-delà de l’aspect technique, la dimension psychologique est essentielle pour le speedrun, surtout lorsque les joueurs participent à des compétitions ou diffusent leurs performances en direct. La capacité à gérer le stress et à rester concentré dans des moments cruciaux peut faire la différence entre un bon temps et un record personnel. Dans les marathons de speedrun, la concentration atteint un niveau encore plus critique pour les runs longs, comme ceux des RPG. Ces épreuves demandent non seulement une maîtrise technique exceptionnelle, mais aussi une gestion rigoureuse du corps et de l’esprit. L’absence de pauses impose aux joueurs de maintenir leur focus pendant des heures, tout en gérant la fatigue physique et mentale. Chaque erreur peut coûter des minutes précieuses, rendant la pression constante et l’endurance essentielle pour atteindre la performance optimale.
Pour cela, de nombreux joueurs adoptent des techniques de relaxation, comme la respiration profonde ou la visualisation mentale, afin de rester calmes et lucides pendant les runs. Ces pratiques leur permettent de maintenir un état d’esprit optimal, même dans les moments les plus intenses du jeu.
En somme, le speedrun n’est pas qu’une simple quête de vitesse : c’est un art qui demande discipline, précision, réflexion, et une grande résilience mentale.
Speedons 2024, un grand moment pour le speedrun en France
Dans le prochain article, nous plongerons au cœur de la communauté du speedrun et de sa culture unique. Nous découvrirons comment cet univers, tissé d’entraide, de passion et de créativité, rassemble des joueurs du monde entier. Entre anecdotes, traditions et innovations, nous analyserons les valeurs qui définissent cette communauté et les événements qui rythment son évolution. Une immersion fascinante dans un monde où la compétition côtoie la camaraderie et où chaque record est une célébration collective.Vive le speedrun !