Exceptionnellement, nous nous permettrons dans ce papier d’écrire à la première personne, car cette critique est au fond très personnelle. Bonjour à toutes et à tous et merci de nous lire sur PlayStation Inside. C’est Yacine à la plume, rédacteur en chef et co-fondateur. Bienvenue dans ce carnet de bord de Final Fantasy VII Rebirth, qui a été préféré à une critique classique pour les raisons que je vais détailler ci-dessous. Bonne lecture, et bien évidemment attention spoilers !
Un carnet de bord : pourquoi ?
De Final Fantasy, je n’y connais pas grand-chose. Ou pour ainsi dire, je n’y connaissais rien jusqu’à l’année 2023, durant laquelle la pression amicale de certains de mes collègues de PlayStation Inside, en particulier Brian (dont l’excellent dossier sur la saga est ici) et Nicolas, aura fini par porter ses fruits. Il est vrai, quand on y pense, qu’être rédacteur en chef d’un site dédié à PlayStation et ne pas savoir parler de Final Fantasy fait… un peu tâche, disons. À l’automne dernier, j’ai donc fini par mettre mes a priori de côté et j’ai découvert la saga par son épisode le plus connu : Final Fantasy VII.
Mais la lune de miel n’a été que de courte durée car… l’épisode sur PS1 ne m’a du tout convenu. Lourd dans ses mécaniques (ce qui est normal pour un jeu qui sorti en 1997) et peu intéressant au niveau du gameplay pour le joueur « moderne » que je suis, le titre m’est vite tombé des mains. Mais ce n’était que partie remise, car j’ai directement attaqué Final Fantasy VII Remake. Et là, quelle ne fut pas mon agréable surprise quand ce jeu pour lequel j’avais tant de préjugés s’est révélé être une grande expérience. En toute honnêteté, des œuvres comme FF7 deviennent de plus en plus inatteignables à mesure que le temps passe. On se met à craindre leur légende, à se dire qu’on n’aura jamais le temps de les apprécier à leur juste valeur, et on se réfugie dans les expériences que nous connaissons déjà. Final Fantasy VII est un classique de ce type au même titre que 2001 : L’odyssée de l’espace au cinéma, ou que À la recherche du temps perdu pour la littérature. Ils nous paraissent une montagne, on les remet toujours au lendemain… et puis quand le temps vient enfin de franchir le pas, on regrette seulement de ne pas l’avoir fait plus tôt !
À la fin de FF7 Remake, outre mon émerveillement pour le travail de Square Enix, plusieurs questions restaient néanmoins en suspens. Qui est vraiment Sephiroth ? Aerith est-elle destinée à mourir ? Cloud finira-t-il par choisir entre elle et Tifa ? Et surtout, ai-je les épaules assez larges pour assumer de faire la critique de Rebirth ?
Tant de questions qui se sont bousculées dans mon esprit. Finalement, l’idée de ce carnet de bord s’est imposée assez naturellement. Il me permettra d’abord de m’épancher plus longuement sur Rebirth qu’avec une seule critique. Ensuite et surtout, un carnet de bord m’aidera plus facilement à transmettre mon avis de novice au fond, car c’est ce que je suis. Un novice peut-il réellement faire une critique de Rebirth en n’ayant fait que Remake et en n’ayant pas l’historique du jeu de 1997 ? Non, pas vraiment. Mais un carnet de bord, c’est possible, c’est un exercice intéressant même. Je vous invite en réalité à suivre ma progression dans le jeu, à suivre les questionnements d’un amateur qui ne sait pas ce qu’il va se passer, et qui a un regard nouveau et « frais » sur le mythe.
Quelles sont les réelles motivations de Sephiroth ? Lui et Aerith se connaissent-ils ? Cette dernière va-t-elle mourir, comme je le pressens ? Yuffie apparaîtra-t-elle dans le jeu ? Tant de questions que je vous invite à suivre avec moi, au gré des révélations et de mes surprises. Allez, c’est parti.
Sephiroth : que caches-tu derrière ton sourire ?
Nous voici donc au début du jeu. À peine un mois plus tôt, je finissais Remake. Tout est encore donc frais dans ma tête, mais une question reste tout de même en suspens. QUI est donc Sephiroth ? Pourquoi est-il l’antagoniste, et pourquoi de telles apparitions impromptues au cours du premier épisode ?
La réponse, je crois l’avoir dès le tout début de Rebirth. Après une introduction rondement menée et un vrai plaisir de retrouver la bande de Cloud, nous voilà lancés dans le souvenir de la mission qui a tout changé. Nous y trouvons Cloud, jeune premier tout à sa hâte de faire une mission avec la légende Sephiroth, qui se dirige vers son village natal. Là-bas, il revoit sa mère et son amie d’enfance Tifa. Avec cette dernière en guide, il part effectuer sa mission, de laquelle il reviendra très profondément changé. C’est là le premier choc de Rebirth. On y apprend, du moins pour ceux comme moi qui découvrent FF7 avec la trilogie remake, que Sephiroth serait en fait le résultat macabre des expérimentations de Hojo, le scientifique de la Shinra, qui essaie coûte que coûte de faire revivre la civilisation des Anciens. La Shinra voit en la civilisation des Anciens le ticket vers le « Paradis » sur Terre, ou au moins vers l’amélioration drastique des conditions de vie et la résolution de tous les problèmes de la planète.
Mais quand Sephiroth découvre la vérité sur lui, et sur sa mère « Jénova » sur laquelle toutes les expériences ont commencé, tout change. Du SOLDAT légendaire mais finalement sans « histoires » si je puis dire, il devient le Sephiroth antagoniste que nous connaissons aujourd’hui. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’apprenais que l’inimitié entre lui et Cloud (ainsi que Tifa) vient du fait qu’il a tout simplement… assassiné leurs parents et tout leur village !
Cette information en main, nos protagonistes continuent leur périple à la poursuite de leur ennemi juré. Ils se rendent à Kalm, et c’est là la première expérimentation du jeu dans le « semi » monde ouvert. Mais ça, ce sera pour le prochain carnet de bord. Dans celui-ci, je voulais inaugurer ma critique en disant ma surprise d’avoir découvert une partie de la vérité de Sephiroth. Cobaye d’Hojo, engeance malgré lui de Jénova, Sephiroth est donc en mission pour dominer le monde en recréant la civilisation des Anciens et en la mettant à son service. Pour cela, rien ne l’arrêtera, pas même la Shinra comme nous l’avons vu à la fin de Remake.
Restent nos héros, Cloud en tête. J’espère désormais que son personnage sera creusé dans la suite de Rebirth à la hauteur de sa légende. Car à côté de Sephiroth, Aerith ou encore Barret, la construction narrative de Cloud laissait grandement à désirer dans Remake, de mon avis. À lui de jouer désormais, lui qui contrairement à la première partie a enfin une motivation personnelle claire et précise. Où l’emmènera-t-elle ?
Réponse dans le prochain carnet de bord… rendez-vous le mardi 2 avril à 17h.