S’il existe des bonnes nouvelles comme l’inclusion de Housemarque et Nixxes Software dans la famille des PlayStation Studios (coucou Bluepoint), la vie n’est évidemment pas toujours rose chez Sony. L’information du jour est cette critique par des développeurs indépendants des méthodes de travail de PlayStation, en particulier en ce qui concerne les promotions et ventes de leurs jeux. Voici ce qu’il faut en retenir.
C’est le développeur indépendant Iain Garner qui a lancé les critiques. Co-fondateur du studio Neon Doctrine, Garner a dirigé les productions de Hazel Sky, Project Althea ou encore Lamentum.

Dans son thread (voir le premier tweet ci-dessous), Iain Garner parle de PlayStation comme « Platform X », pour des raisons – peu subtiles – de confidentialité. Il évoque les difficultés pour les développeurs de gérer leurs productions, en particulier en ce qui concerne leur promotion et les campagnes de publicité. Garner indique qu’il faut « supplier » chez PlayStation pour qu’un jeu soit promu, et que la firme japonaise ne le fera pas si le jeu ne lui plait pas. De même, Garner souligne qu’un post de blog, comme Sony nous a habitués ces dernières semaines pour leurs grosses actualités, ne récolte pas autant d’attention qu’on ne le croit et est donc insuffisant pour promouvoir un jeu.
En colère, Iain Garner se plaint qu’il ne peut « rien faire » pour remédier à cela, car c’est seulement PlayStation qui évalue le niveau de publicité pour un jeu. Il détaille le « parcours du combattant » nécessaire sur la question, en disant qu’avant un lancement, il faut déjà développer le jeu sur leur hardware « peu commode », réaliser un trailer, écrire un post de blog, et préparer la communication sur les réseaux sociaux.
Là où les choses se corsent, c’est que Sony demande aux studios comme Neon Doctrine de passer, pour le trailer et le blog, par un « manager », sans préciser comment en contacter un ni à quel niveau de hiérarchie ces managers travaillent à PlayStation.
Toujours dans son long thread, Iain Garner poursuit en parlant des promotions (sur le prix cette fois), indiquant qu’il est presque impossible chez PlayStation de faire des promotions au lancement, que c’est de toute manière « très limité », et que cela fait que les joueurs PlayStation ont toujours « les moins bons deals ».
Pour mettre en avant un jeu sur le PlayStation Store, Garner continue en dévoilant que la firme japonaise demande 25 000 dollars d’avance, et ensuite 30% des revenus du jeu pour continuer à apparaître dans les menus principaux. Le responsable de Neon Doctrine dit à cet effet qu’il n’a pas pu faire de promotions sur ses jeux depuis plusieurs années sur le PS Store, et que d’autres développeurs « très populaires » lui disaient les mêmes choses.
En conclusion, Iain Garner loue PlayStation pour son succès mais l’épingle pour ses méthodes de management, disant n’avoir aucune idée de comment faire de ses jeux un succès sur les consoles de Sony.
Là où les critiques de Garner deviennent intéressantes, c’est dans les réponses reçues, ou plusieurs développeurs se sont fait l’écho de ses propos. Matthew White, président de Whitehorn Games, a par exemple critiqué le temps que Sony met à répondre aux communications, que ce soit pour des mails ou des échanges sur les bilans de vente, et souligné, comme Garner, que la firme japonaise ne donnait aucun outil aux développeurs pour promouvoir eux-mêmes leurs jeux sur les plateformes PlayStation.
Notons aussi la réaction de Ragnar Tørnquist, de RedThread Games, disant avoir vécu les mêmes expériences et trouvé le manque de mise en avant de ses jeux « très triste ».
C’est ensuite Jay Tholen, développeur du jeu Hypnospace Outlaw, qui a lui dit directement que Sony était « mauvais pour les indépendants », et que les revenus générés sur PlayStation étaient minimes.
C’est enfin Mike Rose, fondateur de No more Robots, qui a retweeté le thread d’Iain Garner en disant que si peu de développeurs osaient parler ainsi, « plusieurs ont lu le thread et grandement acquiescé ».
Voici donc pour le résumé des critiques adressées à PlayStation par des développeurs indépendants, dont la frustration peut se comprendre au vu de leurs révélations. Souhaitons-leur d’assainir leurs relations avec Sony et de mieux s’en sortir financièrement avec la firme japonaise, qui gagnerait certainement à mettre plus en avant les jeux indépendants sur ses plateformes.
Dites-nous sur Twitter et Discord ce que vous pensez de ces informations, qui concernent donc nombre de développeurs.
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