Depuis plus d’un an désormais, la pénurie de semi-conducteurs ralentit l’économie mondiale. Ces composants, au cœur de la production des automobiles, des télévisions, des ordinateurs, téléphones et consoles (la liste complète est encore plus longue), sont indispensables à Sony pour l’assemblage des PlayStation 5 qui, si elles se vendent remarquablement bien, pourrait encore mieux le faire. Pour contourner le problème, mais aussi dans un objectif à plus long terme, l’agence de presse Nikkei Asia rapporte que Sony s’apprêterait à investir près de 2 milliards de dollars dans la construction d’une usine de semi-conducteurs au Japon. Voici toutes les infos.
Aujourd’hui, le plus gros de la production mondiale de semi-conducteurs de qualité, recherchés par exemple par Microsoft, Sony et Apple, est effectué à Taïwan, par l’usine TSMC (Taïwan Semiconductor Manufacturing Company). Première touchée par les effets de la pénurie, TSMC chercherait depuis plusieurs mois à réduire la concentration de la production à Taïwan, autant pour résoudre la crise que pour éviter l’influence géopolitique chinoise.
À ce titre, Nikkei Asia rapporte que TSMC se serait allié à Sony pour la construction d’une usine de production de semi-conducteurs dans l’ouest du Japon, avec la même qualité. Le budget total de l’investissement est chiffré à 800 milliards de yens, soit 7 milliards de dollars, et le gouvernement japonais aurait déjà pris l’engagement de débourser la moitié de cette somme. L’usine est prévue pour entrer en production en 2024, soit durant la deuxième moitié de vie de la PlayStation 5, peu ou prou.
Par cet investissement, Sony entrerait dans une course mondiale. Plus tôt cette année, les États-Unis ont par exemple voté une loi de recherche et développement à hauteur de 52 milliards de dollars, dont 12 milliards seront alloués à la R&D dans le domaine des semi-conducteurs. De même, les USA ont conclu en août 2020 un accord avec TSMC pour la construction d’une usine de semi-conducteurs en Arizona. De son côté, le Japon souhaite, à travers l’accord TSMC-Sony, retrouver une certaine compétitivité internationale sur le sujet, alors que les producteurs japonais étaient sortis de la course au début des années 2010, préférant travailler par commandes avec Taïwan à cause d’un important retard technologique.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la déclaration du PDG de Sony, Kenichiro Yoshida, au sujet des semi-conducteurs :
La capacité à produire régulièrement des semi-conducteurs est cruciale pour maintenir la compétitivité du Japon.
Kenichiro Yoshida à Nikkei Asia
En ce qui concerne la PS5, si le lancement de la production de l’usine japonaise en 2024 n’aura aucun impact sur la pénurie actuelle, qui devrait être terminée d’ici là, il est important sur le long terme. En investissant dans un tel projet, Sony s’assure une capacité de production nationale, qui lui permettra de bien mieux faire face aux pénuries, si elles devaient se répéter.