Sony prend finalement au sérieux les accusations à son encontre. Suite à une plainte déposée par Emma Majo en novembre dernier, huit femmes s’étaient mobilisées pour témoigner de problèmes de sexisme systémique chez Sony et plus particulièrement chez PlayStation. Après avoir tenté d’interrompre le procès, l’entreprise reconnaît aujourd’hui la légitimité des plaintes.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Emma Majo. En novembre dernier, cette ex-employée responsable du service informatique chez PlayStation dénonçait un environnement de travail problématique. Il était notamment question de discriminations de genre liées aux salaires et aux promotions. Elle reprochait à son ancien employeur de ne pas avoir déployé de solutions concrètes pour répondre à cette problématique. À l’époque, Emma Majo réclamait un recours collectif à l’encontre de Sony pour recueillir les témoignages de plusieurs femmes travaillant ou ayant travaillé chez PlayStation.
Quelques mois plus tard, Sony déposait une demande d’invalidation du recours collectif. Selon la firme, Emma Majo manquait de faits incriminant l’entreprise en elle-même. Les avocats de Sony avançaient l’argument que la plainte concernait des individus isolés et ne démontrait aucune défaillance généralisée au sein de l’entreprise. L’idée n’était alors pas d’invalider la plainte à l’encontre des individus, mais bien d’invalider le recours collectif à l’encontre de Sony.
Depuis, huit autres femmes ont rejoint Majo. Les nouvelles accusations concernaient cette fois de multiples filiales à travers les États-Unis. Elles dénonçaient – entre autres – une dévalorisation de la parole féminine, des problèmes de harcèlement sexuel et d’autres situations particulièrement dérangeantes. Marie Harrington, qui avait quitté l’entreprise en 2019, mentionnait par exemple de nombreuses blagues et remarques déplacées à l’encontre des femmes. Elle rapportait également l’existence de documents rédigés par les hommes du bureau pour « classer » les femmes les plus attirantes.
Nouvelle réponse de Sony
Aujourd’hui, Sony semble enfin reconnaître – en partie – la légitimité de la plainte. Dans un document légal destiné aux avocats d’Emma Majo, la firme annonce prendre au sérieux les nouvelles déclarations.
« SIE [Sony Interactive Entertainment, ndlr] prend au sérieux la substance des déclarations nouvellement soumises. Bien que la plupart d’entre-elles proviennent d’anciennes employées qui ne travaillent plus chez SIE, SIE a traité ou traitera les problèmes qu’elles soulèvent en temps voulu. »
Sony Interactive Entertainment, notre traduction.
Pour autant, l’entreprise n’est toujours pas prête à reconnaître une situation généralisée. Le document insiste en effet à nouveau sur le caractère isolé des situations rapportées. Enfin, notons que Sony n’a pour l’instant pas communiqué publiquement sur la situation.
Sources : Axios, Polygon, Stephen Totilo.