Exceptionnellement, nous nous permettrons dans ce papier d’écrire à la première personne, car cette critique est au fond très personnelle. Bonjour à toutes et à tous et merci de nous lire sur PlayStation Inside. C’est Yacine à la plume, rédacteur en chef et co-fondateur. Bienvenue dans ce 5ème épisode du carnet de bord de Final Fantasy VII Rebirth, qui a été préféré à une critique classique pour les raisons détaillées ici. Bonne lecture, et bien évidemment attention spoilers !
Les quatre premiers épisodes :
De l’art de faire un blocage
Vous l’aurez bien compris : ce nouveau carnet de bord de Final Fantasy VII Rebirth arrive huit mois après le quatrième épisode. C’est un temps anormalement long, dû à un blocage assez inexplicable de ma part sur ce jeu que je n’ai jamais réussi à finir. Il m’aura fallu des mois pour revenir dessus et finalement le recommencer de fond en comble. Cela m’était déjà arrivé à l’époque avec The Witcher 3, que j’ai recommencé trois fois avant de la finir, et même avec Horizon Zero Dawn, que j’ai recommencé deux fois. Ces deux jeux sont en fin de compte devenus parmi mes préférés, et j’aurais regretté de ne pas donner la même à FF7 Rebirth alors que j’avais pourtant adoré l’épisode Remake, et que même Rebirth me plaisait beaucoup avant que je ne lâche la manette.
Comme quoi, l’amour est parfois bien facétieux, mais on finit toujours par y revenir… Allez, relançons la machine, et cette fois c’est la bonne.


La malédiction des « filler episodes »
Dans l’épisode 4 de ce carnet de bord, j’écrivais que Final Fantasy VII Rebirth se lançait enfin. Yuffie faisait son apparition, Rochey aussi, et la Shinra entrait totalement en jeu. Après le deal raté avec la Shinra, nos amis d’Avalanche suivaient les manteaux noirs vers la Costa del Sol à bord d’un bateau de croisière de la Shinra. De tous les côtés, les dés étaient jetés et le scénario allait enfin s’emballer.
Enfin, vous dites ? Que nenni. Le chapitre 5 de FF7 Rebirth à bord du bateau « Shinra 8 » a tout de ce que le monde de la télévision appelle les « filler episodes », littéralement les épisodes de remplissage. Dans les séries, ces épisodes servent de battement ou plus littéralement de pont entre deux moments importants. Ils peuvent être parfois bien faits, mais sont la plupart du temps critiqués pour leur inutilité. En effet, à quoi sert-il de réaliser un épisode de remplissage s’il ne sert pas à approfondir l’histoire ? C’est ici l’une des raisons pour lesquelles la durée des saisons de télévision s’est progressivement réduite avec le temps, passant d’une vingtaine d’épisodes au début des années 2000 à une moyenne de 8 à 10 épisodes pour la plupart des séries aujourd’hui.
Pour la croisière Rebirth, le chapitre en question a tout d’un moment de remplissage. Rien dans ce chapitre ne sert exactement à avancer l’histoire, que ce soit dans la relation entre les personnages ou le scénario en lui-même. Pêle-mêle, nous avons le droit à quelques cinématiques, à un tournoi de Queen’s Blood, et enfin à une invasion de monstres se finissant par un combat de boss contre une émanation de Jenova (la « mère » de Sephiroth) dont on ne comprend ni la raison, ni l’utilité, si ce n’est de donner une nouvelle démonstration du gameplay jouissif des combats du jeu.
En arrivant à la Costa del Sol, ce chapitre certes court mais plutôt inutile pose question : à quoi a-t-il réellement servi ? Pourquoi l’avoir développé au fond, si ce n’est pour ajouter du temps de jeu à un titre qui n’en a pas foncièrement besoin tant il est généreux sur le reste ? Le mystère restera entier, mais le constat est là : ce chapitre 5 de FF7 Rebirth m’a ennuyé et m’a paru inutile.

Pour Jenova, rien ne vaut Barret
Parlons donc de ce combat contre Jenova. Au-delà des raisons pour lesquelles il survient ici (aura-t-on une explication plus tard ?), il a le mérite d’exister et de proposer un nouveau combat de boss qui témoigne une nouvelle fois de la profondeur du gameplay de Final Fantasy VII Rebirth, en particulier grâce à son système d’équipe.
Cette fois, et c’est assez rare pour être souligné, j’ai fait le choix de jouer de manière lointaine. Avec Barret, son fusil, sa décharge d’énergie et ses compétences bien senties, la tactique m’a paru judicieuse d’alterner entre ses rafales de tirs et le fait de contrôler Cloud et Tifa à distance pour utiliser leurs compétences, leurs attaques combinées et leurs transcendances. Ainsi, j’ai pu plus facilement éliminer cette émanation de Jenova à ma seconde tentative par rapport à la première, durant laquelle j’avais choisi l’approche plus traditionnelle avec Cloud.
Mais contre cette Jenova là, la distance était la clé. Après un combat contre Rochey qui a magnifié le gameplay de Cloud, celui du chapitre 5 m’a permis d’apprécier à nouveau le jeu de Barret, que j’ai souvent pris dans le passé pour une brute bonne à faire des décharges mais pas grand chose d’autre. Là est le génie des équipes de développement, qui ont réussi à équilibrer le gameplay de chaque personnage pour le rendre utile et éminemment tactique. Contre Jenova, je n’ai pas une seule seconde adopté la technique que j’ai pu utiliser par le passé, à savoir forcer sur Cloud en minimisant l’impact des autres membres de l’équipe. FF7 Rebirth se déguste le mieux quand il se joue en prenant en compte toutes les possibilités de gameplay, et le combat contre Jenova avec Barret en est un éclatant exemple.

Hojo, petit cachottier
Outre un gameplay encore bien senti, la seule chose que je retiens vraiment de ce chapitre 5 est la fusion de monstres avec les manteaux noirs à la poursuite de Sephiroth. Ces fusions, qui font rugir de plaisir le détestable Hojo, n’augurent rien de bon pour la suite de cette chasse à l’homme de Cloud et compagnie. Si les manteaux noirs peuvent fusionner avec des monstres, quelles horreurs attendront Cloud dans sa recherche de Sephiroth ?
En attendant d’avoir des réponses à ces questions, nous voici arrivés à la Costa del Sol et son ambiance balnéaire paradisiaque à mille lieues que ce que nous avons affronté juste auparavant. Que nous réservera donc cette nouvelle partie du jeu ? La réponse dans le prochain carnet de bord, qui cette fois arrivera vite, c’est promis…
