Ce mardi, PlayStation a annoncé la refonte de son service PlayStation Plus. Le PS+ se rapproche ainsi de la recette du Xbox Game Pass. Mais il diffère de ce dernier avec une approche économique du jeu vidéo différente. Analyse de ces divergences.
Le Disney+ du jeu vidéo contre le Netflix du jeu vidéo
Lancé le 1er juin 2017, le Xbox Game Pass a très vite été décrit comme le Netflix du jeu vidéo. Le Xbox Game Pass est un service qui permet aux joueurs Xbox et PC d’avoir accès à un catalogue de jeux de différents éditeurs pour un prix unique par abonnement mensuel. Il permet surtout d’avoir accès day one aux exclusivités de chez Xbox. À noter qu’il permet aussi d’accéder à ces jeux via le Cloud gaming. Le service de Microsoft connaît un énorme succès avec plus de 25 millions d’utilisateurs. Il aide les exclusivités de chez Xbox à exploser leur nombre de joueurs.
Avec de tels résultats, beaucoup attendaient une réponse de la part de PlayStation. Ce mardi, la réponse a eu lieu avec l’arrivée du nouveau PlayStation Plus. De prime abord, on pourrait juger ce nouveau service comme une réponse au Game Pass. Cependant, il s’agit de deux services différents sur leur approche économique du jeu vidéo.

Le modèle du Game Pass se rapproche du modèle de Netflix avec plusieurs œuvres de créateurs tiers et des grosses exclusivités directement dans le catalogue pour pouvoir attirer un maximum de monde. Seul problème avec ce modèle, c’est que financièrement, il est difficile à rendre rentable (même si selon Phil Spencer, cet objectif a été atteint). Ce modèle permet certes de créer des records en terme de nombre de joueurs. Mais en contrepartie, il fait baisser le nombre de ventes des jeux exclusifs. Or, rien n’est plus rentable qu’un jeu vendu à plusieurs millions d’exemplaires.
À titre de comparaison, le PlayStation Plus serait plus basé sur le modèle de Disney+. Effectivement, pour PlayStation ou Disney, pas besoin de sortir leurs œuvres exclusives majeures day one pour attirer du monde. Par exemple, d’origine, le PS+ possédera déjà un très gros catalogue de jeux (+ de 400 jeux PS4/PS5 et + de 340 jeux des anciennes consoles Sony). Comparativement, le Game Pass propose un catalogue de plus de 500 jeux. À noter que Sony, en fusionnant le PS Now au PS+, continuera de proposer du Cloud gaming.
Pour poursuivre la comparaison, pour ses grosses productions, Disney privilégie la sortie cinéma. Ces sorties étant souvent d’énormes succès au box-office, elles engendrent des bénéfices plus grands que le streaming. De ce fait, Disney n’a pas d’intérêt à sortir ses films les plus importants directement sur Disney+. Sony s’inspire de ce modèle et a d’ailleurs raison quand on étudie les records de ventes de leurs dernières exclusivités. Jim Ryan loue ce modèle, car il permet d’investir dans ces grosses exclusivités sans que ce ne soit un gouffre financier. Puis une fois que les ventes de ses exclusivités diminuent, elles seront disponibles dans le PS+.
Le risque d’un modèle à la « Netflix » est d’avoir un financement plus hasardeux devant nécessiter des réajustements du prix des abonnements pour continuer à être rentable et à proposer de très grosses exclusivités.
Ainsi, il est possible de cette manière de comprendre le choix de PlayStation de ne pas mettre (pour le moment) ses exclusivités day one dans le nouveau PlayStation Plus. Tout est question de rentabilité, et tant que les exclusivités se vendront mieux en sortant à l’unité, le PlayStation Plus restera à Disney+ ce que le Game Pass est à Netflix. Bien entendu, loin de nous de décréter qu’un service est meilleur que l’autre. Simplement, et en particulier vu l’importance historiques des exclusivités chez Sony par rapport à Microsoft, qui commence juste à s’y faire, les deux choix sont compréhensibles.
Pour conclure avec cette évolution du PS+, PlayStation s’offre à moindre coup une réponse intelligente au Xbox Game Pass. Le PS+ devient un service qui sur le plan de l’image aura directement plus d’abonnés que le Xbox Game Pass, car les abonnés du PS+ passeront directement à l’abonnement de base Essential. Même si par honnêteté intellectuelle, il faudra comparer les chiffres du Game Pass avec ceux PS+ Extra et PS+ Premium pour savoir quel service a vraiment le plus de succès. Mais avant tout, une chose est certaine avec le nouveau modèle financier du PS+ : vu son modèle économique, Sony s’est doté d’un modèle sein et pérenne qui est moins risqué financièrement que le Game Pass.
Je trouve la comparaison à Disney + vraiment très juste. En tout cas l’offre est intéressante, surtout l’offre Extra, mais j’attends d’avoir plus de nouvelles concernant l’offre Premium, les jeux retro, et notamment d’éventuels trophées sur ces jeux antérieurs à la PS3, ce serait… tellement bien.
Je suis d’accord, en plus je suis déjà abonné à l’année au PS+ / PS Now pour 120e, donc le voir se transformer en PS+Premium avec en plus le rétro gaming, ce n’est que du bonus. Reste à savoir le contenu des jeux retro. J’espère au moins un des MGS 1, 2 ou Snake Eater.