Quand PixelHeart nous a contacté pour un partenariat, notamment autour du test du jeu Okinawa Rush, l’idée de faire une interview nous est vite apparue comme pertinente. Dans un monde de l’édition indépendante peu connu en France, cette interview est l’occasion de lever le voile sur certains de ces mystères.
Au détour de cette quatrième interview par PlayStation Inside, vous découvrirez PixelHeart, société d’édition et de distribution qui, comme son nom l’indique, se concentre particulièrement sur les jeux vidéo rétro en pixel art (mais pas tout le temps). Bonne lecture !
PlayStation Inside (PSI) : Tout d’abord, comment est né PixelHeart, et quel a été le déclencheur de cette aventure ?
PixelHeart : PixelHeart est né de l’association de 3 passionnés de jeux vidéo rétro et de collectionneurs d’éditions physiques. Au tout début de l’aventure, il était question de faire des recherches d’IP libres que l’on éditait sur des consoles rétro. Au fur et à mesure, nous avons développé une envie de faire plus et donc nous avons acquis un studio de développement grâce auquel nous pouvons aboutir à un produit fini totalement réalisé par nos soins et ce, aussi sur next-gen.
PSI : Que symbolise exactement le nom « PixelHeart » ?
PixelHeart : Le jeu vidéo est au cœur de nos vies depuis toujours, idem pour les créateurs de la marque. Notre première volonté est de continuer à faire vivre le rétro qui était fortement caractérisé par des jeux en pixel art. Donc c’est une manière pour nous de prouver notre engagement auprès de cette passion et de montrer que nous mettons tout notre « cœur » à l’ouvrage.
PSI : Quelle est la place de Pixel Heart dans le milieu de l’édition de jeu vidéo en France ?
PixelHeart : Nous sommes un éditeur indépendant de jeu vidéo rétro et next gen ! De plus notre crédo est de proposer des articles limités, numérotés et certifiés. Cela apporte une plus-value à notre produit ainsi qu’un argument de taille pour tout collectionneur souhaitant investir dans le jeu vidéo.
PSI : Autrement dit, comment tirez-vous votre épingle du jeu dans ce milieu très concurrentiel ?
PixelHeart : Comme dit précédemment, nous nous démarquons principalement par nos produits limités, numérotés et certifiés. En plus de cela, nous accordons une attention importante à tous les projets que nous développons, que cela soit en édition ou en distribution. Et pour terminer, nous avons un catalogue éclectique sur une dizaine de supports différents.
PSI : Comment vous positionnez-vous par rapport aux gros éditeurs comme Ubisoft en France et d’autres au niveau mondial ?
PixelHeart : Nous n’avons pas la même ambition que ces éditeurs car nous ne sommes pas sur la même part du marché du jeu vidéo.
PSI : Comment analysez-vous l’état actuel du marché français de l’édition ?
PixelHeart : C’est un marché de niche assez difficile d’accès. Cela demande du temps et de la confiance pour réussir à développer sa notoriété et prouver sa qualité.
PSI : Avez-vous des contacts directs avec Sony pour l’édition de jeux, comme vous en avez avec les studios de développement ? Si oui, quelle est la nature de votre relation avec PlayStation ?
PixelHeart : Les relations avec Sony se sont créées naturellement. Une fois le compte partenaire créé, il faut trouver les bonnes adresses pour avoir les bons services.
PSI : Quels sont les éléments qui entrent en compte dans le choix de l’édition d’un jeu ? Autrement, quelle est votre ligne éditoriale, et comment se déroule exactement le processus d’édition d’un jeu, notamment dans la collaboration avec les ayants-droits ?
PixelHeart : L’élément principal est le potentiel du jeu et du style de jeu. Nous essayons au maximum de rester dans du « pixel art » mais nous avons aussi développer des licences un peu plus graphiques. Concernant le processus d’édition, tout dépend de notre rôle sur la licence. Généralement, un contrat est mis en place avec les ayants-droits en amont afin de définir les lignes directrices du projet. Plusieurs pistes sont possibles : édition, distribution ou même uniquement production.
PSI : Quel est le type de public que vous touchez avec vos jeux, au niveau de leur sociologie, leur âge, leurs styles de jeux, etc ?
PixelHeart : Notre cible est à notre image. Ce sont des trentenaires passionnés par le jeu vidéo et qui baignent dedans depuis l’enfance. Ils sont généralement amoureux des éditions physiques et encore plus des éditions limitées.
PSI : Quel est aujourd’hui l’axe de travail majeur de PixelHeart ? Par exemple, quelle place la PlayStation 5 occupe-t-elle à l’échelle de vos projets ?
PixelHeart : Nous avons deux axes principaux : les jeux rétro avec l’édition de nouveau jeux sur d’anciennes consoles (3DS, Wii U, GBA, etc.) et les jeux next gen avec l’édition de jeux sur PS4, Switch, Xbox ou encore PC. Concernant la PS5, nous serions ravis de pouvoir développer de nouveaux jeux sur cette belle plateforme, mais nous sommes actuellement quelque peu bloqués par l’impossibilité à accéder aux outils de développement de cette console.
PSI : La PS5 est venue avec son lot d’innovations technologiques, notamment via sa manette, la DualSense. Si projets next-gen il y a dans vos tuyaux, pensez-vous que certains useront de ces avancées pour renforcer l’immersion des joueurs ?
PixelHeart : Il est obligatoire pour nous de penser à l’avenir et notamment aux nouvelles technologies. Nous avons des tonnes d’idées qui étaient trop en avance sur les technologies connues jusqu’à présent, mais dorénavant nous pouvons venir à bout de celles-ci.
PSI : Dans votre rôle d’éditeur, bénéficiez-vous d’un « pouvoir » permettant de pousser/d’inciter les développeurs à utiliser de telles technologies dans les productions PixelHeart ? Cela fait-il partie du dialogue avec eux ?
PixelHeart : Nous préférons laisser le champ libre à nos développeurs afin de profiter de la totalité de leur créativité.
PSI : Il y a quelques temps, vous avez mis en vente un petit stock de cartouches SNES de Yoshi’s Island (le stock est épuisé, ndlr), comme ce fut le cas quelques mois auparavant avec F-Zero. D’où proviennent ces stocks et comment vous les procurez-vous ? Pourquoi des stocks limités : pour produire plus de jeux et plus de propositions, ou pour créer un sentiment de rareté ?
PixelHeart : Ce sont des stocks que nous avons depuis quelques années. Nous les avions gardés pour une occasion spéciale. L’occasion de faire plaisir à notre communauté en ayant l’opportunité d’acquérir un bien d’occasion à moindre coût. Nous avons fait le constat de l’envolée des prix sur marché « parallèle », donc nous avons voulu déroger à la règle de ce marché.
PSI : Est-il envisageable que vous ayez un jour un stock de jeux de patrimoine, en particulier sur PlayStation ?
PixelHeart : Tout peut arriver… !