Le succès du cinquième épisode de Persona aura permis à la saga de sortir d’un certain anonymat. La liste de spin-off et d’univers créés autour de Persona 5 auraient presque tendance à en faire oublier l’héritage des précédents jeux. Persona 3 a été un épisode fondamental dans la série, se dissociant de ses origines de dungeon crawler et premier jeu de l’équipe créative qui créera ensuite Persona 4, Catherine et Persona 5. Atlus a voulu remettre au goût du jour cet épisode fondateur avec un remake total, nommé Persona 3 Reload, qui a pour objectif de continuer l’extension et la démocratisation de la saga Persona. Voici notre critique.
Aux origines du Persona moderne
Avant de découvrir ce que vaut Persona 3 Reload, il convient de revenir un peu plus loin en arrière pour comprendre d’où vient Persona 3 et la série au global. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la jaquette d’un ancien Persona pour avoir un début d’indice sur les origines de la série avec la mention « Shin Megami Tensei: Persona ». Si ce nom à rallonge précédant le « Persona » ne parle pas énormément sauf aux amateurs de J-RPG, c’est parce qu’il s’agit d’une autre série de jeux qui n’a jamais réussi à sortir de sa niche.
Avant d’être une série à part entière, Persona était un spin-off de la gigantesque série des Megami Tensei (ou MegaTen pour les intimes). Persona s’est tellement démarqué que c’en est devenue une série à part entière. Les premiers Persona ont été conçus par des équipes ayant fait des MegaTen, permettant l’inclusion des fameux monstres typiques de Persona, mais qui proviennent bien à l’origine des MegaTen (petit coucou à Jack Frost qui est devenu l’emblème d’Atlus).
La création du 3ème Persona a été un tournant, avec l’arrivée d’une nouvelle équipe créative voulant se différencier des jeux précédents et de l’héritage MegaTen. En tête de gondole des créatifs, on retrouve Shigenori Soejima, directeur créatif, qui donnera une nouvelle identité visuelle à la série. Le second pilier de ce renouveau est Shoji Meguro, compositeur donnant un ton musical unique à chaque jeu canonique : il est notamment à l’origine du fameux Aria of Souls ou Burn My Dread.
A sa sortie sur PS2, « Shin Megami Tensei: Persona 3 » ne connaîtra qu’un succès d’estime malgré sa diffusion dans le monde entier, et avec des doublages et sous-titres en anglais. L’année suivant sa sortie initiale, Atlus sortira Persona 3 FES (nous avons volontairement retiré la notion de Shin Megami par souci de lisibilité, mais ce dernier était bien présent). Il s’agit d’une version augmentée et corrigée du jeu original incluant un nouvel épilogue. Une manière de faire qui sera reprise par la suite pour Persona 4 Golden ou Persona 5 Royal.
Finalement, le jeu ressortira sur PSP quelques années plus tard avec le nom Persona 3 Portable (P3P). Cette ressortie inclut la possibilité de faire tout le jeu avec une protagoniste féminine, permettant ainsi de jouer à une aventure quelque peu différente, renouvelant l’expérience globale. Néanmoins, quelques sacrifices dus à la puissance et au stockage de la PSP ont été faits, faisant de ce jeu une expérience un peu décevante avec un remplacement des phases d’exploration en journée par des écran fixes de visual novel et l’exclusion de l’épilogue de FES.
Dans les années qui ont suivi, l’univers de Persona 3 a été exploré avec tout de même une adaptation du jeu en quatre films d’animation, un jeu de rythme (Persona 3 Dancing in the Moonlight) et l’apparition des personnages de P3 dans d’autres spin-off tels que Persona 4 Arena et les deux Persona Q. Persona 4 Arena fait d’ailleurs office de suite officielle à Persona 4, mais surtout à Persona 3 !
A cause de l’âge du jeu et avec un univers étendu, il n’était pas évident de découvrir ou de se replonger dans Persona 3. La ressortie de P3P en 2023 n’y changea rien, le jeu ayant beaucoup de limites, surtout pour les standards actuels. Entre le Persona 3 original, P3 FES et P3P, la multiplicité des jeux racontant la même chose créera une confusion chez les joueurs arrivant en cours de route. Dès lors, une demande s’est créée pour une version définitive et complète de cette histoire.
C’est finalement en 2023 qu’Atlus va annoncer un remake de cet épisode majeur. Est-il enfin la version définitive tant attendue de l’aventure Persona 3 ?
Une formule déjà au point
P3 a été le premier Persona à inclure la formule maintenant bien connue du gameplay en deux temps. D’un côté, il sera demandé aux joueurs de suivre le quotidien du protagoniste en allant en cours et en pratiquant des activités extra-scolaires. Tandis que l’autre partie sera l’exploration de donjons avec un gameplay purement J-RPG.
Le but ici n’est pas de s’étendre sur l’histoire pour laisser un maximum de surprise, mais nous préférons tout de même débuter par un peu de contexte pour mieux comprendre le jeu, son gameplay et les ajouts du remake.
La cinématique d’introduction débute par la vue d’un étudiant dans le métro, plongé dans sa musique, écouteurs aux oreilles, lecteur MP3 au cou. Alors qu’il sort du métro et marche dans une ville s’apparentant à Kobe, une cloche sonne minuit et l’atmosphère s’assombrit. Une aura verte et morbide se ressent, des cercueils apparaissent à même le sol. Le jeune homme encore dans son monde musical continue son chemin vers un dortoir sans prêter attention à ce qui l’entoure. Il vient pourtant d’expérimenter l’heure sombre, une heure cachée de la plupart des humains, mais que lui et les autres membres de son dortoir sont capables de percevoir. Notre protagoniste sans identité sera accueilli à son arrivée par ses futurs camarades et il sera l’heure pour le joueur de choisir le nom de ce héros.
Après quelques apparitions étranges les nuits suivantes, l’une de ces heures sombres est plus agitée que d’habitude. En sortant de sa chambre, le jeune homme découvre avec stupeur que tous ses camarades sont au branle-bas de combat. En essayant de fuir les menaces qui semblent agiter le rez-de-chaussée, il se fait piéger sur le toit par des créatures noires, semblables à des ombres. Devant l’apparente menace, notre protagoniste sent alors un pouvoir s’éveiller en lui qui se manifestera sous la forme d’un Persona, une entité gravitant autour de lui, capable de terrasser ces ombres.
C’est après cette introduction qui nous jette dans le bain des enjeux de ce monde que le jeu débute réellement. L’étudiant que nous jouons devra jongler entre ses occupations le jour et combattre la menace que représentent les ombres la nuit.
Un Persona pour les gouverner tous
Durant les heures sombres, le héros et ses camarades de dortoir ont la mission d’aller explorer une tour immense. Celle-ci n’apparaît que durant cette période et est le cœur de l’invasion des ombres sur la ville. Cette tour appelée Tartare est un enchaînement d’étages générés automatiquement et aléatoirement chaque nuit. Comme tout bon RPG, vous allez contrôler une équipe de 4 personnes avec chacun ses spécificités. Junpei sera spécialisé dans les magies de feu, Yukari dans les soins alors que Aigis sera versé dans les attaques physiques. De plus, le protagoniste est quelque peu particulier, car il a la possibilité d’avoir plusieurs Persona qu’il peut collecter durant l’exploration du Tartare. Ces Persona peuvent même être fusionnés, permettant d’élaborer des stratégies pour ne jamais être démuni devant un ennemi.
L’élément le plus important lors des combats sera de trouver les failles de l’adversaire, trouver sa sensibilité élémentaire, que ce soient les attaques de feu, les épées ou bien l’électricité. Une fois les ennemis mis à terre, il sera possible de provoquer une attaque groupée puissante, concluant bien souvent tout affrontement. Il faudra donc jongler entre les affinités de vos Persona et la Persona unique de vos coéquipiers pour mener à bien votre exploration.
La nuit, votre but sera d’atteindre un étage le plus élevé possible du Tartare. Différents points de blocage nécessiteront d’attendre la prochaine pleine lune pour éliminer le boss bloquant votre progression. Il faudra s’entrainer sur les étages disponibles afin d’être prêt pour ces boss redoutables. Bien évidemment, il sera en plus difficile de farmer car vous devez tenter d’atteindre le point d’étape suivant du Tartare en le moins de nuits possible pour profiter de ce temps pour étudier ou faire un petit boulot.
Aujourd’hui ça sera quoi monsieur ?
La journée, les cours et les différentes activités seront l’occasion d’augmenter vos diverses caractéristiques. La plupart des journées débutent par les cours et ensuite par un choix d’activités une fois ceux-ci terminés. Il sera possible d’aller travailler au café du coin, jouer aux arcades ou bien prendre votre courage à deux mains et tenter le défi culinaire du restaurant de burger de la ville. Mais l’activité principale sera de tisser des liens avec vos camarades de classe, des marchands, des passants, etc. Certains de ces liens ne seront disponibles qu’à partir d’un certain niveau dans les caractéristiques, forçant le joueur à toujours garder un équilibre entre petit boulot, révisions, aller au Tartare et sortir faire des liens sociaux.
Les relations sociales sont représentées dans le jeu par des niveaux d’arcanes. Plus le niveau est élevé, plus le lien est fort et surtout, plus vous aurez d’avantages durant l’heure sombre. En effet, ces liens permettront de faciliter votre traversée de l’heure sombre via des boost de fusion de Persona par exemple. Ces liens sont sous la forme de discussion, celles-ci seront de plus en plus profondes au fur et à mesure que votre lien progresse. Ces petites histoires dans l’histoire sont particulièrement intéressantes et on se retrouve vite attaché à certains personnages voulant absolument passer l’après-midi avec lui, en espérant que votre lien social progresse !
Le jeu réussit donc à nous transporter dans ce monde où vous allez « juste » suivre le quotidien un peu particulier d’un étudiant et où chaque choix sera le vôtre. Le protagoniste est caractérisé par le fait d’être sans voix, sans nom et sans émotion pour être une représentation de vous-même en jeu.
Le difficile équilibre entre activités, liens sociaux, divertissement et combat dans le Tartare fait que l’expérience de chaque joueur sera différente et surtout jamais répétitive. Il est facile de s’imaginer qu’enchaîner les journées sera vite lassant, et pourtant le jeu nous emporte dans son monde et ses petits scénarios annexes, tandis que la magistrale musique nous transporte avec des sons entêtants et pourtant si entrainants.
Un quotidien bien rythmé
Ce n’est pas briser un secret que de dire que les bandes-son des Persona récents sont connues pour être remplies de thèmes restant gravés chez celles et ceux qui ont joué aux jeux. Persona 3 ne fait pas exception.
Le ton du jeu y est beaucoup plus sombre que les Persona qui ont suivi, sûrement un héritage des MegaTen. Pour autant Shoji Meguro, présent sur la série depuis le premier Persona, arrive à se renouveler avec une bande sonore qui colle parfaitement à la mode musicale chez les étudiants japonais durant la 2ème moitié des années 2000. Pour ce jeu, Meguro et la Atlus Sound Team ont composé des thèmes à la fois classiques et symphoniques, mais aussi des compositions se rapprochant plus du hip-hop comme la chanson p3ct004_01. Le créateur ne s’est jamais caché d’avoir beaucoup d’attaches musicales au jazz ou au rock. Meguro proposera donc une composition mélangeant des thèmes symphoniques avec du hip-hop et de l’électro pour un résultat résolument maîtrisé.
Equilibre parfait des genres
Pour aller au bout de son ambition, il faut se faire entourer. C’est pour cette raison que Meguro était accompagné sur le premier Persona 3 par Lotus Juice et Yumi Kawamura pour les thèmes les plus importants du jeu. Lotus Juice est un rappeur japonais qui participe énormément à l’ambiance hip-hop des thèmes musicaux, tandis que Yumi Kawamura est une chanteuse japonaise avec un timbre de voix particulier donnant tantôt une ambiance plus pesante, tantôt plus enjouée aux chansons du jeu quand la situation le veut. Pour donner une petite illustration du mélange des genres, voici le thème du premier boss, Deep Breath Deep Breath.
Tout ce propos est presque entièrement encore vrai pour Persona 3 Reload, le titre contient d’ailleurs bon nombre de thèmes culte réorchestrés provenant du jeu original. Cela va donc ravir les connaisseurs, tandis que les nouveaux pourront découvrir les musiques qui trottent dans la tête des joueurs de Persona 3 depuis 2006.
Alors que Meguro et Lotus Juice sont toujours présents pour les compositions de Reload, ce n’est pas le cas de Yumi Kawamura, qui a été remplacée par Azumi Takahashi. Les qualités vocales de cette chanteuse ne sont pas à remettre en question, mais c’est un peu étrange d’entendre des thèmes écoutés des centaines de fois avec une nouvelle prestation vocale. Selon Atlus, ce changement de casting musical serait pour insuffler une nouvelle identité au jeu et il est vrai que cette nouvelle chanteuse se débrouille très bien sur les nouveaux thèmes qui lui sont proposés. La véritable raison pourrait être malheureusement que la chanteuse originale accuse un âge avancé et son timbre particulier commencerait à ne plus être ce qu’il était. Néanmoins, il est impossible de ne pas prendre de plaisir sur nouvelles compositions magistrales chantées par le maître Lotus Juice et la fabuleuse Azumi Takahashi :
Un remake pour remettre les pendules à l’heure
L’industrie actuelle connaît différents types de remake : des remakes qui redynamisent d’anciens classiques avec des standards actuels (Resident Evil) et d’autres se rapprochant plus d’une relecture (Final Fantasy VII). Ce Persona 3 Reload fait partie de la première catégorie. La P-Team d’Atlus a repris toutes les bases du jeu PS2 et a créé un nouveau jeu, fort de leur expérience sur les Persona suivants. Pour caricaturer, on pourrait dire qu’il s’agit de Persona 3 dans le moule de Persona 5. L’idée d’Atlus ici est très claire, rendre Persona 3 jouable et agréable aux nouveaux joueurs ayant découvert la série récemment avec le 5ème épisode.
Bleu c’est bleu, il y a de l’espoir
La première chose qui saute aux yeux en lançant Persona 3 Reload est son nouveau « look » : la stylisation à l’extrême des menus et tout élément à l’écran permet de s’immerger dans l’esprit du personnage perdu dans un océan bleu, plongé en pleine introspection… Le jeu original était déjà très stylisé avec un barillet qui servait de choix d’action dans les combats, mais ici, tous les potards ont été poussés à l’extrême et l’interface utilisateur n’a jamais été aussi belle.
Le jeu étant un remake total, l’ensemble des modèles de personnages et les décors ont été refaits. Finis le style SuperDeformed du jeu PS2. Désormais, les proportions des personnages sont respectées. Les décors ont intégralement été revus et sont bien plus vivants et plus grands que dans le jeu original. Pour autant, ces derniers manquent toujours un peu de vie et de détails. Les équipes de développement ont sûrement voulu rester proches du matériau original, quitte à ne pas interpréter et rester (trop) sage. De plus, les décors manquent de spatialisation de la lumière. Sur PS5, le jeu dispose par exemple de Ray Tracing, mais l’intérêt en est très limité et n’est visible que pour le reflet des personnages sur les miroirs ou certains matériaux.
Il est aussi assez courant de voir de petites zones où les décors sont très simples voire bâclés, en particulier les décors événementiels qui font un peu tache vis-à-vis du reste de l’expérience. Persona 3 Reload n’est que le second jeu d’Atlus sur Unreal Engine 4, et le premier pour la saga Persona sur ce moteur. Il se peut donc qu’utiliser un nouveau moteur graphique, conjugué au temps de développement n’ait pas permis aux développeurs de tout intégrer de la meilleure manière.
Qui veut du Tartare ?
Pour finir sur la partie purement graphique de Persona 3 Reload, il y a aussi eu un énorme travail sur le Tartare. Dans le jeu original, le Tartare réutilisait globalement le même étage en boucle en changeant de couleur et de forme, indiquant des nouvelles zones. Dans ce remake, on retrouve encore le côté un peu simple des étages du Tartare (génération procédurale oblige) mais pour autant chaque zone du Tartare est bien différenciée avec une ambiance propre et un décor vraiment différent entre chaque grande zone de la montée.
En restant sur le sujet du Tartare, pas mal d’améliorations, dites de « Quality of Life », ont été faites avec notamment la possibilité de contrôler les quatre membres de votre équipe durant les combats. Il est fou de se dire qu’à l’époque du P3 original les trois autres membres de votre équipe étaient uniquement contrôlables par l’IA, rendant certains combats plus difficiles que nécessaire. Un nouvel ajout stratégique est apparu sous la forme d’une attaque spéciale appelée Théurgie, qui permet de se sortir de certaines situations compliquées avec une attaque surpuissante ou un boost de statistiques. L’autre ajout intéressant de ce remake et qui rendra la traversée du Tartare beaucoup plus agréable, est la capacité de courir dans les étages, ajoutant un petit degré de stratégie dans l’ouverture des coffres et l’esquive des ennemis.
Pour les indécis ou ceux qui aiment bien changer de membres de leur équipe régulièrement, une nouvelle fonctionnalité du Tartare permet aussi d’égaliser le niveau de vos personnages sous la forme d’un événement aléatoire. Pour finir, un dernier type d’événement aléatoire dans le Tartare a été ajouté sous la forme de mini arènes optionnelles nommées Porte Monade avec un ou plusieurs ennemis très puissants, mais donnant des récompenses à la hauteur du challenge.
Y’a pas de fatigue qui soit !
Les joueurs de Persona 3 se rappellent sans doute de la fameuse fatigue que les héros pouvaient avoir après une nuit dans le Tartare. Désormais, c’est chose révolue et pour compenser, les équipes d’Atlus ont ajouté de nouvelles activités à faire, notamment dans le dortoir en laissant la possibilité de cuisiner, jardiner ou regarder la télé avec des membres du groupe, même ceux qui n’ont pas de lien social. Par ailleurs, les discussions durant les liens sociaux sont désormais entièrement doublées à l’image du reste de l’aventure principale. Le jeu laisse le choix entre le doublage japonais ou le nouveau doublage anglais, remplaçant l’unique doublage anglais présent sur PS2, sans oublier que Persona 3 Reload est entièrement traduit en français dans le texte !
Ce nouveau remake est aussi l’occasion d’avoir une toute nouvelle cinématique d’introduction, ainsi que l’ajout de quelques séquences animées. Néanmoins, la quantité de scènes animées est vraisemblablement inférieure aux versions précédentes de P3, car elles sont remplacées par des cinématiques avec le moteur du jeu. Comme évoqué au tout début de ce chapitre, ce remake ne touche à rien du déroulement de l’histoire, mais vient ajouter quelque petits dialogues ou séquences en plus pour mieux caractériser certains personnages, notamment les antagonistes.
La redécouverte d’un classique du J-RPG
Les personnages et les situations sont toujours aussi attachants et l’histoire reste extrêmement prenante même en connaissant sa conclusion à l’avance, tant le chemin a été amélioré avec ce remake. Le plus gros « problème » du jeu est qu’il utilise Persona 3 comme base et non pas les versions améliorées sorties par la suite avec du contenu supplémentaire. Persona 3 FES ajoutait un épilogue de 30 heures. Persona 3 Portable proposait une version alternative du scénario avec 60 heures de plus. C’est donc dommage d’avoir mis de côté ces éléments, même si des rumeurs indiquent que l’épilogue serait proposé dans le futur en DLC. Néanmoins, cet épilogue non nécessaire à la compréhension du jeu aurait pu être ajouté, même de manière succincte, dans l’intrigue.
Au global, ce Reload délivre donc une nouvelle expérience au goût du jour pour un Persona 3 qui était un peu mis de côté malgré ses qualités. Tous les ajouts de « Quality of Life » rendent le jeu beaucoup plus agréable à jouer et retirent certains éléments archaïques de l’époque PS2. L’aventure tiendra en haleine les nouveaux comme les anciens joueurs pendant au moins une soixantaine d’heures. Des nouvelles mécaniques de gameplay ainsi que des nouvelles activités seront constamment ajoutées jusqu’à la dernière ligne droite du jeu, coupant court à toute sorte de monotonie et créant une aventure vidéoludique mémorable.
CONCLUSION
Persona 3 Reload
Persona 3 Reload est la meilleure manière de jouer à cet épisode fondateur de la saga. Les nombreux ajouts et ajustements font de ce remake une expérience inoubliable pour les nouveaux comme les anciens joueurs. Si cette nouvelle itération n'est malgré tout pas la version ultime de cette histoire remaniée plusieurs fois au fil des années, ne boudons pas notre plaisir et profitons de ce chef d'oeuvre du J-RPG remis au goût du jour. Comme il est coutume dire : c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe !
LES PLUS +
- Histoire intéressante et pleine de rebondissements
- Liens sociaux tout aussi intéressants que l'histoire principale
- Nouvelles activités sympathiques
- Énormément d'ajouts de Quality of Life
- Les musiques réorchestrées
- Textes intégralement en français
- 60 heures de jeu minimum, un sacré morceau !
- Compatible avec les astuces et aides au jeu sur PS5
- Retour arrière possible après un mauvais choix
LES MOINS -
- Décors parfois en deçà du reste
- Moins de cinématiques animées
- N'intègre pas les contenus de P3 FES ni P3P
- Certains thèmes musicaux moins marquants
- Non compatible avec l'indicateur de progression des trophées sur PS5
- Quelques erreurs de traduction en français