Après l’echec du battle royal dynamique et innovant Darwin Project, Scavengers Studio revient sur le devant de la scène avec une proposition diamétralement opposée à travers Season : A letter to the future. Présenté pour la première fois lors des Game Awards 2020, le titre a immédiatement tapé dans l’œil des joueurs en proposant une ambiance dépaysante et poétique distillée à travers son trailer d’annonce. Deux ans après, le titre sort sur PS4, PS5 et PC avec des promesses ludiques de plus en plus rares.
Le souvenir au centre du jeu
Dans Season : A letter to the future, vous incarnez une jeune femme qui part à l’aventure alors que le monde doit connaître un bouleversement. Le monde a en effet connu plusieurs ères, appelées « saisons », et nous sommes au crépuscule de l’une d’entre elles. La quête de votre personnage consiste alors à collecter et faire perdurer des souvenirs, afin de les transmettre aux générations futures. À l’aide de votre vélo, vous arrivez à la vallée de Tieng est c’est à partir de là que la magie s’opère. Vous êtes immergés au sein de cette grande zone ouverte dans laquelle vous côtoierez des personnages atypiques. Vous croiserez également des sculptures, des sons, et des objets d’art, ou encore la flore, qui ne demandent qu’à raconter leurs histoires.

À vous de décider à travers votre exploration ce que vous souhaitez retenir et faire perdurer. Pour cela, vous avez à votre disposition un journal, alimenté par les différentes photos ou enregistrements sonores que vous choisirez d’y inscrire. Le jeu vous demande donc de prendre le temps de la découverte, car votre responsabilité est grande : vous écrivez littéralement l’Histoire.
Une magie sabotée par la technique
La direction artistique n’est pas en reste et Scavengers Studio nous offre là l’une des plus convaincantes de ces dernières années. Bien entendu il ne s’agit que d’un avis subjectif, mais la manière dont Season a su retranscrire ses thèmes depuis la mélancolie, la poésie, jusque la peur ou l’espoir pour l’avenir, est remarquable. Rares sont les jeux qui mettent en avant une narration environnementale poussée. Season s’y essaie, et souvent avec brio. Des graffitis, des sculptures, ou encore des débris viennent apporter des éléments d’information au joueur. De nombreux dialogues sont également disponibles (parfois trop longs il est vrai) et apportent des informations supplémentaires en se plongeant dans les souvenirs du personnage principal ou d’un autre protagoniste.

Si l’intention est louable, la forme peine malheureusement à suivre, en dehors de la direction artistique. Les dialogues sont simplement affichés dans des bulles afin d’éviter le travail de synchronisation labiale, ce qui provoque parfois un décalage entre ce qui est affiché et ce qui est prononcé. De plus, ces dialogues sont présentés sous forme de cinématiques et nous avons rencontré à plusieurs reprises des bugs lors de transitions pour revenir au jeu (problème de fondu ou images parasites). Plus gênant, c’est lors de l’exploration à vélo que se présente une autre frustration. Le rythme de l’exploration est, en effet, trop souvent haché par des bugs de collisions. Vous pouvez vous retrouver coincés plusieurs secondes parce que vous avez voulu descendre une marche de 30 centimètres hors de la route, alors que sur route le problème n’existe pas. Chaque mur invisible, ou même le moindre obstacle sur votre chemin, arrêtera votre personnage et il descendra alors de sa bicyclette.
Un gameplay simple et une DualSense qui change tout
Le gameplay va droit au but dans Season. Les touches d’actions vous permettront principalement de sélectionner votre appareil photo ou votre microphone pour capturer vos meilleurs souvenirs. Ces deux seules mécaniques font que le jeu reste tout de même très simple et ne cherche aucunement à vous mettre en difficulté. Tout est lié à l’exploration, à votre voyage. Nous avons évoqué certains défauts du déplacement à vélo, mais si vous y jouez sur PS5 ou sur PC à travers une DualSense, alors nouvel élément entre en jeu et peut faire pencher la balance. Les gâchettes adaptatives sont ici essentielles, selon nous, pour avoir la meilleure expérience possible sur Season. Rares sont les jeux au sein desquels la DualSense permet un apport aussi important dans l’immersion. Non seulement vous ressentez sous les paumes de vos mains le type de sol que vous parcourez à travers le retour haptique, mais vous avez également les gâchettes adaptatives qui se raffermissent lorsque vous roulez sur une côte. Après avoir fait l’essai de désactiver ces options, le jeu n’est clairement plus le même tant l’immersion dans l’exploration s’en retrouve appauvrie.
Enfin il faut noter que le jeu propose une version anglais mais aussi une version française. Pour information cette dernière est une version française québécoise (la comédienne est identique entre la VF et la VO), et de notre point de vue, nous vous conseillons d’opter pour la version anglaise sous titrée.
CONCLUSION
Season: A letter to the future
Season: A letter to the future est un vent de fraicheur et apporte de la diversité au milieu de productions qui se ressemblent bien trop souvent, et qui peinent à renouveler leurs formules. Ici, Scavengers Studio vous propose une expérience reposante et vous invite à l'exploration ainsi qu'a une réflexion profonde aussi bien sur votre histoire personnelle que sur le devoir de mémoire. Dommage que la proposition se retrouve sabotée par une technique peu maitrisée mais compréhensible compte tenu de la taille du studio.
LES PLUS +
- La direction artistique
- L'ambiance reposante après avoir joué Callisto Protocol et un Dead Space
- Une narration efficace
LES MOINS -
- La technique perfectible
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