Près de 10 ans après la sortie du dernier opus, en omettant GT Sport, la populaire simulation automobile fait son retour avec Gran Turismo 7. La proposition se veut chic, authentiquement passionnée et centrée autour d’un Café exquis. Alors est-ce vraiment le retour du roi ? Découvrez notre avis après plus de 30 heures de jeu dans ce test réalisé sur PS5 par un néophyte de la simulation automobile.
Un Gran Turismo grand public ?
Commençons donc par le commencement : à qui s’adresse Gran Turismo 7 ? Avons-nous entre les mains un jeu grand public ou s’adresse-t-il exclusivement à un public averti, passionné de l’automobile ou de la simulation ? Le ressenti est très clair dès les premières minutes. Polyphony Digital tend les bras à tous les types de joueurs. Que vous n’ayez jamais joué à un jeu de course ou que vous recherchiez les défis les plus extrêmes, vous pourrez personnaliser votre expérience de manière très poussée. Pour contrôler la direction des véhicules, vous avez par exemple une multitude d’options : vous pouvez faire le choix d’utiliser le joystick, le pavé directionnel, la manette DualSense comme volant, ou encore un volant d’une marque tiers. Afin de se rendre accessible au plus grand nombre, trois profils sont prédéfinis pour déterminer le type de contrôle. Vous trouverez également trois niveaux d’aide à la conduite et trois niveaux de difficultés appliqués au mode « Courses Mondiales ».
Bien entendu, quelles que soient les options choisies au début de votre partie, il vous sera toujours possible de modifier et ajuster avec finesse votre expérience à tout moment. Les joueurs présentant des handicaps moteurs, auditifs ou visuels pourront faciliter leur prise en main du titre à travers ces options. Le mode Permis pourra cependant présenter un obstacle pour ces joueurs car le niveau de difficulté choisi n’est pas appliqué, tous les joueurs étant logés à la même enseigne. Pour plus d’informations sur l’accessibilité du jeu pour les joueurs présentant des handicaps moteurs, visuels ou auditifs, nous vous renvoyons vers le test de nos confrères de chez Capgame.
Vous reprendrez bien une dose de Café ?
Rentrons dans le cœur de ce qui sera le centre de votre aventure dans Gran Turismo : le Café. Se déroulant littéralement dans un café, le propriétaire des lieux, Luca, vous guidera à travers des activités thématisées appelées « menu ». Excellente idée et parfaitement mise en pratique, le mode est très addictif. La progression est très bien travaillée à travers des thématiques, des voitures et des circuits différents qui vous amènent naturellement à faire évoluer votre conduite. À chaque menu complété, Luca et d’autres spécialistes vous apporteront des informations historiques sur la thématique en question. Et après chaque menu complété, la première phrase qui vous viendra à l’esprit sera « allez, encore un autre ? ».
C’est également via le Café que vous débloquerez des modes de jeu supplémentaires, des voitures qui alimenteront votre garage, et des « tickets de roulette » qui vous offriront une récompense aléatoire. Ce dernier élément est à notre avis plutôt dérangeant… En effet, lorsque vous souhaitez activer ces tickets, une animation s’affichera ressemblant à une roulette de casino. Nous pourrions nous attendre à ce que la récompense soit donc déterminée aléatoirement mais il n’en est rien. La mécanique de récompense est basée sur des probabilités dont seul Sony à la connaissance. En effet, les développeurs ne sont pas tenus de publier ces probabilités car il n’est pas possible d’acheter des tickets de roulettes avec de l’argent réel. Cette mécanique, bien que trompeuse, n’est donc pas un moyen direct de provoquer un achat compulsif de crédits. Cependant d’autres mécaniques que nous détaillerons plus tard dans ce test sont à notre sens plus problématique.
Un titre généreux…
Si le Café est le centre de votre aventure, d’autres modes de jeu bien pensés peuvent venir compléter votre expérience. Le permis par exemple vous permet de progresser dans la maîtrise de votre véhicule avec des exercices variés et chronométrés. Si les premiers permis sont plutôt abordables, les suivants sont bien plus complexes. Et pour tous les compléter, cela vous demandera nécessairement une grande dose d’apprentissage et de pratique pour les néophytes de la simulation, notamment si vous souhaitez décrocher les trophées Or qui vous offriront une voiture spéciale. Le mode Missions vous permettra de relever des défis plus corsés afin de vous dépasser. Nous vous conseillons d’essayer tous ces modes car ils sont la clé vous permettant de progresser et de briser les plafonds de verre que vous pourriez rencontrer durant votre aventure. Enfin, le Musée offrira aux plus passionnés l’occasion de découvrir ou redécouvrir l’histoire des marques les plus prestigieuses. Petit bémol cependant : une fois le Musée débloqué, vous aurez accès à toute l’encyclopédie disponible et une telle masse d’informations peut rebuter le néophyte. Nous aurions préféré que l’histoire des marques soit débloquée au fur et à mesure de notre avancement via Le Café, étant donné que les menus sont déjà thématisés.
… avec une technique douteuse
La technique de Gran Turismo 7 fait beaucoup parler. Titre splendide selon certains, à peine digne de la PS4 pour d’autres, peu de jeux ont autant clivé sur ce point. Selon nous, la vérité est multiple : oui, Gran Turismo 7 peut parfois être le plus beau jeu de simulation n’ayant jamais existé, comme il peut parfois être dépassé par des titres sortis il y a 5 ans ou plus. En effet, le mode photo, le replay, et le mode Scapes sont sublimes de réalisme. Les détails sont poussés au maximum, le ray tracing est présent (si l’on choisit le mode résolution) afin d’améliorer les éclairages et les ombres. Les clichés pris dans ces modes peuvent être éblouissants et permettent de nombreuses retouches. Cependant, les graphismes que vous aurez en course seront drastiquement différents. Les détails sont réduits, le ray tracing n’est plus de la partie, la qualité des textures est très bonne si votre regard reste fixé sur la piste mais très mauvaise si vous osez lever les yeux vers l’environnement qui l’entoure. Et si certaines pistes sont plus agréables à l’œil que d’autres, celles qui contiennent de la végétation sont très certainement celles qui noircissent le plus le tableau. Non, hormis dans les modes photos (qui seront l’essentiel des visuels que vous retrouverez sur les réseaux sociaux), Polyphony Digital n’a pas réussi à offrir un niveau esthétique digne de cette nouvelle génération de console. L’explication pourrait provenir des modes de jeux présents : les 2 proposent une présentation en 4k et 60fps. Avec un mode ambitionnant une résolution native moins élevée, les équipes de Kazunori Yamauchi auraient peut-être pu fournir une présentation plus agréable dans certains circuits.
Quant à la météo, les effets ressentis lors de la conduite sont extrêmement bien retranscrits, notamment lorsque la pluie tombe. Vous pouvez commencer une course avec un temps nuageux, puis quelques gouttes de pluie atteignent la piste et cette dernière sèche de manière très réaliste, ce qui demande une attention particulière à avoir sur les zones mouillées et sèches de la piste. Enfin, toujours dans la technique, il faut relever l’excellente utilisation de la DualSense. Qu’il s’agisse des retours haptiques qui vous indiquent sur quelle surface vous roulez ou les gâchettes adaptatives qui claquent si vous freinez trop fort après avoir désactiver l’ABS, nous avons là une des meilleures exploitations de la DualSense. Côté audio, si la BO est excellente dans sa variété alliant titres iconiques et nouvelles productions, nous n’avons pas été conquis par l’utilisation de l’audio 3D pourtant très mis en avant. De même, les sons des voitures auraient gagné à être plus marquants, nous avons trouvé que les voitures manquaient de personnalité sur ce point.
Un jeu service miné par des choix malvenus
Oui, Gran Turismo 7 est vendu au prix conseillé de 79,99 € et possède tout de même des microtransactions. Si cela peut choquer certains, nous comprenons que, pour des jeux nécessitant le paiement de licences à d’autres marques, cela soit nécessaire pour garantir la longévité du titre. Nous avons eu l’exemple de Forza Motorsport 7 sur les consoles Xbox, ne proposant pas de microtransactions, qui a du être retiré de la vente par manque de financement pour renouveler ses licences. Cependant, le prix des crédits achetables en jeu laisse perplexe. Si acheter une Renault Clio ne risque pas de vous faire mal au portefeuille, certaines voitures coûtent extrêmement cher. La voiture la plus chère que nous ayons vue coûte 12 000 000 de crédits. Sachant que 2 000 000 de crédits sont vendus à 19,99 €, cela vous coûtera donc 120 € pour vous offrir la Jaguar XJ13 de 1966. Si peu de voitures atteignent ces tarifs mirobolants, beaucoup vous demanderont entre 20 € et 40 €.
Les prix ont été multipliés environ par 10 si l’on prend GT Sport comme point de comparaison. Et comme si cela ne suffisait pas, une autre mécanique est présente : les invitations. En effet, dans le mode Brand Central, vous trouverez une multitude de véhicules à vendre, avec la spécificité d’être produites après 2001. Pour acheter un de ces véhicules, vous devrez avoir « la chance » d’obtenir une invitation qui sera offerte si vous jouez régulièrement. Si vous êtes chanceux, vous aurez donc une invitation pour acheter un modèle de voiture spécifique. Sachant que cette invitation a une durée limitée de 15 jours, vous êtes donc fortement encouragé à acquérir ce véhicule rapidement, en espérant que vous ayez les crédits nécessaires. Ne pouvant pas revendre de véhicule, vous avec 2 choix : opter pour le farm intensif afin d’acheter le véhicule dans le temps imparti, ou passer à la caisse… Nous trouvons cette mécanique injuste pour le joueur et nous regrettons particulièrement l’impossibilité de vendre ses véhicules comme cela était possible dans les anciens opus.
CONCLUSION
Gran Turismo 7
Très attendu après un GT Sport peu apprécié des joueurs, Gran Turismo 7 saura conquérir le cœur de ceux qui recherchent une excellente simulation automobile. L'ambiance chic, feutrée et la passion qui ressort du titre lui donne un charme indéniable que personne ne pourra lui enlever. Si la qualité de la simulation et les sensations de conduite ne sont pas non plus discutables, nous regretterons le manque d'efforts faits sur la présentation visuelle lors des courses ainsi que certains choix sur son modèle économique.
LES PLUS +
- La progression à travers un Café addictif
- Le mode photo et le mode Scapes, tous deux magnifiques
- Le plaisir intense de conduite
- L'exploitation de la DualSense
- L'impact de la météo sur la conduite
LES MOINS -
- La présentation visuelle de certains circuits
- L'intelligence artificielle trop prévisible, en attendant GT Sophy ?
- Certaines voitures trop chères
- L'audio 3D très peu perceptible (voir pas du tout)
Les développeurs de GT ont kiffés red dead online à ce que je vois : Impossible de vendre nos véhicules 😂
C’est aberrant de voir de grandes licences tombaient dans les microtransactions abusives.
L’économie du jeu doit être fortement impactée 😕
Pas motivé de me lancer dessus.