Fruit d’un partenariat entre Koei Tecmo et la Team Ninja, Rise of the Rōnin est l’exclusivité PS5 qui vient clore le premier trimestre de PlayStation, qui entame de manière assez forte l’année 2024 finalement. Mi-janvier, nous avions le droit au remaster de The Last of Us Part II. Et depuis février, vous êtes sans doute plongés dans l’open world de Final Fantasy VII Rebirth ou la galaxie de Helldivers 2.
En plus des promesses de ce nouveau titre de la Team Ninja, qui vend un univers vaste, une histoire prenante et une action toujours aussi mordante (en témoignent les précédents jeux des développeurs), nous passerons au crible le monde de Rise of the Rōnin. Dans sa structure, son level design, ses activités mais aussi et, tout simplement, via notre progression en son sein. Ce qui nous permettra, au moins en partie, de répondre à l’interrogation présente sur de nombreuses lèvres : à la croisée des genres et influences, Rise of the Rōnin est-il le candidat parfait pour séduire des joueurs PS5 déjà servis en aventures japonaises avec Ghost of Tsushima, mais cette fois avec une nouvelle épopée au cœur du Japon de l’ère Edo ?
Après une première cinématique de mise en bouche plutôt convaincante, nous voilà devant l’interface de création de personnage, incontournable pour nombre d’aficionados du genre Action-RPG. Celle-ci ne déroge pas à la règle, et fourmille d’options de personnalisation, cela peut possiblement vous « effrayer » ! Des boucles à la pointe des cheveux aux 34 types de sourcils, le titre est plus que généreux pour les adeptes de ce type d’exercice. Vous n’aurez qu’à prendre votre pied dans la customisation des deux lames secrètes incarnées dans le jeu, ou passer rapidement cette phase qui n’est pas forcément au goût de tous les joueurs et joueuses. Voici tout de même un florilège d’images, pour le plaisir et le sens du détail…
Une fois vos lames jumelles personnalisées à souhait, le jeu vous accueille au milieu du dix-neuvième siècle, dans un contexte particulier pour le pays du Soleil Levant, puisque celui-ci se retrouve forcé et contraint d’ouvrir son marché aux puissances occidentales. Des canonniers américains « envahissent » les terres japonaises, rejoints par les anglais ou encore les français et leur fameuse école militaire. La culture japonaise est justement mise à l’honneur tout au long de l’aventure proposée par Rise of the Rōnin, notamment via l’encyclopédie du jeu. Grâce aux informations disséminées dans cette rubrique du menu, on comprend mieux l’importance des célèbres cerisiers aux fleurs blanches et roses, on découvre le surnom donné aux navires occidentaux (les « navires noirs ») lorsque ceux-ci sont entrés au Japon dès la fin du XVIe siècle, et plus encore. Le jeu recèle d’informations en tous genres sur les lieux et époques au sein desquels il prend place. Aux joueurs d’être curieux, s’ils le souhaitent, car ils ne manqueront pas d’éléments à lire et éventuellement retenir.
Incarnez un samouraï sans maître
Mais revenons au contexte dans lequel nous sommes plongés en tant que joueur. Nous incarnons un(e) rōnin, autrement dit un samouraï solitaire, qui bien souvent désertait son maître ou subissait la mort de ce dernier, se retrouvant alors privé d’allégeance. Ce rōnin a un frère ou une sœur de lame, qui a grandi avec lui. Le lien entre ces deux, qualifiés de « lames jumelles », est indéfectible. Vous constaterez par vous-même qu’en dépit de parcours divergents, leurs histoires ne cessent de s’entremêler. Les équipes derrière Rise of the Rōnin se servent d’ailleurs de cette filiation pour construire un prisme de contrastes, et une dualité intéressante mais malheureusement sous-développée à travers le récit du titre. Un récit conflictuel, puisqu’il se déroule au moment de la guerre de Boshin, qui était alimentée par une nette opposition entre le shogunat et les forces anti-shogunat.
Que vous soyez plus attiré par le shogunat ou l’anti-shogunat, vous ne pourrez jamais complètement être dans l’un des deux « camps » car le joueur est amené à se familiariser et collaborer avec un maximum d’acteurs et protagonistes de ces groupes. C’est un premier regret que l’on peut formuler autour de l’expérience à choix limités proposée par la Team Ninja X Koei Tecmo. Toutefois, on réalise après plusieurs dizaines d’heures qu’il y a des enjeux scénaristiques justifiant tantôt le rapprochement, tantôt l’éloignement de ces deux factions. Si vous avez assidûment suivi la campagne de communication autour du lancement de Rise of the Rōnin, vous avez peut-être déjà compris que durant votre périple, vous rencontrerez de nombreux personnages (nous y reviendrons) et pourrez orienter la tournure des conversations avec ces derniers par un système de dialogues multi-choix assez basique. Plus intéressant, vous pourrez parfois choisir vers quel camp vous tourner face à un événement à venir. En réalisant certaines missions sous l’égide du groupe pro-shogunat, vous risquez d’influencer la mise en place d’un traité au sein du Japon ou d’accélérer, voire provoquer, la mise à mort d’un personnage principal. Malheureusement, ce pouvoir décisionnel reste trop léger pour parler d’une liberté de choix fondamentale. Nous restons sur les rails du scénario écrit par les équipes, rarement surpris ou exaltés par les conséquences d’un de nos choix.
Le système d’allégeance, central selon les développeurs, est quant à lui presque plus intéressant. Comme dans tout bon RPG, nous pouvons nouer différents types de relations avec les personnages croisés régulièrement (ou non) au sein du monde de Rise. La « romance » est même envisageable, via les faveurs, mais ici nous voulons surtout vous faire part de l’intérêt de créer des liens d’amitié ou d’inimitié avec les personnages historiques rencontrés. Ceux-ci influenceront le déroulement de l’histoire, à une échelle variable, mais renforcer vos liens permet surtout de se rapprocher de quelques protagonistes. En termes d’immersion et de plaisir pris dans l’univers de Rise of the Rōnin, cet investissement nous semble essentiel. Puisque si l’histoire du jeu se laisse suivre, ce sont bien vos préférences et votre attachement envers un(e) tel(le) ou un(e) tel(le) qui joueront sur votre appréciation des différents rebondissements. Cette précision est d’ailleurs à mettre en relation avec un défaut du jeu qui réside dans sa grande quantité de personnages. Il y en a définitivement trop et on peut vite s’y perdre en tant que joueur. Les modèles 3D se confondent, les coupes de cheveux se répètent, il est donc parfois bien difficile de (re)situer les protagonistes. Heureusement, les archives encyclopédiques et le système d’allégeance sont là pour nous aider…
La construction et l’évolution de l’histoire nous rappelle, en termes de mécaniques et dans une certaine mesure, la structure d’un jeu de société comme Le Dilemme du Roi (IELLO, 2020).
Des engrenages ludiques qui n’ont rien à envier au taylorisme
Nous sommes parfois tentés, en tant que joueur, d’aller d’un côté et de l’autre, vers le shogunat et l’anti-shogunat… simplement pour découvrir l’issue des différentes voies empruntables. Si cela est impossible dans un premier temps, vous débloquerez assez rapidement le « testament spirituel » grâce auquel nous pouvons revisiter des zones fréquentées plus tôt dans l’aventure, retrouver des personnages défunts et refaire des missions, en modifiant les choix, ce qui remaniera les embranchements scénaristiques permettant de réécrire l’histoire. Ce système de testament spirituel est une fonctionnalité bienvenue dans Rise of the Rōnin, comme tant d’autres que nous ne détaillerons pas nécessairement dans cette critique.
En revanche, nous nous devons de souligner une certaine lourdeur propre au jeu qui bénéficie autant qu’il pâtit de sa longue liste d’icônes et systèmes. Lien de zone, transfert de lien, testament spirituel (présenté juste avant), chiens pèlerins, flambée de ki, karma : bref, vous avez saisi l’idée. Ces nombreuses appellations et systèmes ludiques sont égrenés au fil des heures, après nous avoir quelque peu assommé lors du premier contact bien sûr. Nous en ressortons avec une agréable sensation de maîtrise, évidemment, après plusieurs dizaines d’heures de jeu, mais il n’est pas toujours simple de prendre ses marques dans un titre qui se veut au premier abord aussi riche (et parfois compliqué, osons le dire).
Dans toute cette machinerie, compliquée mais plutôt bien huilée, s’il y a bien un menu dans lequel il faudra perdre prendre du temps, c’est celui des « Stats » (autrement dit, l’onglet dédié aux équipements de votre rōnin). Véritable pierre angulaire du titre, c’est via ce menu que vous pourrez régulièrement changer d’armes, de gants, de chaussures ou d’objets de soin. Évidemment, Rise of the Rōnin vous poussera à « comboter », car au-delà d’une esthétique de personnage cohérente, quoi de plus fort qu’une tenue de samouraï légendaire complète. Vous pourrez donc personnaliser vos équipements à l’extrême, mais aussi perfectionner vos techniques de combat et en débloquer de nouvelles, notamment via les liens créés avec des personnages pratiquant divers styles de combat. Tout est savamment réfléchi dans ce jeu et c’est réellement appréciable car cela renforce le plaisir manette en mains. Cependant, les nombreuses options de gameplay du jeu montrent aussi leur limite, surtout en termes d’ergonomie lors des combats.
Les équipes derrière ce titre ont décidé d’offrir la possibilité de passer d’un style de combat à l’autre dans le feu de l’action. C’est un choix intelligent puisqu’avec la grande variété d’armes jouables (katanas, fusils à baïonnette, épées doubles, lances, fusils, pistolets, sabres…), changer de style face aux ennemis renouvelle grandement le rythme lors des combats, à la manière des postures de Nioh (autre licence de la Team Ninja). La contrepartie se trouve dans les manipulations plus ou moins fastidieuses à réaliser entre deux coups de lames. C’est à ce niveau que l’ergonomie laisser un peu à désirer. Utiliser un soin, appuyer sur R1+↓ pour changer d’arme de poing, L1 pour mettre sa garde, R1+joystick gauche pour modifier son style de combat puis R1+triangle pour activer une compétence martiale : vous devez sans doute commencer à percevoir la gymnastique, qui n’est pas celle d’un jeu de versus fighting, mais qui pourra déjà vous faire suer.
En matière de gameplay, le jeu nous livre sa plus belle étoile, tout au moins son shuriken le plus affuté. Après des productions telles que Nioh 2, Ninja Gaiden ou récemment Wo Long: Fallen Dynasty, tous les joueurs sont en droit d’attendre rien de moins qu’une certaine expertise, pour ne pas dire une excellence. Notre bilan est clair, le gameplay pourrait se résumer en trois mots : variation, intensité et démembrement. Passer du combat à distance au corps à corps a rarement été aussi jouissif et maîtrisé. Le fait d’être confronté à des adversaires sensibles à différents styles de combat permet aussi de forcer le joueur à varier ses postures, on ne peut s’ennuyer lors d’une opposition 1v1 ou 1vX. Le jeu performe d’ailleurs particulièrement dans les duels, où l’on peut mieux réfléchir et poser ses mouvements. Notez que le « contre éclair » (encore une appellation pour un système de parade au timing parfait, bien connu des joueurs) et le grappin sont d’un grand recours pour s’extirper de situations tendues. Il faudra donc en faire bon usage…
Il sera aussi possible de gérer vos missions les plus difficiles, les plus crépusculaires (pour coller au langage du titre), en coopération. Vous pourrez vous réunir jusqu’à quatre larrons directement en ligne, pour en découdre avec les adversaires les plus coriaces. Le système est bien pensé puisque vous pourrez accueillir des joueurs le temps d’une mission et revenir à votre progression solitaire dans le monde du jeu dès que celle-ci s’achèvera. Pour reprendre l’expression anglaise, c’est parfaitement « seamless ».
Un maître-mot : classicisme
L’une des critiques majeures que l’on peut « asséner » à ce bon Rise of the Rōnin est de le qualifier de très classique. C’est malheureusement le cas pour le design structurel de son monde ouvert, mais pas uniquement. Première faiblesse bien trop récurrente dans le monde vidéoludique : les intelligences artificielles (IA). Ce ne sont pas les katanas les plus aiguisés du tiroir. Un coup de fusil dans la tête d’un soldat à cinq mètres de son collègue ne réveille pas le deuxième. Nous pouvions nous attendre à ce genre de limitation (à fortiori pour un open world) mais c’est préjudiciable dans une production où la difficulté occupe une place prépondérante.
Le classicisme déceptif d’un monde ouvert inspiré des années 2010 débarque vite au galop lorsque l’on constate que les tours d’Ubisoft (et d’autres) prennent la forme de camps à libérer de voyous peu fréquentables. Bien sûr, il y aura quasi systématiquement une ou plusieurs grosse(s) brute(s) à éteindre dans le lot. Là où Rise se rattrape, c’est dans le perfectionnement et « l’esthétisation » de certains principes devenus fondateurs pour les jeux à monde ouvert. Par exemple, en nettoyant un camp, on peut hisser la bannière des lames secrètes la plus proche afin de retrouver santé et barillet plein, mais renforcer également le lien que notre personnage entretient avec la zone géographique en question. Ainsi, elle se révèle progressivement au joueur, qui peut l’arpenter sous toutes ses coutures. C’est assez motivant, et au-delà du nettoyage de camp, on prend rapidement nos habitudes jusqu’à ce qu’une routine s’installe.
Il est facile de prendre du plaisir dans l’exercice d’une routine, même si certains crient déjà au mensonge, puisque la répétition n’est pas au goût de tout le monde. Nous en avons conscience, toutefois il est important de souligner l’efficacité globale du monde ouvert proposé dans Rise of the Rōnin. On choisit nos missions secondaires selon le niveau de difficulté, la zone visitée et nos envies ou besoins de faire grimper la jauge d’XP. En combat, le jeu nous pousse à performer pour augmenter la deuxième jauge de progression : le karma. Grâce à ce dernier, nous pourrons débloquer des compétences ciblées (force, charisme, intelligence …) utile au renforcement de notre personnage pour la longue quête qui nous attend. Entre deux activités, on monte à cheval deux secondes après le sifflement, on saute de ce dernier pour escalader une nagaya ou un temple tokyoïte (dont on découvrira l’histoire via l’encyclopédie) avant de planer au-dessus d’une rizière. C’est très classique, donc potentiellement plaisant, confortable ou ennuyant, selon votre relation au genre action-RPG, au Japon du XIX et à l’open-world.
Immersion maîtrisée dans le Shogunat Tokugawa et la fin de l’ère Edo
C’était une des volontés du tandem Koei Tecmo X Team Ninja : préserver la dramaturgie de l’époque mise en avant dans Rise of the Rōnin. Si l’on ressent déjà cette dernière via le dynamisme des combats, elle s’exprime également dans la scénographie des cinématiques du titre qui ne laissent parfois aucun répit au joueur encore sous la pression de ses derniers coups de sabres. Bien que limité d’un point de vue technique, l’univers du jeu crée une solide sensation de présence et de cohérence. L’énergie de l’ère Edo (tant recherchée par les développeurs) semble fidèlement retranscrite. Bien que les grandes « provinces » de Yokohama, Edo et Kyoto ne soient pas extrêmement peuplées de PNJ, leurs ambiances visuelles, architecturales et sonores séduisent facilement le joueur. Ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que les équipes sont implantées dans ces trois villes, et que moult recherches historiques ont été réalisées en amont et tout au long de la réalisation du jeu. Les éléments de la grande Histoire mêlés au récit fictionnel de Rise of the Rōnin contribuent à former un univers très agréable à parcourir !
Inon Zur, compositeur occidental de renom dans le monde du jeu vidéo (Fallout, Starfield, Prince of Persia, Dragon Age, entre autres), livre également une belle partition mettant principalement à l’honneur deux instruments : le violoncelle et le shakuhachi (flûte japonaise). Toutes en actions et émotions, les musiques embellissent ce périple au pays du soleil levant. Nous en profitons pour saluer l’audacieux croisement d’instruments japonais et occidentaux, qui fonctionne à merveille, ce qui ne nous étonne pas au vu des talents sollicités et des conditions d’enregistrements princières (Studios Abbey Road, rien que ça). Pour en venir aux ombres du tableau, en matière d’immersion, la mise en scène des dialogues est relativement ennuyante… Le champ-contrechamp a aussi malheureusement tendance à devenir un classique des mondes ouverts qui bénéficient d’un budget expansif mais non sans fond. Le level design finit aussi par se répéter, des endroits se ressemblent, notre parcours de joueur s’enferme vite dans des boucles. C’est en jouant 30, 50 ou 70 heures que l’on relativise largement le « sentiment de liberté » tant martelé dans la communication de ce jeu et d’autres productions AAA open-world.
Du point de vue purement technique et matériel, la PlayStation 5 est bien mise à profit. La question du mode graphique ne se pose pas, optez pour la fluidité des 60 images par seconde, nécessaire au vu de la nervosité des combats et les nombreux déplacements sur la carte du jeu. Puis, soyons francs, le mode fidélité visuelle ne transcende pas Rise of the Rōnin, qui reste limité en termes de textures et de modèles 3D. En revanche, ce serait bête de s’arrêter à la performance graphique, tant le jeu recèle d’autres qualités, à commencer par son ambiance que nous vous présentions juste avant. De notre point de vue, la qualité de l’univers primera toujours sur la finesse des graphismes, donc le titre a encore toute sa place dans vos ludothèques. Puis si vous ne sauterez pas au plafond devant la technique du titre, sachez qu’il profite tout de même de (rares) temps de chargements fortement réduits grâce à la magie du SSD de la PS5. L’autre atout dans la manche de cette dernière reste son pad, la DualSense. Dans le cas de Rise, le dosage est assez réussi. Certaines vibrations viennent délicatement renforcer l’ampleur d’une scène, comme lorsqu’un personnage secoue sa lame pour en extraire le sang des victimes (une autre mécanique phare, la « gestion du ki », que nous vous laisserons découvrir en combat) et dont l’on peut, du bout des doigts, percevoir les giclements. C’est bluffant ! Le seul bémol de ces vibrations intervient lors des déplacements équins, où le galop peut finir par fatiguer votre monture mais également vos mains (bien réelles celles-ci…).
Nous terminerons cette critique par quelques points importants concernant l’accessibilité du jeu au plus grand nombre. Votre serviteur partait d’une relation conflictuelle avec certains jeux à la difficulté relevée (notamment les Souls et Souls-like). Après de nombreuses heures passées dans le monde de Rise of the Rōnin, nous ne pouvons que saluer les trois niveaux de difficulté offerts aux joueurs. Nous avons commencé au plus bas, dans un mode intitulé « aube » permettant de suivre l’histoire très confortablement tout en appréhendant la richesse des systèmes de jeu et l’art du gameplay à la Team Ninja. Ce fut un succès qui nous permit, après la première quinzaine d’heures de jeu, de passer au mode de difficulté intermédiaire afin d’éviter un sentiment d’ennui lors des nombreux affrontements. La transition s’est faite en trois clics et un réel sentiment de progression, des plus valorisants, est progressivement apparu. En un mot, la gestion de la courbe de difficulté est optimale. Ce n’est pas un maigre succès pour l’équipe derrière le titre donc crions-le à qui veut bien l’entendre ! Par ailleurs, le jeu vient avec une myriade d’options d’ergonomie et d’accessibilité. Consulter n’importe quand l’historique de conversation lors d’une cinématique est un vrai confort, par exemple.
À notre grande interrogation originelle, nous sommes tentés de répondre par un « oui », mais un « oui » raisonnable qui ne se prêtera sûrement pas aux lettres capitales. Rise of the Rōnin est un candidat idéal à la séduction des joueurs PS5 demandeurs d’une nouvelle épopée vidéoludique au cœur du Japon de l’ère Edo. Plus encore, le titre signé Team Ninja X Koei Tecmo devrait aussi répondre aux attentes de joueurs ne recherchant pas particulièrement ce contexte historique mais étant simplement désireux d’une aventure combinant les combats léchés du studio TN avec la structure et les systèmes classiques (mais efficaces) de tout bon RPG faisant preuve d’une certaine générosité dans sa formule. Rise est, dans sa globalité, une proposition ludique solide malheureusement ternie par des ambitions peut-être trop grandes concernant la construction et l’utilisation de son monde ouvert, qui peut lasser ou laisser sur sa faim le joueur PlayStation.
CONCLUSION
Rise of the Rōnin
Classique dans sa construction mais maîtrisé dans son déroulement, Rise of the Rōnin ne révolutionnera ni la formule du monde ouvert, ni celle de l'action-RPG. Néanmoins, la direction artistique du titre, son gameplay jouissif et l'immersion qu'il offre en font une expérience largement recommandable, et qui s'intègre parfaitement dans l'idée que l'on peut se faire du "style" PlayStation. Face à Dragon's Dogma 2, qui est plus recherché dans ses mécaniques mais aussi plus difficile à prendre en main, Rise of the Rōnin devrait pouvoir tirer son épingle du jeu et boucler en beauté un hiver de PlayStation au presque parfait (en termes de jeux, parce que les licenciements...) avec le DLC gratuit de GOW Ragnarok, le director's cut réussi de TLOU 2, la belle surprise Helldivers 2, les confidentiels mais intéressants Foamstars et Pacific Drive, la sortie PC de Horizon FW et enfin la sortie tant attendue de l'immense Final Fantasy VII Rebirth. Il n'y a pas à dire, on ne chôme pas niveau exclusivités chez PlayStation !
LES PLUS +
- L'histoire, avec ses choix (limités) et ses contrastes
- Le gameplay rutilant de la Team Ninja
- La gestion des niveaux de difficulté
- La coopération à 4 joueurs, très bien intégrée
- L'ambiance et l'immersion dans l'ère Edo
- Les précisions historiques (via l'encyclopédie)
LES MOINS -
- Les lourdeurs du jeu (foisonnant d'icônes, de systèmes ...)
- Le monde ouvert des plus classiques (quoiqu'efficace)
- Les conséquences de nos choix trop diluées
- La pauvreté des textures et modèles 3D pour un titre PS5