2023 est une année incroyable qui nous inonde de titres hors normes depuis déjà plusieurs mois, et il semble que l’avalanche de pépites ne soit pas prête de s’arrêter. Dans dix petits jours, Final Fantasy XVI débarquera en fanfare sur PlayStation 5. Le projet mené par Naoki Yoshida, qui est notamment connu pour avoir sauvé Final Fantasy XIV, est porteur de nombreux espoirs pour la célèbre licence de Square Enix. Si le premier opus de la trilogie du remake de Final Fantasy VII a montré que la saga n’avait rien perdu de sa superbe (notre test), dans les faits, cela fait depuis 2006 qu’elle n’a pas su réellement convaincre les joueurs avec un épisode solo totalement inédit. Il semble que l’empereur du J-RPG soit prêt pour de nouveau rayonner sur le monde entier, car cette démo gratuite de Final Fantasy XVI le présente comme un sérieux prétendant au titre de Game of The Year et nous vous expliquons pourquoi.

Des hommes et des dieux
Final Fantasy XVI démarre tambour battant. Pas de longue scène d’exposition, nous sommes directement plongés dans un affrontement entre primordiaux, ces entités quasi-divines qui occuperont une place centrale dans l’histoire qui nous sera racontée. C’est une démonstration visuelle qui n’a eu de cesse de nous émerveiller. Il y a des effets de particules dans tous les sens, ces créatures gigantesques sont modélisées avec soin, et nous pouvons pleinement ressentir la violence des coups portés. Nous avons là quelque chose d’épique qui nous happe directement. Le tout, porté par une musique du compositeur Soken qui nous donne envie de partir en guerre et de tenir tête à ces colosses. Le début de ce prologue en accès gratuit est résolument violent. Le sang coule à flots et nous comprenons d’ores et déjà que nous sommes très loin du road trip poétique entre amis qui faisait le cœur de Final Fantasy XV. Le jeu d’échelle est fabuleux et permet de rendre honneur au gigantisme des décors, en plus de faire ressentir la démesure des primordiaux.
À notre grande surprise, ce prologue n’est pas qu’un déluge de violence et d’action. En effet, il sait aussi prendre son temps grâce à un habile procédé narratif qui nous fait revenir 13 ans dans le passé, afin de s’immerger dans la jeunesse de Clive Rosfield, le héros de cet épisode. L’écriture poignante nous plonge avec brio dans la vie de cette famille royale. Les quelques personnages présentés sortent déjà du lot et il nous tarde de les retrouver. Il y a une vraie alchimie entre Clive et ce jeune frère qu’il doit protéger, ainsi qu’avec la jeune Jill, avec qui il semble très lié. Final Fantasy XVI semble avoir compris que pour entrer dans le cœur des joueurs, il faut aussi savoir présenter des moments intimistes. La route de notre héros sera longue et sanglante, mais au vu de ces deux heures de jeu, nous n’avons aucun doute quant au fait qu’elle sera légendaire. Si on devait vulgariser, c’est comme si Yoshida avait réussi à mélanger l’esprit Final Fantasy avec le meilleur de Game of Thrones.

Un gameplay qui tabasse
Beaucoup d’encre a coulé autour du changement d’orientation de Final Fantasy XVI qui se veut bien plus action que les précédents opus. Nous sommes ici dans un J-RPG qui flirte avec le Beat Them All. Autant le dire tout de suite, c’est une franche réussite. Si nous avons craint une trop grande facilité lors des affrontements avec des créatures standards, la richesse du système de jeu s’est faite grandement ressentir lors des trois combats de boss qui segmentent ces deux heures. L’éventail de possibilité est large, avec ses attaques basiques, l’utilisation de la magie, le système d’esquive et de parade, en plus des capacités spéciales que nous permettent d’utiliser les primordiaux. Le petit dash vers l’avant, rendu possible par la bénédiction de Phoenix, est juste jouissif et nous permet d’effectuer des percées offensives dévastatrices.
Le titre propose également un arbre de compétence qui promet d’enrichir considérablement les possibilités de gameplay. Du peu que nous en avons vu, les cinq compétences que nous avons activées permettent de donner un sérieux coup de boost à un système de combat déjà très dynamique. De plus, quand nous finissons le prologue, une deuxième démo centrée sur le système de combat est ensuite accessible. Cela permet de profiter des compétences de Clive à un stade avancé, qui peut utiliser les pouvoirs de plusieurs primordiaux et passer de l’un à l’autre en plein combat. La rupture avec les anciens opus est totale. Pourtant, ce titre garde un petit quelque chose de très ancré dans la saga. Comme dirait Hironobu Sakaguchi, nous avons ici un vrai Final Fantasy, car c’est un jeu qui semble aller au bout de sa proposition.

Du miel pour les yeux et les oreilles
Final Fantasy XVI n’est pas que violence et démesure, c’est aussi un véritable objet artistique. Certains trouverons le moyen de chipoter sur quelques textures ou visages de PNJ moins travaillés que ceux des personnages principaux, mais la direction artistique de l’ensemble est de haute volée et nous plonge déjà au coeur de décors variés, aux identités prononcées. Le chateau des Rosfield est juste magnifique et coloré. La gestion de l’éclairage et la manière de mettre en avant la végétation lui donne un aspect chaleureux où il fait bon flâner au milieu des habitants qui discutent de tout et de rien. Le délice visuel est tout aussi convainquant lorsque nous sommes en mission en plein coeur d’un marais infesté par des monstres, éclairé uniquement par la lueur de la pleine lune. En seulement deux heures, Final Fantasy XVI tape très fort.
L’autre aspect sur lequel la création de Yoshida était très attendue, c’était bien évidemment sa musique. Autant dire que Soken nous délivre d’incroyable pistes musicales. Elles sont épiques, débordent de puissance et de rage, mais savent aussi faire preuve de poésie en exploitant certaines sonorités typiques des Final Fantasy, notamment celles en provenance du mythique thème du Prélude. Nous devons aussi nous attarder sur le doublage des personnages. Nous avons fait la démo avec les voix anglaises, car c’est le doublage pour lequel le jeu a été pensé au cours de son développement. Là encore, nous avons un résultat plus que convainquant, grâce à des acteurs britanniques qui donnent tout pour nous faire ressentir la noblesse des personnages, ancrant ainsi définitivement le récit dans une magnifique ambiance médiévale fantastique.
À dix jours de sa sortie, Final Fantasy XVI fait une bien belle promesse avec ce prologue en accès gratuit. Nous tenons peut-être le J-RPG qui a le potentiel d’embarquer le monde entier dans son sillage, même les plus réfractaires au genre. Comment résister à ce qui nous attend le 22 juin 2023 ? Pour ceux qui aiment les aventures épiques, touchantes et violentes, ce Final Fantasy apparaît déjà comme un incontournable. Si nous ne pouvons pas lire l’avenir, il ne fait aucun doute que nous tenons là un très sérieux candidat au titre de Game of the Year, si le jeu complet confirme les belles promesses entrevues lors de cet essai de deux heures. Si vous hésitez, mais que la démo arrive à vous convaincre, il est possible de conserver sa sauvegarde pour continuer l’aventure là où ce prologue s’arrête. Square et ses troupes ont tout fait pour que la sortie de ce seizième épisode soit parfaite, il ne reste plus qu’à attendre.