Après le logo « Playstation Studios » qui en jette bien, et une introduction aux nouvelles fonctionnalités de la DualSense qui semble avoir tout pour faire honneur à son nom, nous voici au cœur d’une des productions qui accompagnent le lancement de la tant attendue PlayStation 5 : Astro’s Playroom. Et dire qu’elle accompagne le lancement est cette fois, tout pleinement justifié, dans le sens où l’exclusivité est d’emblée dans le disque dur de chacune des consoles vendues. Alors, vous en ferez ce que vous souhaitez, mais laissez-moi vous expliquer en quoi ce serait dommage de ne pas vous lancer dans l’aventure du petit robot…
La belle ascension
Le 3 février 2020, on apprenait que Nicolas Doucet était propulsé à la direction de Sony Interactive Entertainment Japan Studios. Une très belle progression, démontrant toute la confiance que Sony et les Japan Studios peuvent porter à l’égard de celui qui a fondé la Team ASOBI en 2012. De la PS4 à la PS5, en passant par le PlayStation VR (avec Astro Bot Rescue Mission qui est régulièrement cité dans les meilleurs jeux du casque made in Sony), Nicolas et son équipe ont toujours été les porte-étendards des nouveaux équipements de la firme japonaise. Si Playroom ne m’avait pas laissé un grand souvenir, en 2013, la copie destinée au nouveau membre de la famille PlayStation ne m’a pas déplu. Loin de là…
Une DualSense pour les gouverner tous
Absolument tout est occasion à démontrer les capacités de la DualSense dans Astro’s Playroom, qui a tout du jeu de plates-formes et beaucoup de l’expérience. J’entends par là qu’il est construit d’une manière expérientielle. Le joueur est directement plongé dans les entrailles (virtuelles, bien sûr) de sa console, prêt à découvrir chacun de ses composants principaux. Ceux-ci sont représentés en mondes à parcourir, allant du CPU qui nous sert de hub central à la RAM, aux SSD, GPU et ventilos.
Hymne aux différentes pièces qui constituent la nouvelle console de Sony, ces mondes sont divisés en quatre niveaux rythmés. Ils alternent portions de jeu classiques et passages originaux qui pourraient vulgairement se comparer aux phases véhiculées dans des jeux où la marche domine. Car incarner un robot singe ou se transformer en boule (un peu façon Super Monkey Ball), c’est fort plaisant. Puis lorsque la manette est aussi bien mise à contribution, la régalade s’en voit amplifiée. Le pavé tactile revient à l’honneur, les gâchettes se raidissent ou s’assouplissent suivant les obstacles rencontrés et les vibrations sont d’une précision redoutable. Sans oublier le bon vieux haut-parleur/micro intégré que j’ai trouvé particulièrement bien utilisé ici. C’est un plus, non indispensable par essence, mais profitable dans une quête d’immersion toujours plus grande.
En parlant d’immersion, je ne peux m’empêcher de vanter les qualités de ce nouveau pad. Il parvient à prouver avec Astro’s Playroom que tout ne se joue pas sur la résolution ou les images par secondes. C’est aussi et d’abord dans le ressenti DualSense en main que le jeu s’instaure. Avec sa PlayStation 5, Sony amène surtout une manette d’un nouveau genre. Et finalement, une seule constatation peut attester de l’efficacité de ce controller : le fait que ses fonctionnalités nous manquent dès qu’on revient sur une DualShock ou une manette concurrente. Alors, est-ce vraiment le cas ? Il est encore tôt pour le dire même si votre serviteur doit confesser que passer de la PS5 à une autre console peut étonner, et pas dans le bon sens. Car si les gâchettes à retour de force peuvent éprouver la main, ce qui tient la route un moment, les vibrations sont un franc succès. Félicitations aux équipes derrière la conception et aux développeur.ses de si bien les exploiter, car cela détonne ! A plus d’un titre, et sans devoir patienter, puisque la toute première action dans le jeu (après la démo en règles de la manette) en est déjà un parfait exemple.
Bien qu’il soit impossible de le réaliser en visionnant cette simple capture, on ressent réellement le bruit de chaque cran qui se tourne dans les mimines lorsque l’on pivote la manette sur son socle (ou son ressort, si vous préférez). La vibration se déplace, avec précision. Le ressenti est quand même bluffant et nous permet de faire un peu plus corps avec le personnage. La meilleure démonstration de ce phénomène réside dans le niveau « Banquise exquise » du monde des ventilateurs. C’est un réel cours de patinage auquel on a le droit, on s’amuse donc à tourner en rond à la manière de ces artistes sur glace qu’on peut se plaire à regarder un soir d’hiver à la télé. Et la sensation de glisse est impressionnante, on suit complètement le mouvement de notre avatar au creux des doigts. La rédaction valide donc à 100% les avancées de cette DualSense et espère qu’elles seront brillement mises à profits dans les productions à venir.
Et derrière la démo ?
Trois pistes à explorer pour répondre à cette interrogation, légitime après tout… Premièrement, la « référencite », Astro’s Playroom ne fait que ça. Pour reprendre un mot utilisé un peu plus tôt, c’est un authentique hymne à l’histoire de PlayStation, tant en termes de machines et d’accessoires que de jeux. Ce papier du blog officiel de la marque aux quatre symboles nous annonce 60 scénettes et des « tonnes d’easter eggs » plus ou moins cachés. Je peux en attester la véracité. C’est agréable et raccord avec notre sentiment de premier acquéreur d’une machine synonyme de nouvelle génération (profitons, tant que l’on peut encore employer le terme). Autrement dit, la nostalgie pour s’accrocher aux vieilles branches restantes et se balancer gaiment vers l’horizon…
Et cette première piste invoque avec elle la deuxième, qui finit par le même suffixe, la collectionnite. Les « trophétistes » (oui, on aime inventer des mots chez PS Inside) et autres joueur.ses qui ont le goût de la complétude ne seront pas déçus. Avouons qu’en plus, c’est malin, car les items à récolter (des modélisations 3D ou des pièces de puzzle) nous remémorent les 25 années de Sony en bon consolier. Les adorateurs et adoratrices de notre médium n’en resteront donc pas pantois… !
Avant de vous laisser voguer dans les contrées d’Astro, je ne peux m’empêcher de mentionner le dernier point. Sans doute le plus important, car dans notre cas, il est important de le rappeler. Astro’s Playroom reste une aventure complète, riche… De par sa diversité, en nombre de niveaux (au regard de nos attentes du moins) et de situations à picorer.
CONCLUSION
L’équilibre de cette proposition ludique tient spécialement dans sa multiplicité de scènes, d’environnements et de fonctionnalités. Sans marquer nos esprits jusqu’à la fin des temps (et ce n’est absolument pas ce qu’on lui demandait), le jeu n’est ni avare, ni ennuyant. Mais plutôt tout le contraire, en allant même jusqu’à inclure un mode de jeu additionnel, « Chrono Réseau ». Il ravira les speedrunners et celleux qui veulent en découdre avec la montre le temps d’une soirée. Une (bonne) soirée, si vous restez en surface, c’est le temps qu’il vous faudra pour en voir le bout. De mon côté, j’ai choisi de doubler la mise et d’y rester un soir de plus. Je vous vois venir... Et non, pas pour les besoins de ce test. Ne sachant même pas que j’allais m’en charger au moment de la découverte, il faut donc croire que j’ai été conquis par un jeu gratuit et préinstallé. Le genre qu’on dénigre allègrement, à tort parfois. Astro’s Playroom en est la preuve robotisée.
LES PLUS +
- Une exploitation parfaite de la DualSense
- Un vrai jeu de plates-formes, oui !
- Rejouabilité mesurée, collectionnite, « référencite »
- Un mixage audio 3D convaincant
LES MOINS -
- On aurait aimé encore plus de surprises dans le gameplay, car nous sommes très gourmands...
Vivement que je le test.