Après un épisode flashback qui approfondit l’univers de Naughty Dog (dont la critique se trouve ici) et qui nous montre ce que HBO a dans le ventre, l’épisode 4 fait preuve, lui aussi, d’une qualité presque irréprochable. Le rythme accélère et la série passe au niveau supérieur. Encore une fois, c’est une preuve d’amour au matériau de base et aux détails que nous pouvons voir ici. The Last of Us se fait peu à peu une place dans la liste des meilleures séries. Retrouvez plus de détails dans cette critique.
Critique sans spoilers
Ce quatrième épisode ne veut plus nous ménager comme l’ont fait les trois premiers. La série passe à la vitesse supérieure à la fois dans sa narration, mais aussi dans son ambiance. En effet, de nombreuses choses ont eu lieu durant cet épisode, et le tout est, encore une fois, marqué par de grandes qualités scénaristiques et visuelles. La relation entre Ellie et Joel avance enfin vers une sympathie partagée, avec des moments légers et interactifs : blagues, rires, entraide, etc. Le profil psychologique de Joel se développe et rend son personnage encore plus intéressant qu’avant. On découvre sous son masque une personne attentionnée qui aime l’humour, qui a peur, qui ressent de nombreuses choses. Ellie est de moins en moins vue comme un colis, et Joel voit enfin en elle une coéquipière, une personne à protéger. Pour autant, nous ne pouvons pas encore parler d’affection entre les deux personnages, mais simplement d’un début d’entente, de relation. Ça sent bon pour la suite.
Le deuxième point important, c’est la nouvelle sensation de voyage qui s’impose à nous. Les trois premiers épisodes ne manifestaient pas encore le double genre de The Last of Us, qui est à la fois une série de zombies, mais aussi ce que nous pourrions qualifier de Road Trip Serie. Tout le propos se trouve dans les lieux visités et les péripéties que rencontrent les personnages au fil du voyage. C’est quelque chose qui est grandement mis en avant ici. Le début de l’épisode ne nous montre que des lieux, des paysages. Mais au-delà des décors, c’est le dépaysement qu’il y a entre le début et la fin de l’épisode. Nous pouvons sentir que Joel et Ellie ont déjà beaucoup avancés, tant dans l’espace que sur le plan psychologique.
Au niveau du rythme, nous passons clairement au niveau supérieur. La série est moins violente que le jeu. Pour autant, nous nous laissons surprendre par ces moments plus forts, avec plus de tension et d’action. Jusqu’à maintenant, toutes les interactions avec d’autres humains ont été violentes. Il y a une redéfinition, un repartage de la violence et de la dangerosité. La série installe peu à peu le réel propos de la licence The Last of Us, à savoir que la véritable menace, c’est l’homme qui devient le monstre, et non le zombie, qui n’est monstrueux que par sa condition et son apparence.
Pour la mise en scène, la série retombe un peu dans ses travers. Là où l’épisode 3 s’émancipait beaucoup plus du matériau d’origine, nous avons ici le droit au jeu sous forme de live-action, jusque dans les dialogues. C’est un point à la fois positif et négatif puisqu’il dépend de ce que veut voir le spectateur. Certains préféreront voir les mêmes scènes que celles du jeu, d’autres voudront un approfondissement de l’univers. Malgré cet équilibre présent entre ces deux manières d’adapter le jeu, The Last of Us continue de nous surprendre et ne perd pas pour autant en qualité. La limite liée à la fidélité d’une œuvre n’est pas toujours à voir comme une contrainte, ce que démontre parfaitement la série The Last of Us.
Encore une fois, cet épisode nous surprend par son propos et sa narration. Nul doutes que les spectateurs non-joueurs sont déjà plongés dans l’univers de la série et n’attendent que la suite pour avoir le dénouement d’une histoire intense et riche en rebondissements. La menace se fait ressentir constamment, même dans les moments les plus doux. L’homme se montre plus dangereux et violent que n’importe quelle créature fantastique, et Ellie et Joel sont sur la bonne voie pour s’entendre, voire peut-être s’aimer ? C’est ce que nous verrons dès ce samedi 11 février.
L’avis d’Emma, rédactrice en chef adjointe de Naughty Dog Mag
« À l’instar des trois précédents, ce quatrième épisode souligne l’abnégation des équipes quant à la réalisation d’une adaptation fidèle à la matière d’origine. Scènes maîtrisées, dialogues respectés, ce nouveau bijou nous plonge encore une fois dans l’univers de la licence. Évidemment, nous sommes sensibles à la naissance de la relation père/fille entretenue par nos deux protagonistes. D’autant plus qu’elle est accompagnée par les accords émouvants de l’irremplaçable Gustavo Santaolalla. Malgré cela, cet épisode contraste largement avec ce que nous avons l’habitude de voir jusqu’à présent. Il laisse de côté les longues séquences émotions pour laisser place à l’action. Nous noterons alors une violence cachée par la symbolique qu’elle souhaite sous-entendre. Une série moins violente que le jeu, donc, pour impacter davantage le grand public. Quoi qu’il en soit, la série The Last of Us continue de nous faire vibrer aux côtés de nos personnages favoris et nous avons hâte de découvrir ce qu’elle nous réservera au fil des semaines. »
Critique avec Spoilers
Nous le savons, les liens entre Ellie et Joel vont s’améliorer de plus en plus, et donneront lieu à une relation père/fille mémorable. L’évolution globale entre ces deux personnages est très pertinente et permet à nous aussi, spectateurs, de s’attacher à eux, au même rythme qu’eux. Cet excellent point dans la série qu’il faut relever. The Last of Us (la série) met réellement en avant l’attache qui se crée entre ces deux personnages, et nous avons hâte de voir comment sera montrée tout le drame qui entoure cette relation.
La violence de l’épisode 4 est aussi démontrée d’une manière propre à l’univers de The Last of Us. Joel montre paradoxalement un visage très sympathique et plus drôle que prévu face à Ellie. Malgré tout, face aux personnes qu’il juge dangereux, il n’y aura aucun questionnement quant à savoir s’ils méritent la vie, qu’ils soient jeunes ou implorant la pitié de Joel. Cet épisode montre que les humains se sont difficilement adaptés aux nouvelles conditions post-apocalyptiques, et que certains choix (s’ils l’ont) iront à l’encontre de ce que nos personnages veulent vraiment.
Cette violence passe aussi par la FEDRA, organisation installée à Boston qui se définit comme une réponse au désastre (Federal Disaster Response Agency). Autrement dit, la seule chose qui permet aux humains de survivre, c’est la violence, la tyrannie et l’oppression. C’est une organisation intéressante puisqu’elle sera la première vraie barrière sur le chemin d’Ellie et Joel. Avec l’introduction de Sam et Henry en fin d’épisode, la suite risque d’être palpitante et tragique, pour ceux qui connaissent déjà le sort des deux frères.
La série tient son rythme. On ne s’ennuie jamais devant l’épisode et les choses bougent beaucoup pour notre duo préféré. Nous avons peur pour eux, mais nous sommes aussi heureux d’être témoin d’une complicité grandissante. La FEDRA nous réserve encore de bonnes (et surtout mauvaises) surprises, et nous espérons que l’adaptation de Sam et Henry sera aussi réussie que pour tous les autres personnages. La série The Last of Us continue de nous offrir le meilleur, et il est clair qu’au fil des épisodes, elle rentre peu à peu dans le Panthéon des séries remarquables.
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