5 ans. 5 longues années de patience et d’errance furent nécessaires avant de retrouver nos deux voyageurs intergalactiques sillonnant l’univers pour défaire les plans du terrible Dr. Nefarious ! Alors, pour tout fan de la saga qui se respecte, voir nos héros plus beaux que jamais évoluer dans des environnements plus organiques les uns que les autres, tout en bénéficiant de temps de chargement quasi inexistants, cela relève du miracle tant le studio était véritablement au charbon ces dernières années avec son autre licence phare, Spiderman (Pardon ? Sortir 2 jeux PS5 en moins d’un an ? Easy). Mais du coup, est-ce que Ratchet and Clank, accompagnés de notre nouvelle teammate Rivet, ont réussi leur retour dans l’Espace, où est ce que Rift Apart sonne définitivement comme un véritable Quark ? Voici notre test de Ratchet & Clank Rift apart.
J’suis dans ma galaxie, t’es dans ta jalousie !
Non loin des productions signées Pixar ou encore Dreamworks pour ne citer qu’eux, Ratchet and Clank Rift Apart nous propose comme à l’accoutumée un scénario pour le moins rocambolesque. D’un point de vue purement objectif, on pourrait très facilement s’accommoder du fait que l’histoire en tant que telle ne réinvente pas la roue et s’inspire de codes déjà existants et utilisés dans d’autres épisodes de la série (A Crack in Time avait d’ores et déjà mis en avant les capacités du studio à proposer des retournements de situation plutôt bien amenés et crédibles). En gros, Dr. Nefarious est le grand méchant de l’univers, il veut tout détruire, et on doit l’en empêcher. Cela étant dit, il s’agit sans aucun doute du scénario le plus abouti proposé par l’équipe d’Insomniac Games, pour lequel l’influence de ses petits frères Spiderman et Spiderman : Miles Morales est tout bonnement indéniable. La tâche ne fut pourtant pas aisée, étant donné que le dernier titre du studio (hormis Ratchet & Clank sorti en 2016 qui était un remake du tout premier épisode de 2002) remonte tout de même à 2013, avec Nexus, sorti sur PS3.
Proposer une histoire originale capable de séduire les fans hardcore de la saga ou les néophytes n’est jamais un exercice facile, et c’est avec une belle simplicité et que le studio californien parvient à donner un nouveau souffle aux aventures de ses deux héros fétiches, avec une toute nouvelle dimension (doucement, on ne fait que s’échauffer !).
En parlant de dimension, c’est LE point central du jeu, tant d’un point de vue gameplay (on y reviendra plus tard) que scénaristique, permettant ainsi à Ratchet et Clank (et au Dr. Nefarious, hmm), d’introduire des doubles dimensionnels, proposant ainsi de nouveaux personnages totalement cool et innovants à la série. On retiendra bien entendu Rivet, cette Lombax qui par la force des choses saura charmer et attendrir n’importe quel joueur.. Sans entrer dans le détail de son background, elle évolue dans une dimension quasi apocalyptique et a dû se débrouiller seule pour survivre et tenter de secourir son propre univers. Badass, touchante et drôle, Rivet arrive à surfer sur la vague du « girl power » qui émerge fortement dans le jeu vidéo actuel, en proposant un catalogue d’émotions, de dialogues profonds, qui donnent une véritable âme à notre aventure en tant que joueur/spectateur, si bien qu’on en arrive certaines fois à oublier notre bon vieux Ratchet, avec lequel on alternera lors de différentes phases de jeu et dépendamment de la planète sur laquelle nous nous trouvons.
Le jeu, comme à son habitude, est marqué d’un humour particulièrement bien dosé. Jamais redondant, toujours bien réparti, le titre parvient maintes fois à nous tirer un sourire ou à nous faire grimacer devant notre écran, sans altérer la dimension poignante due aux cataclysmes auxquels l’univers doit faire face. Une petite pique pourrait être faite sur la quasi-absence de notre fidèle trouillard, j’ai nommé le Capitaine Qwark, et de nos compères de la famille Zurkon, désormais placés en tant que PNJ, dont les interventions dans les précédents opus étaient tout simplement hilarantes et qui pourraient manquer à certains fans mélancoliques.
Vous l’aurez vite compris, les dialogues sont une force dans le jeu, et quoi de mieux qu’une VF quasi parfaite pour délivrer ce qui est à ce jour la meilleure prestation de la saga ? (bravo à Cyrille Artaux pour le travail accompli avec Ratchet, big up a Martial Le Minoux sans qui Clank ne serait véritablement qu’une boite de conserve métallique, et bienvenue à Barbara Tissier, qui, comme pour sa performance en tant que Fiona dans Shrek, permet à Rivet de prendre vie sous nos yeux).
Chérie, j’ai Ray-Tracing les gosses !
Les choses vont être claires, nettes et précises en ce qui concerne l’aspect visuel de Ratchet & Clank Rift Apart. À ce jour, presque aucun autre jeu ne propose le niveau de réalisation que le nouveau titre d’Insomniac Games. Le jeu est sublime, du début à la fin. Textures, environnements, éclairages, distance d’affichage etc, c’est une véritable prouesse technique que le studio réussit à nous proposer, et qui, par la force des choses, devient un benchmark instantané pour toute autre équipe souhaitant se lancer dans le développement d’un jeu Next-Gen only.
Cela est rendu possible notamment grâce aux différents modes proposés (4K/60 FPS en mode performance qui fut ma version de prédilection tout au long de l’aventure car proposant lui aussi le RT, ou 4K/30FPS en mode Fidélité pour profiter un max du Ray-Tracing qui est loin d’être gadget, si vous voyez ce que je veux dire). Ce qui est d’autant plus intéressant avec le titre, c’est que les graphismes, associés aux failles dimensionnelles, nouveautés du titre qui permettent de se téléporter instantanément vers d’autres zones du jeu sans AUCUN temps de chargement, nous permettent d’accéder à de nouvelles possibilités de gameplay, avec une fluidité remarquable (il en est de même pour les Cut-Scene qui, quoiqu’un tantinet longuettes lors des phases d’arrivée en vaisseau, s’imbriquent parfaitement dans l’expérience de jeu).
Ajoutez à cela des animations d’une réalisation époustouflante, des PNJ et des environnements organiquement vivants, des détails qui fourmillent de partout tout le temps à l’écran et vous obtenez votre Pixar interactif. Rarement les sensations de jeu ont-elles été aussi jouissives manettes en main, cet aspect étant accentué grâce à l’excellente utilisation de la DualSense qui elle aussi nous permet de nous servir des armes du jeu de façons différentes selon que l’on appuie un peu, ou complètement sur les gâchettes, tout comme il était possible de le faire dans Astro’s Playroom ou dans un Returnal par exemple.
SSDis moi pas que c’est pas vrai ?
Une des raisons qui ont fait le succès de la série jusqu’à présent est sans nul doute le gameplay proposé par le jeu. Ce dernier propose déjà des phases d’exploration, qui d’ailleurs sont un peu plus libres que dans les précédents opus (grâce notamment à l’utilisation des Hooverbottes, du grappin, des scarapistes) sans pour autant proposer des zones gigantesques (l’arrivée sur Savali était quand même impressionnante de par la taille assez grande pour un Ratchet & Clank). Il offre aussi des puzzles, des phases de jeu alternatives de notre bon vieux Clank ou de Glitch (et la disparition des énigmes lasers par exemple), des plateformes, et bien entendu du shooting (car oui, zigouiller des ennemis avec un fusil à pompe électrique portant le nom d’Exécuteur après les avoir électrisés grâce au Paratonnerre, c’est quand même vachement cool !). Le jeu d’Insomniac arrive à nous tenir en haleine sans aucune possibilité de s’ennuyer. Il est possible de récolter jusque 20 armes (dont le T.E.L.T, évidemment), toutes plus loufoques les unes que les autres, et il nous sera également possible de les améliorer, en permettant ainsi un renouvellement continu du gameplay et une variété de possibilités pour notre plus grand plaisir : celui de trucider tous ces méchants messieurs ! Certains diront que les armes de Rift Apart sont un tantinet moins frivoles que dans d’autres titres, et cette opinion peut se défendre.
Autre nouveauté du jeu comme cité précédemment, les failles dimensionnelles, qui, en plus de nous permettre de nous téléporter instantanément d’un endroit à un autre sur un même niveau, nous permettent également d’accéder à des zones annexes dans lesquelles il sera possible de récupérer des éléments d’armure, par le biais de défis de plateforme plutôt faciles à parcourir. A noter que les armures, toutes plus stylées les unes que les autres, proposent chacune des boosts différents, négligeables pour la grande majorité il est vrai, mais l’important n’est-il pas simplement de se présenter avec soin face aux ennemis avant de les soulever ? On est d’accord.
Remarquons également que le jeu propose pour la première fois la possibilité de dasher, ce qui, sans révolutionner la formule, reste un ajout appréciable à l’expérience. Enfin et pour conclure, l’expérience audio-sensorielle du titre est excellente et véritablement efficace, grâce à un sound design impeccable, notamment au casque 3D que je ne saurai que recommander pour profiter d’une expérience optimale.
CONCLUSION
Ratchet & Clank Rift apart
Ratchet and Clank Rift Apart est la gifle que l’on attendait. Il s’agit de la première vraie démonstration du gap technologique et ludique que les consoles next-gen peuvent apporter, cette petite lumière que l’on attendait depuis des années et qui se montre enfin devant nos yeux d’enfants ébahis. Rift Apart représente ce qu’Insomniac peut proposer lorsqu’un studio est au sommet de son art. Quel plaisir ininterrompu de parcourir les aventures de nos deux héros qui, accompagnés de leurs nouveaux amis, nous font passer des heures mémorables devant nos écrans et nous rappellent à quel point la patience a ses vertus. Les années d’attente furent longues pour les fans de Ratchet & Clank, mais ça en valait la peine. Nous décernons par conséquent le Boulon d’Or de l’année à Ratchet & Clank Rift Apart, et ne subsiste désormais qu’une seule question : on peut avoir un p’tit DLC, please ?
LES PLUS +
- Un grand BIM, dans ta face !
- Le rythme frénétique, dur de lâcher la manette !
- Des combats jouissifs et jamais redondants
- Une aventure touchante, avec des personnages très bien écrits
- L’ajout des failles et l’utilisation du SSD : c’est réel tout ça ?
- Excellente durée de vie (~15h pour le platine, un peu moins en ligne droite)
- Rejouabilité appréciable, avec la possibilité d’améliorer les armes post-game
- Une ouverture scénaristique sur le passé des Lombax
LES MOINS -
- Une formule qui reste tout de même proche des codes de la série
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