Test The Last of US Part I sur PC : un portage en demi teinte

Profitant de l’engouement autour de la série qui s’est achevée il y a quelques jours, c’est ce 28 mars 2023 qu’est sorti The Last of Us Part I sur PC avec le DLC « Left Behind ». Après Marvel’s Spider-Man : Miles Morales, God of War (2018), Uncharted: Legacy of Thieves Collection, Sackboy: A Big Adventure, Returnal, Horizon Zero Dawn et Days Gone, c’est au tour de The Last of Us d’être porté sur PC. Le portage est-il du même acabit que ses prédécesseurs ? C’est ce que nous allons découvrir à travers ce test.

On ne présente plus The Last of Us, le jeu incontournable de Naughty Dog qui s’est vendu à des millions d’exemplaires. Le tout premier opus date de l’ère de la PlayStation 3 en 2013. Depuis, le jeu a été remasterisé sur PlayStation 4, puis la suite des aventures de Joel et Ellie a été publiée en 2020 avec The Last of Us Part II pour la fin de vie de la PS4. Mais comme si ce n’était pas assez, Naughty Dog a sorti un remake du premier jeu en septembre 2022, autant pour permettre aux développeurs de se familiariser avec la PS5 que de relancer les ventes de la saga, qui profite depuis janvier d’un grand boost grâce au succès de la série télévisée sur HBO.

Mais si le remake sur PS5 était d’excellente facture malgré son prix quasiment indécent, c’est loin d’être le cas sur PC, et les critiques s’amoncellent depuis la sortie à cause de bugs intempestifs et d’une optimisation loin des standards habituels de Naughty Dog. Plus d’infos ci-dessous.

Attention à vos rétines !

Comme on pouvait s’y attendre en connaissant les équipes de Neil Druckmann (en collaboration avec celles d’Iron Galaxy), le jeu nous en met plein la vue dès le début de l’aventure, l’univers est somptueux, les décors très bien travaillés, et les textures sont jolies même si parfois du popping a pointé le bout son nez lors de notre avancée (nous y reviendrons par la suite). Ce qui nous a surtout marqué, ce sont les éclairages, les reflets, mais aussi les traits des visages très détaillés et parfaitement réalisés. Le ray-tracing est quant à lui vraiment très bien optimisé et nous facilite grandement l’immersion dans cet univers postapocalyptique. En terme de performance graphique pure, cette version PC de The Last of Us Part I est un poil supérieure à celle sur PS5 (retrouvez notre test de la version PS5 sur le site).

Une ambiance sonore immersive

Comme dans le jeu de base, la bande son du jeu fait vraiment des merveilles grâce à une grande partition de Gustavo Santaolalla. En complément, l’audio 3D offre une spatialisation du son qui renforce l’immersion. Le bruit que les claqueurs émettent est d’une clarté absolue. Nous avons aussi noté une parfait rendu de l’ambiance sonore des environnements et de la nature. Le bruit des feuilles pendant la période de l’automne, le bruit craquant de nos pas dans la neige en hiver et bien d’autres encore font de ce portage PC un modèle d’optimisation du son d’une qualité meilleure que la version PS5. C’est en tout cas notre ressenti avec l’utilisation d’un casque audio 3D.

De nouvelles fonctionnalités

Avec l’essor des nouveaux écrans aux angles ultra larges avec des formats 21:9 et 32:9, les développeurs ont fait en sorte de pousser au maximum leur optimisation avec une prise en charge complète.

Ensuite, ce n’est pas une nouveauté dans cette version portée, mais le mode photo a été amélioré. Il est ici intéressant de noter qu’il offre plus d’options notamment sur la colorimétrie des scènes. D’autres fonctionnalités ont enfin été ajoutées, comme un mode speedrun et le mode permadeath déjà présent dans The Last of Us Part II.

Nous avons enfin testé le jeu avec la manette DualSense et le moins que l’on puisse dire, c’est que toutes les fonctionnalités qu’embarque cette dernière sont exploitées. Le retour haptique est parfaitement utilisé, les gâchettes adaptatives tirent le meilleur parti du contrôleur de Sony et cela se ressent particulièrement lorsque nous bandons notre arc. Les vibrations elles aussi sont bien présentes et suivent tous les éléments, que ce soit de l’environnement ou bien de nos déplacements.

Côté technique… il faut qu’on parle

Pour ce portage, Naughty Dog et Iron Galaxy n’ont pas lésiné sur les moyens avec la prise en charge du AMD FSR 2.2 et du DLSS de Nvidia, les technologies de sur-échantillonnage assistées par l’IA. Avec ces dernières, les configurations un peu plus limitées verront leur fluidité nettement améliorée. De plus, la firme américaine annonce un très ambitieux framerate illimité sur ce portage. Pour faire simple, sur le papier, vous pourrez pousser vos machines dans leurs derniers retranchements et pousser ainsi les FPS au maximum. Le jeu est très gourmand niveau ressources et il faudra un très bon ordinateur pour le faire fonctionner de manière optimale.

De (trop) nombreux bugs qui contrastent avec la tradition d’optimisation de Naughty Dog

Avec l’envoi tardif des clés de jeu (le jour de la sortie), ce qui n’est jamais de bonne augure, l’inquiétude autour du jeu était de mise. Et effectivement, à son lancement, le jeu était bourré de bugs en tout genres, de textures où les personnages principaux se voient sans tête, avec un masque, de murs où la végétation passe au travers et bien d’autres. Il n’y a malheureusement pas que les bugs qui ont fait surface. En effet, lors de notre test, nous avons été confrontés à quelques crashs du jeu et même une fois à un crash complet de l’ordinateur. Ajoutons à tout cela d’importantes chutes de framerate ainsi qu’un temps de chargement un peu trop long pour lancer le jeu.

Nous sommes évidemment loin d’être un cas isolé, car quasiment l’intégralité des reviews sur la toile vont dans ce sens. De nombreux utilisateurs de Twitter ont d’ailleurs partagé certaines de leurs mésaventures. En voici deux exemples :

À cause de cette optimisation technique très loin des standards habituels de Naughty Dog, The Last of Us Pary 1 a, et à juste titre, reçu de très nombreux avis négatifs par exemple sur Steam. C’est vraiment à se demander si le jeu n’a pas été rushé sur la fin et si tel était le cas, ce serait très problématique surtout lorsque l’on sait ce qu’il est arrivé aux équipes de Neil Druckmann et de Naughty Dog lors du développement de The Last of Us part II.

En réaction, Naughty Dog a sorti coup sur coup deux patchs correctifs. Le premier à J+1 (V 1.0.1.5) qui se focalise principalement sur l’amélioration de la stabilité et des performances. Le second dès le lendemain (V 1.0.1.6) se concentre quant à lui sur les problèmes de mémoire, de performance et de stabilité également. Vous pouvez retrouver les patchs notes complets ici et là.

Ainsi, vous comprendrez que le portage de The Last of Us Part 1 sur PC est loin d’être parfait. Plein de bugs à sa sortie, le jeu a probablement souffert d’un temps de développement accéléré (alors même que sa sortie a été retardée) et a parfois été injouable. C’est surprenant de la part de Naughty Dog, et d’autant plus surprenant que l’ensemble des autres portages PC de jeux PlayStation (dont déjà Uncharted !) étaient parfaitement optimisés sur PC. Tout ce que nous pouvons espérer de cette sortie bâclée est que Naughty Dog apprenne de ses leçons, que ce soit pour ses autres portages PC s’il y en a et surtout pour l’optimisation de son multijoueur de The Last of Us Part II (le mode Factions), qui ne pourra pas se permettre de sortir avec autant de bugs si le studio et Sony veulent réussir dans le marché ultra concurrentiel du multijoueur.